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Une rubrique consacrée aux Esprits, Anges Gardiens, Poltergeist, Fantômes etc.

par SANCHE » Lun 09 Jan 2012, 10:56

J'ose enfin en parler, désolé pour la longueur ...

Je suis le dernier de 3 enfants, à ma naissance, ma mère très occupée à ce moment là par les taches ménagères, mes deux autres frères, le travail de mon père, faisait régulièrement appel à ma grand-mère. Elle venait régulièrement à la maison pour me garder et effectuait des séjours prolongés chez nous.
Des liens très fort ont émergés entre elle et moi, me valant l’appellation de « chouchou à sa grand-mère », un véritable lien d‘amour pur et privilégié existait entre elle et moi. J’ai grandi en quelque sorte sur ses genoux dans sa chaleur et sa douceur. Malgré sa rusticité du a ses origines de lozérienne, ma grand-mère c’était un Roc à l’extérieur, d’une gentillesse et d’une douceur sans borne à l’intérieur.
A mon adolescence, aux alentours de ses 80 ans, elle a commencé à présenter tous les signes caractéristiques d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. C’était le début de la fin pour elle. Son « agonie » a été très lente (environ 20 ans), elle s’est mise à ne plus reconnaitre personne, à oublier l’instant présent, la notion de temps, jusqu’à être totalement dépendante. Malgré les dégâts et l’horreur que peut provoquer cette maladie sur le comportement des gens, elle est toujours restée digne, douce et gentille (même si cette maladie à la faculté de rendre les gens très agaçant voire exécrables), ça véritable nature n’a jamais été réellement altérée …
Jusqu’à ce que nous ne puissions plus la garder à domicile.
Son état à ensuite empiré en maison de retraite. La dernière fois que je l’ai vue sur son lit d’hôpital, on aurait dit un monstre de chair et d’os, recroquevillée sur elle-même, in-dépliable même pour dormir, désincarnée, en position fœtale, harnachée, sanglée sur son lit, la bouche édentée ouverte comme pour pousser un hurlement sans fin. Tout son corps tremblait de tous les cotés, son regard était vide et noir. On aurait dit qu’elle s’était figée dans une expression de frayeur permanente. Comme si on lui avait retiré toutes ses expressions pour ne lui en laisser qu’une … Une terreur effroyable.
Après cette vision atroce, que je venais d’avoir, j’ai préféré interrompre toutes mes visites qui étaient déjà, très espacées dans le temps, pour conserver intact tous mes souvenirs les plus beaux qu’il me restait d’elle. J’ai donc pu commencer à en faire le deuil, avec une certaine tristesse, qui n’est pas celle que l’on peut avoir lorsque la mort survient brusquement. Ma vie professionnelle et familiale prenant le pas et dictant le rythme, ma grand-mère était dans mon esprit morte et enterrée depuis cette fameuse dernière journée que j’aurai voulu même éviter.
Au moins trois années se sont passées avant qu’elle ne décède.
J’ai perçu la chose comme une bonne nouvelle, heureux que sa souffrance se termine enfin … A cette époque de ma vie, que se soit sur le plan professionnel, familial, tout allait bien, je n‘avais aucune raison de déprimer à ce moment là (Je suis toujours aussi content de mon sort) . J’étais disponible pour aller à son enterrement et contais y aller, bien entendu, mais sur le principe j’avais décidé que je n’irai pas la voir au funérarium. Le deuil étant fait déjà, depuis suffisamment de temps. Je ne souhaitais également pas croiser certains oncles et tantes qui avaient posés problèmes, lorsqu’il fallu payer la garde de l’hospice tous les mois. Ce qui avait mis une sacrée pagaille dans la famille. Son enterrement n’était plus qu’une formalité à mes yeux, accompagner ma mère, faire acte de présence. Fermer les yeux sur le passé pour au moins ce jour là. (Mort aux cons).
Mon plan changea quand ma mère m’appela la veille au soir, pour me supplier daller auprès d’elle une dernière fois. Malgré mon désir absolu de ne pas revivre ce que j’avais vécu à l’hospice, dans l’espoir de garder intact tous mes souvenirs les plus merveilleux qu’il me restait de ma grand-mère, quand nous ne faisions qu’un. Et ne pas croiser autant que possible des gens que je préférais effacer de ma mémoire.
Sous mes aspects nonchalant et révolté, je suis aussi un garçon éduqué et obéissant … Ma mère pour argumenter, me dit que je n’avais qu’à faire une visite éclair, qu’ils l’avaient bien arrangé et que ça n’avait rien à voir avec la vision d’horreur de la dernière fois, et qu’elle y serait si je venais le matin, se relayant avec sa sœur et ses frères pour qu’elle ne soit jamais seule.
Je m’y suis donc pointé vers 10 heures avant d’aller au travail. Humeur joyeuse, léger comme l‘air, content du devoir à accomplir.
Je pénètre dans le funérarium, dans un couloir … plusieurs portes s’offrent à moi … J’ouvre au hasard une vers le milieu, bingo, c’était elle. Mais dans la pièce, étrange … personne … Alors qu’elle devait être gardée. Je rentre dans la chambre et referme derrière moi. Je me retrouve donc seul avec ma grand-mère sur son lit de mort. Je m’approche en la regardant et surprise, elle était resplendissante avec l’aspect physique d’avant la maladie. Ils avaient réussi à la déplier, à lui refermer la bouche, à lui redonner des couleurs par le maquillage. J’étais à 50 cm d’elle petit pincement au cœur de la revoir ainsi … sans plus.
J’ai alors eu envi de la toucher, de lui caresser le front. Ma main gauche s’est avancée lentement jusqu’à son front et l’à effleuré. C’est parti de là.
J’ai senti physiquement comme un très faible fourmillement d’électricité statique, une vibration, une onde, un souffle minuscule remonter le long de mon bras, l’envelopper entièrement, puis m’envelopper sans que je puisse m’y soustraire. J’ai fait deux pas de recul comme poussé par l’avant et tiré par l’arrière, jusqu’à percuter avec mes jambes le fauteuil qui se trouvait derrière et m’effondrer dessus. Sans ce fauteuil, je serai tombé par terre, mes jambes ne tenant plus. J’étais complètement confus, la tête dans les mains sans qu’aucuns bruits ne puissent sortir du fond de ma gorge, des larmes comme s’il en pleuvait, une détresse comme jamais, une tristesse rare …
J’étais déchiré, hors du temps, le souffle coupé, assailli par des sanglots arrivant par vagues successives. Il y avait tout : des sensations, des souvenirs, des moments passés avec elle, j’étais submergé par l’intensité et surpris par la puissance de toutes ses émotions … J’ai eu l’impression de recevoir en une seule fois tout son potentiel d’amour pour moi, tout son attachement. J’ai eu l’impression qu’elle avait voulu me garder ce qu’elle avait de meilleur en elle pour moi, me l’offrir en cadeau. Que tout était là, ça m’était adressé, réservé. Encore et pour une dernière fois, j’ai été son privilégié, son protégé.
J’ai eu pourtant excessivement mal, mais c’était en même temps plus que magnifique. J’étais envahi par la beauté de cet être, toute cette douceur, toute cette sagesse, cette gentillesse, tout ce qu’avait été ma grand-mère. Elle était rentrée en force dans moi, en profondeur, dans ma chair, par mes pleurs, ce chagrin immense rayonnait dans mon thorax.
Alors que j’étais le plus incroyant des hommes, alors que j’avais définitivement, depuis ma révolte adolescente, foutu un grand coup de pied à toutes sortes de religions, de superstitions ( pour des raisons qui me semblent encore, car j’ai un peu évolué depuis, parfaitement légitimes ), alors que je ne m’attendais surtout pas à ça.
J’étais tout seul avec elle, effondré, anéanti, presque honteux d’être réduit contre ma volonté à ce qui pourrait être pris pour de la faiblesse et en même temps si émerveillé par cette puissance qui venait de m’envahir, de me toucher si profondément au cœur et aux tripes.
J’étais à la limite de ne plus pouvoir me rendre sur mon lieu de travail, j’avais 40 Km à faire en voiture seul au volant, dans l’état ou j’étais, c’était quasi impossible. Je n’y voyais plus rien, j‘étais INCONSOLABLE, essayant de me raisonner moi-même, en me foutant des claques.
J’ai décidé de partir entre deux vagues …
Je l’ai embrassé une dernière fois sur la joue, entre deux tremblements de lèvres. J’ai tant bien que mal réussit à partir, au volant de ma voiture. Je conduisais comme un ivrogne, j’étais transfiguré, en me regardant dans le rétroviseur je me reconnaissais à peine. Les yeux rougis, la morve et la bave qui coulait. J’ai vécu le trajet en voiture le plus long de ma vie, inconsolable, je me cachais à l’arrêt pour pleurer derrière mon volant et lâcher enfin cette pression qui revenait sans arrêt, cette pression que je venais d’accumuler en me concentrant deux minutes à conduire. J’ai tout juste réussi à sauver les apparences à mon travail, en me mordant la main ou en serrant mes poings à chaque fois que je me remettais à perdre pied.
Ca tombait bien ce soir là, je finissais très tard, en rentrant je n’ai eu à parler à personne de proche, de ce qui venait de m’arriver, même à parler tout cour. J’ai passé la journée au boulot la plus silencieuse de ma vie, en évitant le plus possible tout le monde, j’ai mangé aussi peu que j’ai pu pour ne pas attirer l’attention, pour ne pas avoir à donner d’explications. J’avais la parole comme bloquée dans la gorge.
J’ai bien dormi, en me couchant, j’étais vidé, abruti par cette journée. J’ai rêvé de rien.
Au réveil j’étais neuf ! Tout allait très bien, en famille, avec ma femme nous avons déposé nos deux enfants, trop petits pour supporter la durée d’un enterrement, chez ma belle mère comme prévu. Nous y avons bu le café habituel, discuté.
Puis je me suis mis au volant pour prendre le chemin de l’enterrement pensant que ce que j’avais vécu la veille était bel et bien du passé, refoulant à tous crin la moindre pensée à ce sujet, en essayant de m’immuniser en prévision du moment à venir, ma femme comme passager … Et là, patatras !! Il aura suffit d’une pensée venant d’on ne sait où, pour qu’après quelques mètres, je me retrouve dans l’incapacité de conduire à nouveau. Inconsolable, en pleur au volant, des sanglots, des souvenirs de ma grand-mère, tout son amour pour moi … aveuglé par mes larmes. Moi qui suis si « fort » d’habitude quand je suis avec ma femme. N’y comprenant plus rien, je décide de lui laisser le volant, complètement bloqué dans mon siège. J’étais en train de revivre l’émotion de la veille, du moins, son souvenir dans son intégralité, à peine atténué. Ma compagne qui conduisait avec presque un sourire en coin qui ne comprenait plus au bout d’un quart d’heure de route :
« Mais enfin arrête !? … ça fait longtemps qu’elle était malade maintenant, tu en avais fait le deuil, elle ne reconnaissait plus personne, ce n’était plus elle-même, s’est un soulagement pour elle … Je ne te comprends pas. »
Les seules paroles que j’ai pu sortir, c’était : « Je ne peux pas m’arrêter, je ne sais pas ce que j’ai… ! »
Le restant du trajet en pleur, inconsolable.
Arrivé au funérarium, j’avais réussi à me calmer on s’est assis pour attendre le convoi funéraire. Ma famille arrivait au compte goute, embrassades, paroles de circonstances …
Puis sans raison de nouveau, les souvenirs, les sanglots, les larmes … La honte en plus……… de devoir donner l’impression d’en faire des tonnes devant ma famille … « Mais enfin ! Calme toi, …etc. … ». Ma mère qui ne comprenait pas dans quel bourbier elle m’avait mis, se sentant coupable, « ça va lui passer … ».
Bien sur, je ne l’en remercierai jamais assez de m’avoir presque obligé à voir ma grand-mère une dernière fois. Au-delà des apparences et de la gène occasionné par tant d’émotion, je garderai cela avec fierté comme un don merveilleux venant de l’être le plus merveilleux à mes yeux. Mais j’ai beau écrire cette histoire, aucun mots ne remplacera ce que j’ai vécu, vu et ressenti. Et cette intensité là, plus jamais atteinte.
Le soir de l’enterrement, je n’avais plus rien, j’ai pu revivre normalement.
Cela fait maintenant quatre ans environ et j‘en ai si peu parlé. Au début, je me suis persuadé que c’était du à l’émotion de l’avoir vu aussi bas et alors que je n’y pensais même plus … la voir comme ressuscité. Compatissant devant cet être aimé de voir enfin cette horrible souffrance prendre fin.
Mais, ces sensations physique que j’ai pu ressentir dés le moment que j’ai posé la main sur elle et pas avant …, cette sensation de faible courant d’air ou faible courant d’électricité statique m’enveloppant, c’était quoi !? Une sensation psychosomatique ?
Pourquoi uniquement quand je l’ai touché ? Que m’a-t-elle transmis ? Quel est ce message ? De me réconcilier avec le spirituel … Est-ce que j’ai été un instant comme un passeur d’âme et lui ai permis de partir en paix ? serais-je maintenant doté d’un don ésotérique ? ( A ma connaissance elle n’avait aucun penchant pour l’Esotérisme et pratiquait la religion chrétienne avec résignation et obéissance ; sans se poser plus de questions ) Comment savoir tout cela ?
Tout juste arrivé(e)
 
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par ceridwen79 » Lun 09 Jan 2012, 11:39

...
Dernière édition par ceridwen79 le Lun 20 Fév 2012, 15:17, édité 1 fois.
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par SANCHE » Lun 09 Jan 2012, 17:25

Merci, pour ta réponse et ton ressenti.
Je livre cette histoire ici, justement pour pouvoir échanger, ce qui me permet d'avoir d'autres impressions, ce qui me permet également de méditer à ce sujet.
J'ai essayé de me convaincre après coup, qu'il s'agissait surtout d'un état psychologique, d'un choc émotionnel. D'une psychose passagère, d'une fièvre mystique provoqué par une forte empathie subite ...
Des éléments récents, des synchronicités ( non liées avec ça ), m'ont redirigé vers le domaine spirituel, ésotérique et fait repenser à tout ceci.
J'en arrive donc maintenant à me dire qu'effectivement, il y a des forces, des dimensions qui nous échappent ... Si j'étais comme "Saint Thomas", durant tout ce temps ... Voilà, j'ai vu !
J'ai vu cette lumière aveuglante, j'ai senti cette puissance ... Cet amour universel ... Sur le moment j'étais même persuadé que mon stock de larmes était définitivement épuisé, asséché !
Et maintenant ...
J'ai envisagé plusieurs hypothèses :
1 / Il s'agissait bien d'elle, c'était juste un formidable adieu ? c'était un message ... mais lequel ? elle m'a transmis quelque chose ? comment le savoir et comment l'utiliser et en faire profiter à tous ? ....
2 / Il s'agissait d'autres forces, j'ai eu l'impression qu'il y avait plusieurs forces ... Lorsque je me suis senti poussé et tiré, ces forces qui m'ont emmenées jusqu'à elle, qui ont fait en sorte que je sois seul avec elle, qui m'ont accompagnées jusqu'au fauteuil ... Les mêmes question me taraudent ...
Suis-je trop impatient, et devrai-je attendre de le découvrir naturellement, de moi même.
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par margotte » Lun 09 Jan 2012, 21:27

bonsoir !
aucune idée de réponse si ce n'est que c'est quelque chose de très beau... un message très fort..
et qu'à présent, tu semble en paix, tout comme elle...
comme si c'est ce qu'elle voulait.. que tu sois en paix..
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par SANCHE » Mar 10 Jan 2012, 09:33

Oui, c'est peut être "LA" réponse.

Le fait de ne pas en être complétement sur, fait que j'en parle avec d'autre, et donc réaffirme ce que beaucoup savent déjà à ce sujet ...

N'est-il pas là aussi le but ?
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par briséis » Mar 10 Jan 2012, 11:13

Si :wink:
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