La Peur

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par briséis » Ven 24 Juin 2011, 11:35

Comme un cheval rétif... par Joshin Luce Bachoux

Je suis devant la douleur comme un cheval rétif devant une rivière. Grosse de courants dangereux, d’obstacles et de dangers, cette rivière m’effraie, et j’essaie de toutes mes forces de ne pas y entrer. Je ne veux pas y aller, je me bloque, je refuse, et pourtant il n’y a pas d’autre chemin à ce moment-là devant moi. Ou plutôt, car mon image n’est pas tout à fait juste, je suis déjà dans le cours de la rivière, et je suis déjà en train de me débattre de peur de m’y noyer.
Tout naturellement, la douleur m’effraie : je sais qu’elle va me dépouiller de mes repères et de mes projets. La douleur nous met à nu : comme un torrent forçant une digue, elle arrache au passage nos certitudes, elle nous montre fragiles, là où nous nous pensions forts.


Alors je cherche un raccourci, un chemin de traverse qui m’évitera cette épreuve de la douleur ; parfois je tente de fermer les yeux, de la nier, de faire « comme si » elle n’existait pas ; d’autres fois, je m’y laisse engloutir, pensant que si je m’y perds, si je disparais, il n’y aura plus personne pour subir cette douleur.
Mais ces deux tentatives sont des leurres : pour parvenir à la non-douleur, il n’y a pas d’autre chemin qu’accepter la douleur. La fin de la douleur se trouve dans la douleur même.
Le Bouddha a dit que, pendant notre vie, nous sommes frappés de deux flèches : la première, celle à laquelle nul n’échappe, est la douleur physique – maladie, invalidité, amoindrissement dû à la vieillesse – ou morale – regrets, séparation, deuils. Mais la seconde, qui la suit, est la peur de cette douleur ; et celle-là, lorsque nous la reconnaissons, peut être évitée. La flèche de la douleur prend de multiples formes, mais il n’est pas de vie qui en soit exempte. Elle est inévitable. Mais la flèche de la peur, celle-là, nous en sommes à la fois auteur et victime. Cette flèche s’appelle « Non ».


La peur nous fait refuser ce qui est : emportée par la rivière, je suis encore en train de dire : « Je ne veux pas », alors que ma lutte pour ne pas sombrer ne peut passer que par le « oui », total, assumé, prononcé de tout mon être.
Que faire alors de cette douleur ? Bien sûr, être accompagné, pouvoir dire sa peine dans une oreille attentive, pouvoir se tenir à une main amie aide, sinon à ne plus se sentir seul dans cette souffrance, mais à s’appuyer, à reprendre pied, à reprendre souffle.
Toutefois cela reste parfois insuffisant pour ne plus être blessé par la seconde flèche. Là, je dois agir, reconnaître la douleur, accepter qu’il y ait cette souffrance dans ma vie. Un ami chrétien me disait : « Je dirais de déposer sa douleur au pied de la Croix. Car Jésus s’est offert pour porter ce qui nous est insupportable. » Pour un bouddhiste, entrer dans le face-à-face silencieux avec le Bouddha au cours de la méditation apporte calme et apaisement.


Et alors, peut-être, après avoir été consumé par cette traversée de la douleur, après que l’acceptation a rafraîchi nos brûlures, lorsque nous avons reconnu la nouvelle force que cette traversée nous a apportée, alors peut-être pourrons-nous tourner la tête et prendre conscience de l’universalité de cette douleur, voir tous les autres qui sont eux aussi emportés dans ce courant de la souffrance – peut-être, après avoir traversé la douleur, pourrons-nous retourner dans la douleur pour tendre la main à celui qui s’y perd... Le début de la compassion ?

Joshin Luce Bachoux, nonne bouddhiste, anime la Demeure sans limites, temple zen et lieu de retraite à Saint-Agrève, en Ardèche.
Source : "La Vie" avril 2011
Dernière édition par briséis le Ven 24 Juin 2011, 13:27, édité 1 fois.
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par adsodemelk » Ven 24 Juin 2011, 11:58

Merci Briséis. Cette deuxième flèche détruit une part de notre mental.
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par briséis » Ven 24 Juin 2011, 12:19

disons qu'on est dans l'émotivité, dans le "Réagir" et non pas dans le réfléchir. c'est la partie reptilienne de notre cerveau qui est suscitée ici. la logique, le rationnel sont loin. et les corps subtils, spirituels, encore plus... :?
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par somewhere » Jeu 28 Juil 2011, 22:25

Merci Briséis. :jap:

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par mandradred » Ven 29 Juil 2011, 07:29

merci Briséis , je me reconnais dans certains de ces mots puisque je suis dans ce cheminement ,l'acceptation .Pour l'instant je n'en suis qu'au constat :roll: Ouvrir enfin les yeux , cesser de faire l'autruche et de lutter contre la fatalité .
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par Cosmo » Mar 03 Avr 2012, 08:39

Cool !

Je pense aussi que la visualisation peut beaucoup aider pour vaincre ses propres égrégores de peur. Une fois que vous vous sentirez prêt à les "affronter". Ce seront vous pires cauchemars dans le sens où, ils auront la pire apparence que vous pourriez imaginer (normal ce sont VOS peurs).

Déjà faites un voyage intérieur, une sorte d'introspection à leur recherche, recherchez les lieux générés par votre esprit, les lieux qui vous font peur. Ensuite vous les verrez surgir, là en principe si vous êtes prêt, vous arriverez à contrôler votre peur. Ainsi au lieu de fuir, vous allez enlacer cette entité, qui en réalité est vous même...(une partie de votre énergie).

La peur est un traumatisme, on dirait que pour pouvoir continuer à avancer, nous devons laissez une partie de notre énergie sous la forme de cette peur, nous devons nous divisez pour passer à autre chose. Le problème c'est que notre énergie ne revient pas comme un boomerang, nous sommes hanté par nos peurs et elles peuvent prendre le pas sur notre vie. L'égrégore de peur lui est dans l'incompréhension, il est nous même, mais n'est pas reconnu comme tel, et il se "bat" pour nous réintégrer.

Ainsi, guérissez vous, grace à l'amour inconditionnel, une fois le vampire, la goule, les monstres... enlacer contre votre coeur, ils disparaitront, ils redeviendront votre énergie sans apparence énergétique "hideuse". Cette étape est très importante pour "redevenir" entier(e), on peut également faire ça avec ses égrégores de colère, de tristesse, d'impuissance, de culpabilité...
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par yina » Ven 27 Avr 2012, 19:52

Bonsoir Cosmo,
Que veut dire "égregore"? et comment arriver à ne pas fuir et enlacer cette peur qui est en réalité nous-même, une partie de notre énergie?
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par Cosmo » Sam 28 Avr 2012, 12:02

coucou, égrégore = création dans l'énergie. Le paradis et l'enfer sont des lieux égrégores, les gens en nommant et en ce faisant une idée de ce qu'il y après la mort on crée ces lieux, en envoyant leur énergie, en l'imaginant. Les égrégores de peur ici, sont simplement une création dans l'énergie de ce qui nous fait peur, le diable, les démons, des animaux, des sérial-killer, films d'horreur etc etc...

Les gens ne se rendent pas compte de leur potentiel créateur, et aussi le fait qu'ils manipulent l'énergie à longueur de temps, sans forcément vouloir en prendre conscience ^^

Comment faire ? il faut avoir une force mentale à rude épreuve, prendre son courage à deux mains et "imaginer" la scène.

Par exemple le jour où vous voulez guérir votre peur des araignées, vous méditez d'abord, ensuite dès que vous avec le "vide" dans votre tete. Vous imaginez que vous entrez à l'intérieur de vous (par la bouche par exemple. Et que vous allez au fond de votre tete, dans une sorte de grotte, dans laquelle il y a toutes vos peurs des araignées, il y aura des tas d'araignées, de la plus petit à la plus grande. Vous n'avez rien à craindre puisque vous l'imaginez ;) à ce moment là, vous serez comme dans un vilain cauchemars, mais justement ! imaginez vous, voir au delà des apparences, comprendre que c'est votre propre énergie que vous reniez quand vous etes effrayez par ces créations de votre esprit. Alors malgré leur physique reposant, envoyez leur de l'amour, prenez les dans vos mains, et là progressivement, elles vont se mettre à disparaitre et à ne plus etre "agressives". Ce n'est pas plus compliqué que ça ;) évidement selon le degrés du traumatisme il faudra peut etre faire cette visualisation plusieurs fois.

on peut travailler sur bcp de choses grace à cette technique, par exemple notre égrégore de la colère, notre égrégore de la culpabilité (par exemple allé voir votre "vous" quand vous étiez enfant durant un traumatisme, tjrs en imaginant, et puis réconfortez le, dites lui que ce n'est pas de sa faute, que vous l'aimez, qu'il aura une belle vie plus tard...etc bref le rassurer) rien qu'avec la visualisation, on peut faire bcp :) les égrégores de la vengeance, de la haine, de la mort... bref il y en a un paquet ^^
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par yina » Sam 28 Avr 2012, 22:01

Coucou et Merci pour ta réponse. Je vois ce que tu veux dire. L'image "de prendre dans ses mains sa peur", peut beaucoup aider, je pense. Après, c'est tout un travail de persévérance, confiance, patience, encouragement à soi même, amour optimisme, espoir constructif....
A bientôt
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