Elévation spirituelle et abandon de famille

Questions simples, demandant témoignages, conseils... Membres bienvenus pour aider.

par Epsylon80 » Lun 22 Aoû 2011, 18:59

Bonjour tout le monde. Si je viens vers vous aujourd'hui c'est parce que j'ai besoin de conseils car là je suis dans le flou. Je ne suis pas sûre d'être dans la bonne rubrique, mais vu que le sujet est en gros la recherche du bonheur malgré les épreuves, je tente le coup.

Bon, le titre est un peu extrême, mais cela résume bien la question qui me torture : est-ce que l'élévation spirituelle peut aller de paire avec le fait de tourner le dos à ceux de son propre sang ? On entend toujours qu'il faut aimer sa famille, mais si celle-ci ne fait irrémédiablement que nous tirer vers le bas, est-ce vraiment mal de laisser tomber ?

Pour résumer ma situation :

Mes parents et moi avons toujours eu une relation difficile. Ceux-ci se sont d'ailleurs mariés sans amour (ça commençait bien déjà).
Mon père s'est marié pour ne pas finir vieux garçon et avoir une descendance. Pour lui son seul rôle était de ramener l'argent à la maison, les enfants c'était l'affaire de la mère. A part "Bonjour - Bonsoir" je n'ai jamais eu de vraie discussion avec lui (véridique !), c'était un véritable inconnu pour moi au point que j'avais peur de me retrouver seule avec lui.
Ma mère s'est mariée pour fuir sa mère qui la maltraitait (!). C'était quelqu'un de traumatisé qui ne connaissait rien aux relations humaines normales. Elle voulait sincèrement faire le bonheur des autres pour compenser celui qu'elle n'avait pas eu, mais elle a toujours été tellement dans l'extrême qu'elle n'a réussi qu'à faire que du négatif.

L'atmosphère à la maison, malgré de bons moments, a en majorité toujours été plutôt négative. J'ai été un enfant assez malheureux car j'ai très tôt porté la culpabilité de "ne pas être assez reconnaissante pour tout ce que mes parents faisaient pour moi". Ma mère faisait "tout pour que je sois heureuse" en me donnant "tout ce qu'elle n'avait pas eu". Le problème c'est qu'elle ne me considérait pas comme un être humain à part entière mais comme une marionnette qui devait toujours se taire et dire "amen" à ce qu'elle faisait, même si c'était mal. Pour lui plaire j'étais pourtant un enfant calme, poli, toujours première de ma classe, mais ce n'était jamais assez.

A l'adolescence c'était l'enfer car je n'avais pas le droit à avoir une opinion propre, dès que je voulais exister j'étais la fille idiote et ingrate qui fait de la peine à sa mère qui se saigne aux quatre veines pour lui donner tout ce qu'elle veut (alors que j'aurais plutôt voulu qu'elle me fiche la paix). En plus c'était quelqu'un de paranoïaque qui considérait le monde entier comme dangereux et mauvais,donc pour "assurer mon bonheur" (ou plutôt éviter mon malheur) il fallait absolument m'isoler de ce monde car j'étais tellement bête que j'allais forcément mal tourner ou me faire enlever et assassiner par un pervers. Inutile de dire que je n'ai eu aucune vie et que je suis passée à côté des principales expériences qui forgent une personnalité. Le pire c'est que je ne disais rien, car c'étaient mes parents et que je pensais que je leur devais ma loyauté malgré tout, et cela me détruisait à l'intérieur car je me considérais comme une moins que rien parce que je leur en voulais.

A la fin de mes études, je pris la difficile décision de quitter ma région pour m'installer avec mon compagnon (rencontré par Internet) à plusieurs centaines de kilomètres de mes parents pour enfin échapper à leur emprise et me construire. J'avais quand même gardé un contact téléphonique (normal), mais les choses n'ayant pas changé, je du me résoudre à couper définitivement les ponts. Après une grosse période de culpabilité d'avoir "laissé tombé ma famille", je me pris en main et je fis enfin quelque chose de ma vie : mettre en place des projets sérieux et les mener à terme, réaliser des rêves, voyager, créer mon entreprise, m'affirmer... vivre. Je découvris alors avec effarement que finalement le fait de tourner le dos aux miens était une bonne chose pour moi, un moyen d'avancer.

Cela a duré pendant 2 ans. Et puis, il y a quelques mois, j'ai appris que mon père voulait me recontacter. Je n'ai pas donné suite car je savais que ça n'apporterait que de la douleur à tout le monde. Il est décédé peu après. Forcément, je repris contact avec ma mère. Au début, les choses se passèrent bien, les discussions étaient calmes et plutôt constructives avec elle. J'ai alors pensé avec bonheur que notre relation avait enfin mûri, et que tout allait enfin bien aller. Nous devions même nous revoir. J'étais HEUREUSE et ÉPANOUIE.

Or, aujourd'hui, tout est retombé à l'eau. Nous avons eu une violente dispute car elle n'a pas voulu écouter mes conseils par rapport à des choses importantes auxquelles elle DOIT s'intéresser mais dont elle s'obstine à se moquer, quitte à me mettre moi profondément dans la panade (alors qu'elle soutenait pourtant quelques jours avant qu'elle ferait tout ce qu'elle peut pour m'aider). Je me suis retrouvée d'un seul coup 2 ans en arrière, en pire.

Je ne sais plus quoi faire. Quand je m'éloigne, j'avance. Quand j'essaie de faire mon devoir de loyauté et que je m'accroche, je n'ai que du malheur en retour. Dois-je continuer à m'obstiner à essayer de garder ce lien ? Ou dois-je définitivement lâcher prise et laisser toute cette haine derrière moi ? Qu'en pensez-vous ?

P.S. : Désolée pour le pavé. :oops:
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par théodore » Lun 22 Aoû 2011, 19:13

bonsoir epsylon,

difficile situation.
tu as plusieurs options :
-la première est de couper les ponts, mais ça risque de te retomber sur le coin de la figure (devoir et obligation des enfants envers leurs parents, article 205 du code civil si ma mémoire est bonne).
- soit tu continue à l'appeler de temps en temps pour parler uniquement de la pluie et du beau temps, mais surtout pas de ce qui fâche
- soit tu la mets sous tutelle si tu estimes qu'elle n'est pas capable de gérer certaines choses seule. Là, tu te protèges et tu la protèges également d'elle-même. après faut tomber sur le bon tuteur.

je ne vois pas d'autres choses pour le moment, mais d'autres membres auront peut-être des solutions par rapport à leur vécu.

bon courage en tout cas.
Ce que l'on sème dans une plaie avant qu'elle ne se ferme donne une fleur captive qui ne meurt jamais.
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par Epsylon80 » Lun 22 Aoû 2011, 20:23

Merci de votre/ta réponse (je ne sais pas si j'ai le droit de vous tutoyer :oops: ). Oui, ce sont des choses auxquelles j'ai bien sûr pensé et que je me retourne constamment dans la tête. Mais cela reste "terre à terre", si je puis dire, je cherche plutôt une réponse au sens ésotérique.

En fait, je me posais surtout la question de la répercussion de mes choix par rapport à cette situation au niveau karmique. Sachant que les épreuves que nous devons traverser ici bas (et surtout notre manière de les traverser) sont censées nous faire grandir intérieurement, je me demandais si la voie de l'élévation se trouvait dans le fait de continuer à souffrir par loyauté à ma famille (mais donc de continuer à stagner comme je l'ai toujours fait), ou justement au contraire dans le fait de trouver la force en moi de savoir enfin me détacher de mes chaines et de tous ces bâtons que je laissais me battre, et d'avancer (au risque que ça se retourne contre moi au final).

Sachant que jusque-là la loyauté m'avait fait pour seul cadeau la haine (envers les autres et envers moi-même), et que la "libération" (cela veut tout dire) a permise que je commence à devenir enfin quelqu'un, la réponse me paraissait évidente. Mais si ça se trouve j'ai tout faux et c'est un piège. Si ça se trouve, si je ferme la porte, je risque justement de m'en prendre plein la figure (article 205... :wink: ).

Là est mon dilemme. D'où ma question, qui pourrait quelque part se résumer à : peut-on devenir quelqu'un de bien en se résolvant à faire des choses moches (ou considérées comme telles) ?
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par théodore » Mar 23 Aoû 2011, 07:34

tu sais, en voulant faire le bien en faisant plaisir à une personne, on peut faire le mal par ailleurs. Quelle est la définition du bien ? quelle est la définition du mal ? Ce qui sera bien pour moi, sera mal pour toi et inversement.

j'ai lu sur l'un de tes posts que depuis le décès de ton père, ta mère faisait n'importe quoi. Dans ces cas là, fais la mettre sous tutelle et tu l'appelles de temps en temps, comme ça tu ne manques pas de loyauté envers ta mère, tu la protèges d'elle-même, et au téléphone, tu lui parles de la pluie et du beau temps, et comme ça tu n'es pas sous la coupe de l'article 205.

si c'est ton épreuve karmique dans cette vie ci, autant la résoudre intelligemment, légalement... et ce n'est même pas méchant puisque tu protèges ta mère de ses divagations et te protèges également. Tu fais établir une liste de tous les biens qu'elle a par une personne habilité, en gardes une copie.

à mon sens, ce n'est pas ça qui fera que tu seras très malheureuse dans ta prochaine vie, sauf si tu le fais dans le but de faire du mal au monde entier.
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par briséis » Mar 23 Aoû 2011, 08:06

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par briséis » Mar 23 Aoû 2011, 08:19

théodore a écrit:tu sais, en voulant faire le bien en faisant plaisir à une personne, on peut faire le mal par ailleurs. Quelle est la définition du bien ? quelle est la définition du mal ? Ce qui sera bien pour moi, sera mal pour toi et inversement.

j'ai lu sur l'un de tes posts que depuis le décès de ton père, ta mère faisait n'importe quoi. Dans ces cas là, fais la mettre sous tutelle et tu l'appelles de temps en temps, comme ça tu ne manques pas de loyauté envers ta mère, tu la protèges d'elle-même, et au téléphone, tu lui parles de la pluie et du beau temps, et comme ça tu n'es pas sous la coupe de l'article 205.

si c'est ton épreuve karmique dans cette vie ci, autant la résoudre intelligemment, légalement... et ce n'est même pas méchant puisque tu protèges ta mère de ses divagations et te protèges également. Tu fais établir une liste de tous les biens qu'elle a par une personne habilité, en gardes une copie.

à mon sens, ce n'est pas ça qui fera que tu seras très malheureuse dans ta prochaine vie, sauf si tu le fais dans le but de faire du mal au monde entier.



je suis ok avec toi théo !!
l'évolution spirituelle, n'a rien à voir avec la morale !!
qui a dit que c'était moche de tourner le dos à sa famille ? à part la morale traditionnelle (créée par l'homme, la morale est bonne, mais parfois certains dogmes dont nocifs: la fidélité à la famille ou le tabou de la sexualité qui entraine des déviances et perversités)...ou vous...? c'est votre culpabilité qui s'exprime, vous le dites vous même "elle a tout fait pour moi". non ! elle semble avoir tout fait pour elle, à travers vous ! elle semble avoir trouvé un homme qui ne l'a pas aimée, pas comblée, alors qu'elle était déjà une jeune femme avec un grd vide affectif. ses enfants ont donc eu la mission de la combler, de remplir ce trou sans fond, qu'elle seule aurait du apprendre à remplir. les femmes sans amour de leur mari, sans activités pros ou autre qui leur permettent de s'exprimer et vivre en tant que femme et individu, semblent n'exister qu'à travers leur role de mère. elles n'existent qu'en tant que mère, et les enfants doivent selon elle leur rendre cet amour. du coup, l'enfant qui dit non, qui veut être différent, c'est comme s'il disait à sa mère qu'il ne l'aimait pas, selon elle. elle va donc vouloir tout contrôler pr être sure d'être aimée. mais l'enfant grandit, et part. avec la culpabilité de laisser quelqu'un qui n'existe qu'à travers lui !! voilà quelques miettes, quelques pistes que vous pourriez travailler en thérapie.

ds ce cas, les enfants maltraités, abusés devraient rester fidèles à ceux qui les ont détruits ? ça, ça s'appelle du masochisme...et crois moi, il n'y a pas de médaille pr les martyres familiaux ! 'sont pas non plus canonisés...y'en a trop ! et la négligence de ton père, et le contrôle de ta mère, sont une forme de maltraitance affective.
il faut savoir ne pas appliquer les dogmes sans faire du cas par cas ! c'est dangereux sinon !
l'évolution spirituelle passe par la sagesse, et la sagesse passe par l'âge adulte aussi, pas par l'infantilisme. elle passe par une bonne connaissance de soi, de ses racines, de là où on vient. l'infantilisme, c'est quand, adulte, tu agis encore comme un enfant (je ne parle pas de caprice par exemple, je parle du fait d'attendre toujours des autres comme un enfant attend de ses parents, ou de ceux qui les remplace par transfert : mari, femme, enfants, collègue, patron, amis, etc. attendre l'amour de l'autre, attendre que l'autre nous valorise, etc etc...)

je ne saurais que trop te conseiller de te faire aider par une thérapie. ça passe aussi par là. non pas que ts ceux qui font une thérapie sont plus élevés, mais les thérapie sont un travail sur soi, si cela se passe bien, cela a pour conséquence d'ouvrir son esprit, d'élargir sa vision des choses...c'est la base de l'élévation. ensuite, il faut aussi traiter les émotions. certains peuvent faire 10 ans de thérapie sans réussir à vider leur colère, leur souffrance. les capacités de résilience sont propres à chacun. la thérapie n'est pas le seul outil. aidez vous de lectures spirituelles, quel que soit le courant philosophique ou religieux qui est présent ds votre vie. la thérapie permet surtt de se comprendre pr éviter de reproduire...votre mère à manqué d'amour, et a chargé les autres de remplir une affection qu'elle devait se donner elle même. cela a eu un impact sur ses enfants, sur sa vie de couple. vous aussi avez manqué d'amour de votre père, vous avez eu l'interdiction d'exister seule, vous vivez ds la culpabilité. un travail de cet ordre permet de se libérer des impacts sur votre couple ou votre vie de famille en tant que parent. se connaître est la plus grande liberté et la plus grande des sagesses :wink:

il y aurait bcp de choses à te dire sur les quelques lignes que tu as écrites ici, mais ce n'est pas le rôle du forum de faire le lieu de psychothérapie, je t'orienterai juste vers ce post : topic31597.html?hilit=regards


bonne lecture !

ps : méditez sur ces lignes....elles résument en peu de mots la réponse à votre question.

Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des Enfants.

Et il dit :
Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous.

Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ;
Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.

Khalil Gibran, Le prophète


ps: je vouvoie, je tutoie...désolée ! :oops: :lol:
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par Epsylon80 » Mar 23 Aoû 2011, 09:26

Merci à vous deux, vos paroles me parlent (tiens, c'est très bête ce que je viens de dire :lol: ).

Comme par exemple le fait que le "bien" fait par une personne peut être finalement du "mal" pour une autre. Cela résonne fortement en moi car justement ma mère, en toute bonne foi, a tout fait (d'après elle) pour essayer de faire le bien autour d'elle, et n'a finalement réussi qu'à faire du mal (car justement ce qu’elle considérait elle comme bien était finalement tout le contraire). "L'enfer est pavé de bonnes intentions", comme on dit. Elle en est le plus clair exemple.

Par rapport aux voies légales et à vos autres propositions, bien qu’elles soient pleines de sagesse, leur mise en pratique est difficile du fait que notre situation est assez particulière et bien plus compliquée que ce que j'ai résumé ici, et la situation pourrait devenir encore plus explosive qu'elle ne l'est déjà, surtout que d'autres personnes que ma mère et moi sont impliquées, et que la distance que j'ai mise entre nous n'arrange pas non plus les choses. Mais bon, encore une fois ce n'est pas le lieu pour parler de cet aspect-là du problème. :wink:

Par rapport au fait de faire une thérapie pour me libérer de tout ça, j'ai déjà fait un gros travail sur moi (au niveau psychologique et autres), mais tout le chemin difficilement parcouru seule (c'est à dire loin de ma mère, mais avec l'aide d'autres) s'est d'un seul coup comme effacé depuis qu'elle est revenue dans ma vie. Mais il y a quand même un mieux malgré tout. Le principal, c'est que dans mon for intérieur je n'ai plus la place de "l'enfant" (c-à-d l'être inférieur, ignorant et soumis) mais celle d'un "adulte" à part entière, qui a vécu sa propre vie et qui est maintenant au même niveau que sa mère. Je pense que le fait d'avoir enfin cette vision de moi au même niveau que ma mère est déjà un grand pas.

En tout cas, vos paroles sages et mon expérience personnelle que j'ai eu jusque-là m'ont conforté dans ce que je pensais, à savoir que l'infantilisme et le fait de vouloir absolument plaire et faire plaisir en se gommant soi-même n'est pas la solution, et que pour avancer il faut parfois laisser certaines choses derrière soi.

Merci pour tout !
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par briséis » Mar 23 Aoû 2011, 12:16

Epsylon80 a écrit:Merci à vous deux, vos paroles me parlent (tiens, c'est très bête ce que je viens de dire :lol: ).

Par rapport au fait de faire une thérapie pour me libérer de tout ça, j'ai déjà fait un gros travail sur moi (au niveau psychologique et autres), mais tout le chemin difficilement parcouru seule (c'est à dire loin de ma mère, mais avec l'aide d'autres) s'est d'un seul coup comme effacé depuis qu'elle est revenue dans ma vie.

peut-être alors cet épisode tombe à pic; il vous rappelle que votre progression était bien, mais insuffisante, et que parfois ce que l'on prend pr une progression est un déplacement, un évitement, une fuite du problème. par exemple, on voit souvent des gens quitter leurs parents mais déplacer leurs complexes parentaux sur leur conjoint. un transfert est une occasion de régler ce qui n'est parfois pas "réglable" directement avec ces parents. mais qd le transfert n'est pas dépassé, ces relations sont souvent l'occasion de répétition puis de rupture. c'est une réaction normale et courante, pas de souci, c'est un constat que je fais, rien de plus.

votre départ loin d'eux, est une étape importante et décisive. les processus en place nécessaire à ce départ sont le signe d'une prise de conscience importante, vous avez fait un grand pas. mais ce n'est souvent qu'une première pierre de l'édifice. un début. j'ai l'habitude de dire que tant qu'il y a souffrance pour un événement passé ou à propos d'une relation, c'est que le travail n'est pas fini. une relation est complexe , il y a des tas de points à travailler, de noeuds à dénouer. et ça prend souvent bcp bcp de temps .



Mais il y a quand même un mieux malgré tout. Le principal, c'est que dans mon for intérieur je n'ai plus la place de "l'enfant" (c-à-d l'être inférieur, ignorant et soumis) mais celle d'un "adulte" à part entière, qui a vécu sa propre vie et qui est maintenant au même niveau que sa mère. Je pense que le fait d'avoir enfin cette vision de moi au même niveau que ma mère est déjà un grand pas.

je pense aussi ! c'est important.
soyez prudente toutefois. j'ai pu relever ceci ds vos propos qui m'a interpelé quant à votre quetsion initiale :


J'ai alors pensé avec bonheur que notre relation avait enfin mûri, et que tout allait enfin bien aller. Nous devions même nous revoir. J'étais HEUREUSE et ÉPANOUIE.


quand le travail est fini sur ce point là, on n'a plus ce style d'attente. le deuil d'une mère ou d'un père idéal est fait, d'une relation parent-enfant "normale" est fait. on n'attend plus de l'autre ce qu'il n'est pas capable de donner. qd on sait que ses parents ne sont pas capables de donner de l'amour et d'établir une relation harmonieuse, on en fait le deuil. et on trouve le bonheur sans eux, sans établir de relation avec eux, on peut être heureux même si la relation est coupée, ou si elle ne devient jamais harmonieuse. parce que là, on n'est vraiment plus l'enfant en attente de l'amour de ses parents. mais le chemin est long. ne vous découragez pas ! :D


Or, aujourd'hui, tout est retombé à l'eau. Nous avons eu une violente dispute car elle n'a pas voulu écouter mes conseils par rapport à des choses importantes auxquelles elle DOIT s'intéresser mais dont elle s'obstine à se moquer, quitte à me mettre moi profondément dans la panade (alors qu'elle soutenait pourtant quelques jours avant qu'elle ferait tout ce qu'elle peut pour m'aider). Je me suis retrouvée d'un seul coup 2 ans en arrière, en pire. Quand j'essaie de faire mon devoir de loyauté...


là encore, vous êtes encore étouffée par votre culpabilité et votre sentiment de responsabilité qui reposent sur vous depuis l'enfance. vous n'avez pas à vous charger d'elle. lâcher prise c'est accepter que l'autre fasse son chemin, si différent soit-il du votre, et même si celui ci mène ds le mur. il existe des solutions à tout, qui peuvent vous éviter de la prendre en charge pr ce qui concerne la logistique et le matériel. vous dites qu'elle ne vous écoute pas, quitte à vous mettre ds la panade, et qu'elle aurait dû s'intéresser à ce que vous lui dites. n'est-ce pas exactement ce que vous lui reprochez plus haut ds votre texte ? c'est ce que je vous disais précédemment, on intègre souvent les comportements de nos parents, même ceux qui nous révulsent. parce que les blessures vécues sont souvent les mêmes. elle a été maltraitée, donc malaimée par sa mère. elle a choisi un homme qui l'aimerait aussi peu que sa mère, et qui fait de même avec ses enfants; elle de son coté, attend tellement d'amour des autres, qu'elle vous a rendu responsable de lui remplir ce trou béant. dur de changer les dizaines d'année de conditionnement. ça prend du temps aussi. :?

pour répondre à votre question initiale, libérez vous de cette charge, de cette culpabilité pr être totalement heureuse et seule (pas au sens négatif du terme, mais comme vous sembliez le décrire un peu plus haut : "l'individuation fait de l'homme un "individu", non divisé, il cesse de s'identifier aux autres et reste lui-même dans toutes les circonstances de sa vie. L'homme exprime peu à peu sa psychologie propre, alors que jusque là il exprimait la psychologie collective.Les techniques de développement personnel, de psychothérapie, de connaissance de soi, les initiations décrites dans les philosophies orientales, ou les pratiques comme le yoga favorisent cette maturation. Ce n'est pas une question de transformation de la personnalité, mais de prise de conscience des contenus psychiques : (pensées, émotions, croyances, schémas de comportement...), et une mise en présence de l'inconscient (rencontre avec l'ombre décrite par Jung). Tant que les contenus inconscients ne remontent pas à la conscience, nous les projetons sur les autres, en n'admettant pas qu'ils font partie de nous. A partir du moment où nous nous les réapproprions, ils sont peu à peu acceptés dans leur globalité. La transformation vient de cette acceptation, et du regard plus lucide que nous posons sur nous." )





bonne route à vous ! et bon courage ! je suis sure que ça va aller ! :wink:
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par Epsylon80 » Mar 23 Aoû 2011, 13:01

Votre réponse m'ouvre les yeux sur beaucoup de choses. Il y a en effet encore beaucoup de chemin à parcourir, mais j'ose croire que je suis enfin sur la bonne voie. Je suis heureuse d'avoir croisé votre route et d'avoir reçu vos conseils. Ce ne doit pas être grand chose pour vous, mais pour moi c'est beaucoup en ces temps troublés. J'espère avoir vite la force de me relever et de continuer ma route vers la voie de la sagesse. Merci pour le temps que vous m'avez accordé. :jap:

PS : Quand je dis que j'étais heureuse et épanouie, je voulais dire que j'étais heureuse que notre relation se soit finalement apaisée après qu'elle se soit terminée avant sur une note de haine. Mais il est vrai qu'au jour d'aujourd'hui je n'attends plus rien d'elle.
Dernière édition par Epsylon80 le Mar 23 Aoû 2011, 13:06, édité 1 fois.
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par briséis » Mar 23 Aoû 2011, 13:05

osez !! :D :wink:
ne perdez pas le cap, tout ira bien, soyez patiente. un travail c'est long, et surtout il se vérifie par la confrontation sur le terrain. parfois c'est bon, parfois on voit que c'est pas encore ça. c'est pas grave. à 1 an, on tombe, on se relève, mais au final, on finit bien par y arriver ! et ça, parce qu'on n'abandonne pas et qu'on apprend encore et toujours.

de rien et bonne journée à vous !
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