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par briséis » Mar 05 Juil 2011, 20:06
« PREMIERE HYPOTHESE (TH1):....une évidence qui déclanche cependant les plus vives résistancesLa première hypothèse part d' un constat: la relation mère-fils, qui apparaît fréquemment comme une relation privilégiée.Pour qu'elles raisons?Il est difficile de déméler les facteurs biologiques et culturels qui pourraient intervenir pour favoriser cette relation.Concernant les facteurs culturels,l'importance accordée au sexe masculin semble jouer un rôle fondamental.Adler le signale dans son livre :"La connaissance de l'homme".La littérature abonde en exemples de cette préférence de la mère pour l'un de ses fils.Les conséquences ne sont pas toujours heureuses pour le fils,et entrainent une cascade de réactions chez la fille qui vont se manifester plus tard dans sa relation de couple,puis avec ses enfants.A son tour elle aura tendance à préférer son fils. Les mêmes conséquences s'en suivront.Une fille pourra etre vécue comme une alliée,ou une rivale.Un fils comme un enfant du protecteur:un élu,un prédestiné,ou comme un enfant du persécuteur:un exclu, un enfant du démon.L'alliée est pour la mère comme,une confidente,une soeur,un double .......La rivale,fille du diable,est vécue comme une énnemie,venue au monde pour faire la malheur de sa mère.C'est elle qui peut prendre la place de son frère,ou supplanter sa mère,et avoir un enfant de son père.L'elu,l'enfant du protecteur,est investi dés sa naissance comme un enfant doué de toutes les qualités qui font le bonheur de sa mère.L'exclu,fils du démon,est vécu comme porteur de pulsions sexuelles sadiques meurtrieres,dangereuses pour sa mère,dés la naissance.Premiere ebauche de TH1Le conflit avec sa mère (1) suscite la création du personnage de la mauvaise mère, la sorcière (2). Pour se protéger l’enfant se rapproche du père qu’elle va idéaliser (3) pour en faire à la fois, un protecteur pour la fillette (4) et un persécuteur pour la sorcière (5). L’aspect protecteur apparaît clairement dans la mythologie grecque avec le héros Persée qui parvient à tuer Méduse avant de pouvoir libérer Andromede condamnée à être sacrifiée à un monstre. Le tableau de Carl Von LOO au Musée de Dijon, représente un Saint Georges venant libérer une jeune princesse sacrifiée à un monstre dont la posture laisse voir les mamelles qui caractérisent la sorcière dévorante.La petite fille devient une femme avec tous ces personnages dans son inconscient.(6)(7) projection sur le conjoint du père-idéalisé, ce qui peut aboutir à un coup de foudre dans un premier temps. Le conjoint peut etre vécu comme protecteur (8). Avec la réalité quotidienne le protecteur disparait pour laisser apparaitre le persécuteur (9).Il s'ensuit un desinvestissement de l'homme qui peut réagir par la jalousie et la violence. De son coté si la femme se sent libérée du monstre , elle perd aussi son protecteur et le retour de la mauvaise mère qui se traduit par une cancerophobie insuportable.D'où le retour de la femme battue vers le persécuteur pour retrouver le protecteur,seul capable de la proteger contre la sorciere. Devenue adulte, la petite fille aura bien souvent oublié cette histoire qui la conduit à projeter sur un conjoint ou un partenaire, l’image du père idéalisé (6) qui peut être vécu comme un protecteur (7) pour la petite fille ou un persécuteur (8) pour la femme. « C’est dans ses rapports avec les parents qu’elle avait appris à voir dans son père un modèle concret qu’elle approchait avec amour et vénération, modèle qu’elle avait cherché à s’approprier, à faire sien, en montrant ainsi sa supériorité sur sa mère. »Ce comportement de la fillette se construit en réaction contre une préférence de la mère pour un fils comme Adler le note dans le passage suivant T.N pge230)« Dans ses antécédents infantiles, on découvre un formidable sentiment d’infériorité, entretenu en état de tension constante par la préférence dont jouissait auprès de la mère un frère plus jeune qu ‘elle et par la supériorité intellectuelle de celui-ci » et il précise : « Le désir conscient le plus ardent de cette malade a toujours été d’être grande, très intelligente, d’être un homme. C’est au père qu’elle a emprunté, dans la mesure du possible, les attitudes qui devaient l’aider à réaliser cet idéal de personnalité virile. »Dans cet exemple Adler associe la préférence de la mère pour le fils, avec le désir de la fille d’être un homme en choisissant le père comme modèle. Ce n’était pas le cas de Madeleine. Dans les chapitres suivants, nous verrons que son histoire révélait ce qui avait commencé deux ou trois générations en amont. Dans la famille de Marise, nous rencontrons un frère brillant, adoré par sa mère, alors que la fille cherche à affirmer sa virilité dans le monde du sport et de la compétition.Son histoire permet de compléter le schéma élaboré avec Madeleine de la façon suivante pour définir le premier théorème (TH1). Elle se sent en sécurité auprès de sa grand mère. Mais il lui faut la protection d’un personnage exceptionnel pour vaincre cette mauvaise mère douée de pouvoirs magiques diaboliques. La sorcière toute-puissante parvient toujours à renverser les alliances, et à transformer son protecteur en persécuteur. Cette bascule qui peut se faire dans les deux sens, constitue un facteur de tension dans les couples évoluant facilement vers le divorce. La rupture qui permet à une femme de se libérer du persécuteur, lui fait perdre en même temps le protecteur. La sorcière toujours, présente dans l’inconscient, se manifeste alors sous la forme d’une cancérophobie très pénible à vivre, contre laquelle elle ne trouve aucune protection. Pour retrouver son protecteur, la femme accepte de revenir vers le persécuteur,indissociable du protecteur.Et ainsi la femme battue, épuisée par son insomnie, ses angoisses et sa conviction d’avoir un cancer, revient vers l’homme violent pour retrouver son protecteur.Puis les scènes recommencent.Appliqué à Marise, ce schéma nous suggère qu ‘un enfant peut être vécu comme l’enfant du père idéalisé protecteur, « l’élu », ou comme un enfant du père idéalisé persécuteur, « l’exclu », le fils du diable, porteur de pulsions sexuelles sadiques. Une fille peut aussi être vécue par sa mère comme une enfant du protecteur, une « alliée », ou comme une enfant du persécuteur, une « rivale », cas de Madeleine, de Marise. Nous retrouvons fréquemment ces deux cas de figure dans les familles comportant le père la mère et deux filles. Lorsque le père soutient la rivale, nous rencontrons une fille brillante, avec une forte personnalité, alors que la mère se présente comme une femme dépressive, cherchant à garder auprès d’elle son alliée. Par contre lorsque le père, ou le beau-père, prend parti pour la mère contre sa rivale, cela se traduit chez la fille par un comportement de révolte se traduisant par un échec scolaire, avec fugues, et tentatives de suicides, qui devrait facilement attirer l’attention.Lorsque la fille devient à son tour mère d’un garçon et d’une fille, ou de deux filles, (TH1) se reproduit. Ainsi mère et fille se retrouvent avec le même scénario, chacune cherchant à s’allier avec le protecteur pour en faire le persécuteur de l’autre.La pièce de Lars Noren, « Automne et hiver » illustre cette situation très fréquente, que recherche le pervers pédophile, qui « sait » jouer dans ce scénario le rôle du protecteur pour la mère et pour la fille, chacune étant persuadée qu’il est le persécuteur de l’autre.Au stade alliances/transgressions (voir TH2 chap..) cette situation évolue facilement vers la maltraitance.Les enfants du persécuteur se reconnaissent entre eux. Nous les voyons associés dans les grandes œuvres littéraires. Dostoïevski les a réunis dans son roman :" Crime et châtiment" avec les personnages du criminel Raskolnikov, et de la prostituée Sonia. Cette premiere hypothèse propose une grille de lecture qui permet de rassembler les éléments du roman qui révélent les motivations des personnages et les règles du jeu ,inconscientes auxquelles ils obéissent. Ce cas littéraire nous précise toutes les possibilités et toutes les difficultés de la prévention.« .. tu es tout pour nous , tout notre espoir, toute notre confiance en l’avenir » (TH1).Raskolnikov est un enfant du père-idéalisé, d’abord du protecteur, puis du persécuteur :« Jadis du vivant de ton père, ta seule présence nous consolait au milieu de nos peines. Depuis que je l’ai enterré, combien de fois n’avons nous pas pleuré enlacés comme à présent sur sa tombe.Si je pleure depuis longtemps , c’est que mon cœur maternel avait des pressentiments sinistres. Le soir où nous sommes arrivés à Pétersbourg, dés notre première entrevue , ton visage m’a tout appris et mon cœur en a trésailli, et , aujourd’hui, quand je t’ai ouvert la porte, j’ai pensé, en te voyant , que l’heure fatale était venue. »Christian était le cadet d’une famille de trois enfants. Il est entouré de deux sœurs. Sa mère avait deux frères plus jeunes. Son père était également un cadet. Dans la famille paternelle comme dans la famille maternelle, nous retrouvons une relation privilégiée (RP) mère-fils. TH1 peut donc s’appliquer à la mère de Christian. À l’époque nous ne l’avons pas rencontrée. Nous avons seulement noté quelques propos concernant ses relations avec ses frères, rapporté par Christian. Elle allait au bal avec son frère cadet. Ils se bécotaient en dansant. Un jour elle raconta à son fils qu’elle aimait bien son plus jeune frère « parce qu’il n’avait pas de tendance incestueuse. Ces quelques éléments suggèrent un climat familial que nous pourrons mieux éclairer avec le deuxième théorème. Le père avait une relation privilégiée avec sa mère. Il n’aimait pas sa sœur : « une vraie salope…. », Et encore moins son jeune frère : « un imbécile qui n’avait pas pensé à lui fêter son anniversaire. »Dans l’histoire de la mère (TH1) permet d’évoquer son fantasme d’être un fils pour sa mère ou d’avoir un fils du père idéalisé, qui peut être vécu comme un enfant du protecteur, l’élu, ou du persécuteur, le fils du diable. Christian, comme l’enfant de Marise, représente cet enfant du diable porteur de pulsions sadiques. Le père semble avoir vécu dans une famille comparable à celle de sa femme. (TH1) s’applique aussi pour sa mère. Il a été lui aussi vécu comme un fils du père-idéalisé-protecteur.Cette histoire montre bien qu’il ne s’agit pas d’une simple répétition, mais de l’évolution d’un dysfonctionnement au fil des générations. Christian est vécu comme un enfant du persécuteur porteur des pulsions sexuelles sadiques de sa mère, alors qu’en amont, c’est son père et le frère aîné de sa mère qui représentent des enfants du protecteur. Dans sa famille, la relation privilégiée se retrouve dans la relation père-fille. Sa mère a donc été supplantée par une rivale qui a pu bénéficier du soutien de son père. Cette alliance du père avec la fille, est vécue par la mère comme une défaite. Le protecteur est devenu pour elle un persécuteur, et son enfant un fils du persécuteur.Nous pouvons nous demander comment un parent fait passer à son enfant un scénario qui le fait entrer dans un personnage malveillant. Ce premier théorème précise comment se forment les acteurs qui participent aux drames de la condition humaine. Les « élus » et les « exclus »regroupent des personnages dont le destin présente bien des points communs que l’on retrouve dans la littérature comme dans la clinique. Ils se différencient aussi par des particularités qui tiennent au degré de liberté que leur confèrent leur environnement et leur culture. Mais ils obéissent aussi à des « règles du jeu »qui leur permettent de se reconnaître, et de participer inconsciemment à des « scénarios »comme acteurs complémentaires. Avec les chapitres suivants, nous pourrons comprendre un peu pourquoi la relation mère-fils est différente dans les histoires de Marise et de Christian.Ces premières observations remontent à plus de vingt ans. Depuis la pratique de l’analyse nous appris à voir démarrer ces histoires qui aboutissent à l’hôpital quelques générations plus tard. Ce qui oriente vers la prévention qui exige une étroite coopération des praticiens de la santé et de l’éducation avec les parents. Nous sommes en effet tous des parents, avec des problèmes que l’on retrouve dans toutes les familles.DEUXIEME HYPOTHESE (TH2) La deuxième hypothèse(TH2) précise les règles auxquelles vont obéir les acteurs définis par TH1.Habituellement un enfant est structuré dans son milieu, par les règles qui définissent un systèmede parenté ,avec des différences et des interdits.Aucun système n'étant parfait,comme le constateRobin FOX,il se développe des jeux d'alliances .Et l'enfant apprend progressivement à structurer ses relations,en équilibre,entre le système de parenté,et le jeux des alliances.TH1,constitue l'un des facteurs qui vont désorganiser l'équilibre parenté-alliances,pour aboutir aux jeux d'alliances-transgressions,qui portent toujours, sur les différences et les interdits, définis par la système de parenté.Divorce,délinquance,maltraitance,anorexie,toxicomanie,suicide..........peuvent êtres considérés comme des symptômes ,d'une pathologie du couple et de la famille, dans un contexte culturel donné.Ainsi la gravité de l'inceste tient moins à l'acte sexuel,qu'à la la désorganisation du système familial,et la destructuration de l'enfant qui tend vers le passage à l'acte criminel ou le chaos psychotique. Le premier théorème (TH1) montre qu’un enfant peut être vécu comme le fils que la mère aurait voulu « être » pour sa mère, ou qu’elle aurait voulu « avoir » de son père protecteur, l’élu, l’alliée, ou persécuteur, l’exclu, la rivale. Le deuxième théorème (TH2) situe le contexte familial dans lequel sont vécues les relations entre les différents membres de la famille. Dans un climat d’équilibre Parenté/Alliances (P/A), l’identité de chacun est respectée, les conflits peuvent être plus ou moins bien verbalisés, les adultes ont le souci de respecter le modèle familial de leur enfance, ce qui n’empêche pas les tensions de s’accumuler. Dans le petit groupe familial, ces tensions se manifestent par divers symptômes chez un enfant ou chez un adulte. La relation privilégiée mère fils conduit les autres membres de la famille à privilégier le jeu des alliances. Une fois devenus adultes, les enfants qui pratiquent ces jeux les imposent à leurs propres enfants, en « initiant » ceux qu’ils considèrent comme des « alliés ». Le jeu des alliances apprend à transgresser, d’abord symboliquement. Il amène progressivement, génération après génération, les parents à vivre leurs fantasmes sur le même plan que leurs enfants, ce qui constitue une caractéristique des familles maltraitantes.Une jeune mère qui se lève au milieu de la nuit pour aller réveiller et frapper sa fille âgée de trois ans, réagit au rêve qu’elle vient de faire. Dans son rêve, elle voyait sa petite fille venir dans le lit des parents pour avoir des rapports avec son père. Elle traite son enfant comme une femme adulte, et surtout ne sait plus très bien faire la différence entre fantasme et réalité. La pratique des jeux d’alliances transgressions, s’accompagne aussi d’une désorganisation du moi évoluant vers la névrose, la perversion, et la psychose.La transgression des interdits porte toujours sur les différences (de générations, de sexes, de position dans la fratrie), et les interdits (du cannibalisme, de l’inceste, du meurtre). Elles sont le résultat d’une longue histoire dont nous ne percevons, consciemment, que la scène finale. Lorsqu’elles se déroulent sur le plan symbolique, ces transgressions sont habituellement bien tolérées, dans la mesure où elles préservent les apparences, et surtout en ce qu’elles révèlent un savoir faire et une habileté bien souvent indispensables à une bonne adaptation dans certains milieux. Ces transgressions peuvent se réaliser aussi par familles interposées. Dans ce contexte, le moment dramatique qui prépare le passage à l’acte, et qui en fait un projet s’inscrivant dans une logique, faisant du sujet le jouet de son destin, nous le situons aux stades alliances/transgressions, lorsque adultes et enfants vivent sur le même plan leurs fantasmes infantiles. Mais ce que l’adulte est capable de vivre sur un mode symbolique, sera perçu par l’enfant comme un passage à l’acte possible dans la réalité. D’où notre définition du passage à l’acte comme passage à l’acte suivant,c’est-à-dire comme passage du stade des alliances au stade des transgressions, lorsque le passage à l’acte de l’adulte sur un plan symbolique, induit chez l’enfant un passage à l’acte dans le réel. Ce passage à l’acte pouvant se dérouler au cours de l’enfance ou plus tard chez le même sujet devenu adulte. Comme c’est le cas chez le pédophile. L’œdipe apparaît ainsi comme l’un des signaux du glissement de l’équilibre Parenté/Alliances vers les jeux d’Alliances/Transgressions .Théodor CAPLOW développe ces jeux d’alliances dans son ouvrage « Deux contre un » À partir de trois membres (A.B.C) il envisage une série de combinaisons, et distingue trois types de familles :La famille Patripotestale, La famille equipotestale, et la famille Matripostestale.-La famille patripotestale est une triade de type A>B>C et A >(A+B). Le père représente l’élément dominant dans cette famille patriarcale qui va de pair avec une polygamie ouverte ou déguisée. Les femmes, ou les maîtresses, avec leurs enfants forment des groupes rivaux entre eux, chacun convoitant les biens ou les faveurs du père.-Dans la famille équipotestale, une coalition parent enfant domine un parent seul. Mari et femme sont sensiblement égaux. « La lutte pour le pouvoir peut avoir un caractère bénin ou féroce » allant « de la tragédie à la farce grossière » . Ce que nous pouvons très bien comprendre avec le deuxième théorème. Au stade Parenté/Alliances les jeux comportent moins de risques de passages à l’acte, qui sont plutôt comiques, qu ‘au stade Alliances-Transgressions, ou l’on peut voir apparaître des faits divers tragiques.-La famille matripotestale nous renvoie aux conséquences du premier théorème sur les relations parentes –enfants. Dans ce type de famille, le père n’est qu’un membre marginal, qui subvient épisodiquement à ses besoins, et qui peut être remplacé. Le père occupe la place de fils amant, ne pouvant plus exercer d’autorité, face à la coalition mère enfants.L’histoire de Camille Claudel nous montre comment s’effectue la transmission entre les générations. La mère de Camille perd sa mère à l’âge de trois ans. Elle se retrouve donc seule avec son père. C’est là que commence le drame de Camille. Sa mère se trouve sans le savoir, dans une situation qui correspond à la réalisation d’un fantasme infantile :éliminer son frère, supplanter sa mère, et avoir un enfant du père. C’est ce que doit expier la « rivale », dés sa naissance, et même avant, pendant la grossesse (TH2). C’est donc une enfant criminelle. Comment va t elle expier ce crime qui n’a rien à voir avec la réalité ? Habituellement cela se traduit par une culpabilité qui peut durer toute une vie, et s’’exprimer par une pathologie psychosomatique complexe. La naissance de Camille, après un frère ainé mort très tôt, la désigne comme la rivale, la fille du persécuteur, qui « a éliminé »son aîné pour prendre sa place.Ce qui s’exprimera sous une forme délirante losrque Camille internée écrit à son frère : « …Tout cela au fond sort du cerveau diabolique de Rodin.Il n’avait qu’une idée c’est que lui,étant mort, je prenne mon essor comme artiste et que je devienne plus que lui.. ».. Lettre à Paul Clausel,03 mars 1930. Ce qui revient à prendre sa place comme cela s’est produit déjà une premiere fois à la mort de ce jeune frère qu’elle n’a même pas connu.Camille est une enfant criminelle des sa naissance. Elle doit donc expier la mort de ce frère ainé qu’ elle n’a pas connu et aussi celui de sa grand-mère maternelle. La rivale peut parfois exprimer son intuition comme Simone Weil lorsqu’elle ecrit « Je porte en moi le germe de tous les crimes « (L’attente de Dieu,Fayard).C’est de cette façon que transitent, à travers les générations, les processus psychiques inconscients. Madame Claudel appellera sa fille « l’usurpatrice ». Madame Martin atteinte d’un cancer du sein, pendant sa grossesse de Thérèse, appellera la future Sainte : « mon petit criminel ». À son tour, à l’age de quatorze ans, Thérèse Martin appellera le criminel Pranzini : « mon premier enfant » obéissant inconsciement à la logique de TH1. La maladie et la mort de sa mère désignent Thérèse comme une rivale alliée du Père-idéalisé-persécuteur, le Diable . L’enfant qu’elle aurait pu avoir aurait été le fils du démon. Donc un criminel.Camille Claudel aura une liaison ensuite avec Rodin, père de deux enfants qu’il a eus avec Rose Beuret. Nous verrons avec TH3, qu’il s’agit là aussi d’une transgression symbolique par famille interposée. Après son avortement et sa la mort de son père, son plus solide soutien, elle s’effondre dans une crise psychotique qui la conduira à l’hôpital psychiatrique qu’elle ne quittera plus. Dans sa correspondance, Paul Claudel répond à une amie, Marie Romain Rolland, qui connut le problème de l’avortement : « Sachez qu’une personne de qui je suis très proche a commis le même crime que vous et qu’elle l’expie depuis 26 ans dans une maison de fous.-Tuer un enfant, tuer une âme immortelle, c’est horrible !c’est affreux !.... »TH2 nous montre que Camille expiait d’abord la mort de sa grand-mère, puis de son frère mort à la naissance, avant d’expier pour l’enfant avorté, qui venait donner une réalité à sa « criminalité ». Sa responsabilité étant confirmée, pour sa mère, par la mort de son frère aîné qu’elle n’avait pas connu. Tout ceci évoluait sur un plan inconscient. C’est l’avortement de Camille qui donnera à ces fantasmes qui cheminent de la mère à la fille, une réalité. À partir de là Camille elle-même se comporte comme une criminelle, persécutée pour expier « ses crimes ». La lettre de Paul Claudel confirme la réalité de ce crime au niveau de l’inconscient collectif. Aujourd’hui il est probable que Camille serait amenée à comprendre son histoire. Surtout avec le message qu’elle adressait par sa sculture de Persée, héros mythologique victorieux de Méduse symbole de la mauvaise mère, et sauveur d’Andromède. . . . . . sur le tableau suivant nous pouvons schématiser la suite des étapes ayant conduit Camille à devenir, dés sa naissance,une enfant du père-idéalisé-persécuteur.La Grand-mère meurt quand la future Madame Claudel est âgée de trois ans (1). Elle devient ainsi une enfant criminelle (TH2).La mort de la mère s'inscrit en effet comme la réalisation d'un fantasme infantile chez la petite fille .Après la mort de Charles-Henri (2), son premier garçon à l’age de deux semaine, naît Camille. C’est sur elle que Madame Claudel va projeter cet « enfant criminel" (3) qu’elle est devenu après la mort de sa mère, puisque dans la même logique (TH2) Camille est vécue comme ayant « éliminé " "son frère pour prendre sa place. Elle sera pour sa mère « L’usurpatrice ». Le soutien de son père sera un rempart. Sa liaison avec Rodin (4) s’inscrit avec (TH3) dans la logique d’une transgression par famille interposée.Après la mort de son père, elle perd sa protection contre la mauvaise mère intériorisée et devient une mère infanticide à la suite de son avortement (5).
par Naturaliane » Mar 05 Juil 2011, 20:48
par mandradred » Mar 05 Juil 2011, 20:58
par briséis » Mer 06 Juil 2011, 09:23
L'elu,l'enfant du protecteur,est investi dés sa naissance comme un enfant doué de toutes les qualités qui font le bonheur de sa mère.L'exclu,fils du démon,est vécu comme porteur de pulsions sexuelles sadiques meurtrieres,dangereuses pour sa mère,dés la naissance.
par Naturaliane » Mer 06 Juil 2011, 09:59
par lise » Ven 08 Juil 2011, 18:50