par théodore » Mar 15 Mai 2012, 20:01
me voilà !
désolée pour le retard, je suis pas mal occupée ces derniers temps.
Donc la demoiselle de la photo est la célèbre Françoise Dolto.
voici sa bio :
Françoise Dolto est une pédiatre et psychanalyste française, née en 1908, et décédée le 25 août 1988. Elle s'est largement consacrée à la psychanalyse de l'enfance dont elle est une figure emblématique en France.
Elle est réputée pour l'efficacité de son travail de clinicienne, mais aussi reconnue pour son travail théorique, notamment sur l'image du corps. Elle œuvre à la vulgarisation de ces connaissances, notamment au travers d'une émission de radio, qui contribue à la faire connaître du grand public.
Françoise Dolto, née Marette, est issue d'une famille bourgeoise de conviction catholique et monarchiste du 16e arrondissement de Paris : sa mère Suzanne Demmler, de souche alsacienne, est fille de polytechnicien et son père Henri Marette est également ingénieur polytechnicien, devenu industriel. Quatrième enfant d'une fratrie de sept (elle est la sœur de Jacques Marette (1922–1984), ministre français des Postes de 1962 à 1967), elle est élevée de manière très traditionnelle. Pour Elisabeth Roudinesco : «Elle a eu une enfance catholique, d'extrême droite.» Bébé, elle est confiée à une nourrice irlandaise qui s'occupe beaucoup d'elle, au point que ses parents doivent lui parler anglais pour obtenir un sourire. Les parents renvoient brutalement la nourrice, et le bébé, alors âgé de huit mois, attrape une bronchopneumonie, dont il guérit après que sa mère l'eut tenu contre elle vingt-quatre heures durant au plus fort de la maladie.
Très jeune, elle parle de devenir « médecin d'éducation » selon ses propres termes : « Un médecin qui sait que quand il y a des histoires dans l'éducation ça fait des maladies aux enfants, qui ne sont pas des vraies maladies, mais qui font vraiment de l'embêtement dans les familles et compliquent la vie des enfants qui pourrait être si tranquille. »
À l'âge de huit ans, elle perd son oncle et parrain (Pierre Demmler), qui meurt à la guerre. Lui ayant assigné une place d'époux symbolique, comme peuvent le faire les enfants de cet âge, elle l'appelle « son fiancé » et en porte le deuil comme une veuve de guerre.
À douze ans, elle est profondément marquée par la mort de sa sœur Jacqueline, âgée de dix-huit ans, préférée de sa mère. Celle-ci tombe dans une grave dépression et en tient rigueur à Françoise, en l'accusant de ne pas avoir su prier assez fort pour sauver sa grande sœur. Elle lui avait dit, la veille de sa première communion, que les prières d'un enfant très pur pourraient la sauver. Françoise Dolto rapportera plus tard :
« J'ai vu ma mère souffrir au point qu'elle ne pouvait pas tolérer de voir un enfant handicapé dans la rue, j'étais à côté d'elle, comme ça, rétrécie de souffrance pour elle et pour l'enfant qu'elle injuriait (avec la mère de cet enfant qui poussait la voiture) " si c'est pas malheureux de voir ça vivre et des beaux enfants qui meurent, quelle honte! " (...) J'ai éprouvé comme ça des choses tellement douloureuses, avec une telle compassion pour les gens qui souffraient parce que je ne pouvais pas faire autrement. »
Pour sa mère, une fille n'a d'autre horizon que le mariage et, forte de ce principe, elle lui interdira de poursuivre des études. À seize ans, elle doit affronter la volonté de sa mère qui ne veut pas la laisser passer son baccalauréat, car elle ne serait plus mariable. Néanmoins, elle va au lycée (sa classe terminale, dite « de philosophie » de 1924 à 1925 au lycée Molière, à Paris) et réussira à devenir infirmière puis médecin, « en payant ses études avec l'argent qu'elle gagne ».
En 1932, elle entreprend une psychanalyse qui durera trois ans avec le professeur René Laforgue, un pionnier de la psychanalyse en France. Celui-ci, lui trouvant des aptitudes, lui conseille de devenir elle-même psychanalyste, ce qu'elle refuse d'abord, voulant se consacrer à la médecine.
En 1939, sur les conseils de Laforgue et après avoir été en contrôle avec Nacht et Lagache, elle devient membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris.
Elle assistera plus tard Sophie Morgenstern, la première à pratiquer la psychanalyse des jeunes enfants en France : celle-ci lui confie la tâche d'écouter, et seulement écouter, les enfants qu'elle devait soigner. Ses patients seront surtout des enfants et des psychotiques. « À la veille de la guerre, elle jette les bases d'une méthode psychanalytique de thérapie d'enfants centrée sur l'écoute de l'inconscient et débarrassée du regard psychiatrique. »
Françoise Dolto travaille en cabinet avec des adultes et en institution avec les enfants : à la polyclinique Ney à la demande de Jenny Aubry, au centre Claude-Bernard, à l'hôpital Trousseau et enfin au centre Étienne-Marcel.
En février 1942, elle épouse Boris Ivanovitch Dolto, fondateur d'une nouvelle méthode de kinésithérapie en France, ainsi que d'une école de podologie : l'École française d'orthopédie et de massage. Ils s'intéressent tous deux aux rapports entre corps et psychisme ; leurs échanges seront très enrichissants. Ils ont trois enfants : Yvan-Chrysostome Dolto (1943–2008), devenu un chanteur populaire connu sous le nom de Carlos, Grégoire Dolto en 1943, devenu ingénieur, et Catherine Dolto en 1946, devenue pédiatre, passionnée d'haptonomie (elle écrit aussi des livres pour les enfants et leurs parents).
Françoise Dolto rencontre Jacques Lacan en 1953 et fonde avec lui, Daniel Lagache et Juliette Favez Boutonnier, la Société Française de psychanalyse. En 1964, elle crée, avec Jacques Lacan, l'école Freudienne de Paris. Tout deux sont aujourd'hui considérés comme les fondateurs du Freudisme français.
Elle enseignera aussi la psychanalyse, enseignement qui se détache totalement de la psychologie universitaire. Elle est notamment l'une des premières à enseigner la psychanalyse en faisant assister ses collègues à toute la durée de ses cures avec les enfants, et pas seulement à des consultations sur le modèle médical.
C'est une fervente militante de la cause des enfants. Elle fera de l'enfant en souffrance et de ses rapports avec la mère son domaine de prédilection. Plusieurs idées, que l'on peut qualifier de majeures, ressortent de ses œuvres:
- L'enfant est une personne
- Tout est langage (gestes, regards,...)
- Le « parler vrai »: ne pas mentir à un enfant car « On ne peut mentir à l'inconscient
il connait toujours la vérité ».
- Le complexe du homard: image inventée par Dolto représentant la crise d'adolescence.
- L'image inconsciente du corps: les dessins des enfants représenteraient pour elle, leur propre corps.
« L'enfant a toujours l'intuition de son histoire. Si la vérité lui est dite, cette vérité le construit ».
Décédée le 25 août 1988, Françoise Dolto est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine dans le caveau familial, aux côtés de son mari Boris.
Travaux et apport
L'enfant comme sujet à part entière[modifier]La coutume lui prête volontiers la phrase « le bébé est une personne » (qu'elle n'a en fait pas prononcée). Si en fait elle ne prête pas la conscience inhérente au principe de personne au bébé, elle n'en défend pas moins, tout au long de sa carrière, l'idée que l'individu est un sujet à part entière dès son plus jeune âge. De ce fait, elle souligne l'importance de la parole que l'adulte peut adresser à l'enfant sur ce qui le concerne, parole qui peut l'aider à construire sa pensée.
Ainsi, pour Dolto, l'enfant peut être psychanalysé très tôt en tant qu'individu. L'enfance a ainsi un rôle fondamental dans le développement de l'individu.
Claude Halmos dans le documentaire Françoise Dolto dit : « L'apport essentiel de Françoise Dolto est de dire que l'enfant est à égalité d'être avec un adulte et que ce faisant il est un analysant à part entière. »
Elle considère qu'avant même que l'enfant possède un véritable « langage », l'être humain étant par essence communiquant, il communique déjà, à sa façon, par le corps. Par exemple : apprendre à marcher, ou même à se déplacer à quatre pattes, c'est commencer à vouloir s'affranchir des parents et exprimer un début de désir d'indépendance.
Elle analyse également les rapports enfants-parents, et notamment l'origine du complexe d'Œdipe et l'importance du rôle du père dès les premiers jours. À travers le père, l'enfant comprend qu'il n'est pas tout pour sa mère, ce qui entraîne un rapport de frustration et permet l'individuation.
Dans La Difficulté de vivre, elle explique comment répondre à un enfant qui pose des questions autour de sa naissance. Elle accorde une grande importance à la parole dans la construction des individus.
Sa thèse
Elle s'intéresse essentiellement à la psychanalyse de l'enfance et soutient sa thèse Psychanalyse et pédiatrie en 1939. Elle y explique le rôle de l'affect comme support de l'intelligence et porteur de l'expression des troubles. Elle détaille son développement en fonction des castrations « symboligènes » successives (castration des symboles d'états infantiles compensée par la maturation, par exemple l'échange verbal ou pré-verbal qui compense la têtée). Les séparations ont un effet symboligène : elles permettront aux zones érogènes de devenir des lieux de désir et de plaisir. Par exemple, le sevrage est la première castration orale ; celle-ci modifie la valeur symbolique de l'objet-mère, sans le faire disparaitre, à condition que la mère introduise aussi, par le langage, le bébé dans le monde social et qu'elle puisse devenir la mère que le bébé retrouve.
Elle y explique que la connaissance de cette maturation psychique est indispensable à la pédiatrie. Cette thèse soulève de vives réactions : elle est soit dénigrée avec force, soit profondément respectée, comme par Jean Rostand qui après l'avoir lue veut la rencontrer et lui déclare qu'il n'a jamais rien lu d'aussi intéressant depuis Freud. C'est chez lui qu'elle fera connaissance de son futur mari.
Influences et engagements[modifier]Durant sa carrière, elle a beaucoup travaillé avec Jacques Lacan. Dès 1938, elle lit Les Complexes familiaux et suivra ensuite son enseignement à Sainte-Anne. Les deux psychanalystes étaient amis et se vouaient une grande estime réciproque. Si Dolto disait parfois « ne pas comprendre ce qu'il écrivait », il lui rétorquait « qu'elle n'avait pas besoin de le comprendre puisqu'elle l'appliquait dans sa pratique », ce qui était plus qu'une politesse, puisque Lacan lui adressait ses cas les plus difficiles.
Elle eut une grande influence, en même temps que Simone de Beauvoir, sur l’émergence du féminisme politique et l’évolution des mouvements féministes. Ceux-ci, aujourd'hui encore, font souvent référence à elle. Selon Dolto, le complexe d'Œdipe de la fille lui fait développer des qualités féminines, qu'elle peut utiliser dans la réussite sociale : son narcissisme est beaucoup plus vécu en surface que celui des garçons. Françoise Dolto était opposée à une loi sur l'avortement.
En 1977, elle est l'une des signataires de la première des deux Pétitions françaises contre la majorité sexuelle qui appellent à l’abrogation de plusieurs articles de la loi sur la majorité sexuelle et à la dépénalisation de toutes relations consenties entre adultes et mineurs de moins de quinze ans (la majorité sexuelle en France).
Catholique convaincue (voir son ouvrage La foi au risque de la psychanalyse), elle a été la première psychanalyste à faire une conférence à Rome, à Saint-Louis-des-Français, sur le thème : « Vie spirituelle et psychanalyse ». En 1979, elle participe à l'ouvrage Dieu existe ? Oui avec Christian Chabanis.
Son nom a inspiré de nombreux établissements scolaires tel que le collège Françoise-Dolto à Nogent (Haute-Marne).
Les sociétés de psychanalyses[modifier]Membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris depuis 1939, elle participe à une première scission en 1953 avec Daniel Lagache et Juliette Favez-Boutonnier, mais pour des raisons différentes. Ces derniers s'opposent à la vision médicale de Sacha Nacht, alors que Françoise Dolto s'oppose au fait de considérer les futures psychanalystes comme des enfants, en référence au mode de transition préconisé apparenté à un enseignement. Ce point précis est développé par Georges Juttner qui explique : « en aucun cas elle ne formait des élèves (...) l'éthique de la psychanalyse, c'est qu'un sujet se déploie dans l'accomplissement de sa propre parole, c'est donc bien l'opposé du concept d'élève» .
La Société française de psychanalyse est alors fondée dans son appartement (qui se situe rue Saint-Jacques comme l'était la Société psychanalytique de Paris). Jacques Lacan sera désigné comme président.
Cette société sera dissoute en 1964 au profit de deux autres. Françoise Dolto participe activement à la création de l’École freudienne de Paris, dans laquelle Lacan jouera un rôle plus central.
Médiatisation[modifier]Quand on lui demande d'animer une émission de radio, elle refuse tout d'abord, mais finit par accepter. Elle déclare par la suite que ce fut la décision la plus difficile à prendre de sa vie. Dans cette émission sur France-Inter, elle répond aux questions que les auditeurs se posent vis-à-vis de l'éducation de leurs enfants. Elle le fait d'octobre 1976 à octobre 1978. Ce programme, nommé Lorsque l'enfant paraît, et animé par Jacques Pradel, a un grand succès.
La Maison verte
Considérant qu'il est utile d'agir avant qu'il ne soit trop tard, elle crée la Maison verte à Paris, en 1979, avec cinq psychanalystes et éducateurs (Pierre Benoit, Colette Langignon, Marie-Hélène Malandrin, Marie-Noëlle Rebois et Bernard This). C'est un lieu d'accueil et d'écoute pour les parents accompagnés de leurs jeunes enfants. Le concept fait florès (près de dix mille enfants et parents y passent chaque année) et se développe dans différentes villes de France, avant d'essaimer à l'étranger : on en trouve à Saint-Pétersbourg, à Moscou, à Barcelone, à Bruxelles, mais aussi en Suisse, en Argentine et au Canada. Chaque lieu invente son nom propre (Maison ouverte, à Bruxelles, Maisonnée, à Strasbourg) car la « Maison verte » et Françoise Dolto ont toujours refusé de « franchiser » leur création.
Françoise Dolto souhaitait faire de la Maison verte « un lieu de rencontre et de loisirs pour les tout-petits avec leurs parents. Pour une vie sociale dès la naissance, pour les parents parfois très isolés devant les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent avec leurs enfants. Ni une crèche ni une halte-garderie, ni un centre de soins, mais une maison où mères et pères, grands-parents, nourrices, promeneuses sont accueillis... et leurs petits y rencontrent des amis. » C'est « un lieu en partenariat avec les parents dans la sécurité de l'anonymat, qui n'a rien à voir avec un accueil anonyme, mais tout à voir avec l'idée de ne pas observer, ni évaluer les enfants » .
Ce projet, auquel elle sera très attachée jusqu'à la fin de sa vie, perdure aujourd'hui. Chaque Maison verte est autonome, organisée en association loi 1901 et souvent financée par des fonds publics (DDASS, PMI, caisses d'allocations familiales, communes, régions, etc.).
Postérité et critiques
Tombe de Françoise Dolto et de sa famille au cimetière de Bourg-la-ReinePour Didier Pleux, docteur en psychologie du développement, psychologue clinicien et auteur de De l'enfant roi à l'enfant tyran, il serait bon maintenant de refermer la « parenthèse » Dolto : certaines de ces idées de l'époque ne sont plus applicables et ne représentent plus la réalité de la société actuelle. Aujourd'hui l'enfant n'est plus tant en danger d'être blessé par l'autoritarisme de ses parents, d'une société, que d'être affaibli par la permissivité et une « civilisation du plaisir » dans laquelle on ne saurait lui imposer de limites dès son plus jeune âge.
À l'opposé de cette position, les travaux d'Alice Miller sur l'enfance et ses critiques des théories freudiennes.
Une salle de cours du nouveau pavillon Théodule-Ribot de la faculté de psychologie de l'Université de Strasbourg porte son nom en hommage depuis 2009.
source : -http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7oise_Dolto
Ce que l'on sème dans une plaie avant qu'elle ne se ferme donne une fleur captive qui ne meurt jamais.