Regards sur sa vie

Discuter, bavarder de tout ce qui ne concerne pas l'ésotérisme, la voyance...

par briséis » Mer 23 Mar 2011, 13:04

coucou !

j'ai trouvé des sites très sympas, ou des ouvrages qui aident à porter un regard neuf, objectif sur notre vie, nos relations, nos comportements. je me propose d'en mettre régulièrement ici des extraits qui peuvent aider à réfléchir, méditer, sur sa vie :wink:

bonne lecture et méditation ! :wink: :D
Dernière édition par briséis le Mer 23 Mar 2011, 13:12, édité 1 fois.
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par briséis » Mer 23 Mar 2011, 13:10

"Vivre heureux à deux
Par Michelle Larivey , psychologue


Introduction
A- Trouver le partenaire idéal
1. Les ingrédients
2. La recherche
B- Entretenir la relation
1. Avoir tous les deux la volonté d’évoluer
2. Prendre soin de la relation
C- Les erreurs à éviter
1. Chercher à en faire son clone
2. Compromis et sacrifices
3. Ne jurer que par le coup de foudre
Conclusion




Introduction

Comment pouvons-nous procéder pour obtenir que notre vie de couple soit heureuse? Faut-il nous en remettre au destin et compter sur notre bonne étoile ou prier avec ferveur dans l’espoir que les dieux assureront la réussite de notre vie amoureuse? Est-il possible de prendre en main une réalité aussi éthérée que l’amour?

Mon choix est sans équivoque. Comme pour toute entreprise, qu’il s’agisse de l’éducation des enfants, de ma vie professionnelle, de mes amitiés, d’un sport dans lequel je désire exceller, c’est uniquement en m’investissant avec habileté et ténacité que je peux maximiser mes chances de réussite. Me laisser aller au gré des événements et du hasard m’amène rarement là où je souhaite aboutir. Ignorer les obstacles et tenter de contourner les défis que la vie me présente ne me conduit qu’à la stagnation et, avec le temps, à la régression. En amour comme ailleurs, il me faut prendre mon destin en mains si je veux un résultat satisfaisant.

Parce qu’elle implique au moins deux personnes, la relation amoureuse (maritale ou libre) doit s’appuyer sur les apports des deux partenaires. Il n’est pas nécessaire que l’apport de chacun soit identique; ce qui importe c’est l’équilibre dans la qualité des contributions respectives. Nous sommes tous capables d’estimer globalement cet équilibre dans les investissements et de déterminer si notre propre apport est proportionnel à celui de l’autre. Il serait maladroit de tricher en faisant cette auto-évaluation car cet équilibre est capital pour le succès de toute union.

A- Trouver le partenaire idéal

le partenaire idéal
Au risque de choquer, je dirais que pour réussir une relation amoureuse il faut d’abord choisir le partenaire “idéal”. Mais cette formulation demande quelques explications, car la définition du partenaire idéal ne fait certainement pas l’unanimité.

1. Les ingrédients

Je veux d’abord préciser qu’il ne s’agit pas du candidat parfait “dans l’absolu”. Je pense plutôt à la personne qui nous convient bien sur tous les plans importants d’une relation intime. Je dois dire aussi qu’il ne s’agit pas de la personne qui, au premier coup d’oeil, nous séduit globalement. Je pense davantage à quelqu’un qui nous plaît de plus en plus profondément au fur et à mesure que nous le connaissons davantage. Il ne s’agit pas non plus de quelqu’un qui nous ressemble le plus possible, de quelqu’un qui nous devine sans que nous ayons à nous exprimer ou d’une personne qui se charge d’assurer notre satisfaction et notre sécurité. Je pense au contraire à quelqu’un qui nous complète par ses différences, qui nous amène à nous exprimer intégralement et qui nous laisse assumer pleinement la responsabilité de notre bonheur.

Trois ingrédients m’apparaissent indispensables pour qu’un relation intime soit susceptible de durer: l’amour, l’estime et la complicité. Le partenaire idéal est celui qui correspond à ces critères, c’est à dire celui envers qui nous ressentons ces trois liens émotifs. Mais parce qu’il s’agit d’une relation entre adultes égaux, il faut en plus que ces ingrédients soient réciproques.

Par définition, la complicité est nécessairement réciproque. Mais ce n’est pas toujours le cas de l’amour et de l’estime. En effet, il arrive souvent que la personne qui pourrait être le candidat idéal pour l’un ne le soit pas pour l’autre. Dans ce cas, il ne s’agit pas du partenaire idéal car l’absence de réciprocité crée d’emblée un déséquilibre fondamental qui détruira tôt ou tard le lien réel entre les interlocuteurs.

Pourtant, on voit souvent des unions se réaliser sur cette base fragile. Certains ne se préoccupent pas de rechercher cet équilibre de la réciprocité tellement leur besoin d’être aimé est en souffrance. D’autres se chargent de la mission de rendre leur partenaire heureux, oubliant volontairement leurs propres besoins. D’autres choisissent de demeurer fidèles à une promesse qu’ils ont faite dans un contexte qui ne ressemble en rien à leur situation actuelle. Certains, enfin, misent sur le temps et sur leur propre influence pour amener leur partenaire à ressembler davantage à ce que serait leur idéal. Dans tous ces cas, il est bien improbable qu’on aboutisse à une union heureuse. Le déséquilibre fondamental finira tôt ou tard par engendrer des frustrations suffisantes pour conduire à la rupture (rupture de fait ou fin de l’investissement personnel dans la relation).

L’amour

Il faut absolument aimer la personne, aimer ce qu’elle est fondamentalement. C’est primordial. Ceci ne signifie pas que je l’aime intégralement. Elle a certainement des défauts qui me déplaisent, des habitudes qui ne me conviennent pas, des comportements qui me dérangent. Mais il est important que ces irritants demeurent à mes yeux des composantes accessoires de sa personne, des caractéristiques secondaires qui ne font pas directement partie de celles qui la définissent essentiellement.

Il faut en plus que cet attrait soit relativement général, physique autant que mental. Autrement dit, il est important que j’éprouve de l’affection, que mon partenaire m’inspire du désir sensuel et sexuel et que son esprit soit à la hauteur de mes attentes. Comme je l’explique plus loin, cet amour n’est pas surtout romantique; il correspond à une affection réelle pour des dimensions de lui que je connais réellement plutôt que pour des images que je fabriquerais à partir d’indices limités et superficiels.

L’estime

Chez l’adulte, l’amour réel implique toujours une part d’estime. Celle-ci est une forme complémentaire d’appréciation, une évaluation positive de la qualité de l’autre. Ce jugement repose sur une concordance entre mes valeurs principales et celles qu’il incarne par ses actes. J’estime le geste de quelqu’un parce qu’il correspond à une valeur importante à mes yeux. J’estime cette personne parce qu’elle se comporte d’une façon que je valorise.

L’estime réciproque est une des pierre angulaires de la solidité d’un couple. Elle constitue également un pilier essentiel de la complicité.

La complicité

complicité
La vie en couple nous amène à partager un grand nombre de choses : lieux où nous vivons, revenus financiers et dépenses générales, tâches domestiques, éducation des enfants, projets en tous genres, ... Lorsque l’entente entre les conjoints n’est pas parfaite, des conflits surgissent rapidement car les occasions sont innombrables. Sans une solide complicité, ces conflits peuvent facilement devenir insolubles.

Je dois préciser ici ce que j’entends par “entente parfaite”. Il s’agit selon moi du partage d’une même vision sur l’ensemble des questions essentielles pour chacun. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait jamais de discussion ou de mésentente, bien au contraire. Mais cette vision commune est nécessaire pour qu’il soit alors possible de réussir à s’entendre en s’assurant que les deux partenaires soient satisfaits.

La complicité ne se commande pas et on ne peut la demander; elle existe ou n’existe pas. Il s’agit d’une entente profonde basée sur le partage de valeurs, de vision de la vie et de bon nombre de besoins communs. Elle prend la forme d’une connivence qui pousse chacun à s’associer facilement à l’autre et à lui apporter spontanément son support dans la recherche de satisfaction et la poursuite de ses objectifs principaux.

2. La recherche

Pour trouver le candidat idéal, il ne suffit pas d’attendre patiemment qu’il nous tombe dans les bras ou qu’il entreprenne de nous séduire. Ma conception n’a rien en commun avec le mythe voulant qu’il y ait quelque part une personne qui nous soit prédestinée. Rien ne garantit que nous reconnaîtrons la personne qui serait notre partenaire idéal si nous venons à la rencontrer. Rien ne permet de croire que le candidat idéal croisera nécessairement un jour notre chemin. Pour trouver notre perle rare, il faut nous consacrer sérieusement à sa recherche.

Cette recherche n’est pas passive; il s’agit d’une démarche active où nous exploitons les occasions qui se présentent dans notre vie. Contrairement à ce que Perreault a voulu nous faire croire dans l’histoire de “La belle au bois dormant”, le partenaire idéal ne viendra pas nous découvrir au fond de notre placard. Il ne passera même probablement jamais dans notre quartier et il ne s’attardera certainement pas au chevet d’une dormeuse.
Des êtres compatibles
Premièrement, il faut créer des opportunités. Si nous ne rencontrons personne, il est évident que nous ne pourrons découvrir notre partenaire idéal. Il est important de nous donner des occasions de rencontrer de nouvelles personnes et, autant que possible, des genres de personnes avec lesquelles nous aurons des affinités, des intérêts communs, des valeurs semblables. Peu importe la façon de le faire, il est important de rencontrer un grand nombre de personnes compatibles avec nous si nous voulons découvrir celle qui s’avérera notre candidat idéal. Les critères de choix étant très exigeants, il est essentiel que nous puissions les appliquer à un grand nombre d’individus.

Deuxièmement, il faut suivre la direction indiquée par nos attraits. Nous ne pouvons aimer vraiment une personne dont nous n’avons qu’une connaissance superficielle ou trop partielle. Mais nous sommes naturellement attirés par certaines personnes plus que par d’autres. Cette première sélection nous aide à reconnaître les personnes qui pourraient peut-être nous convenir. Le préjugé favorable que crée cette attirance spontanée peut contribuer à fournir l’énergie nécessaire à notre exploration.

Troisièmement, il faut se donner des conditions favorables à une exploration réussie. Il s’agit alors d’aller vérifier si notre intérêt grandit ou diminue au contact de la personne. Les conditions favorables sont celles qui nos permettent de connaître vraiment cette personne. Notre attrait initial ne reposant que sur des détails sommaires, nous ne pouvons vraiment aimer la personne. Nous avons besoin de la connaître de façon personnelle et sur plusieurs plans avant d’éprouver de véritables sentiments à son endroit. Notre amour se développera si la personne que nous découvrons correspond à nos besoins. Notre estime grandira si les valeurs qu’elle incarne dans sa vie correspondent à celles qui nous importent. Notre connivence germera peu à peu à travers les expériences vécues ensemble et les difficultés que nous aurons surmontées.

Pour un grand nombre de personnes, cette étape est plus facile et plus efficace lorsque les objectifs amoureux sont relégués à l’arrière plan. En se situant d’emblée sur le plan de l’amitié, de la collaboration professionnelle ou de l’assouvissement d’un intérêt commun, ces personnes s’accordent l’espace psychique nécessaire à la découverte progressive de l’autre et à l’épanouissement serein de l’attachement et de l’amour réel. Le fait de considérer l’autre comme un conjoint potentiel crée chez elles une barrière invisible qui rehausse les exigences tout en éliminant les situations où l’autre aurait vraiment la possibilité d’y correspondre.

L’amour n’est donc pas un élan spontané qui surgit au premier regard. Il est au contraire le résultat d’une démarche de connaissance de l’autre, d’affirmation de ce que nous sommes et de validation progressive des zones de connivence que nous découvrons. C’est parce que cet amour s’appuie sur une solide intimité personnelle qu’il est capable de durer en résistant aux conflits et aux pièges que la vie quotidienne nous présentera nécessairement.

B- Entretenir la relation

La partie précédente portait sur la naissance d’une relation amoureuse. Elle explicitait les conditions favorables au développement d’un lien solide où les conjoints pourront vivre heureux ensemble. Mais ces étapes préliminaires ne suffisent pas à nous assurer le bonheur. Il faut encore nous assurer de garder cette relation vivante afin qu’elle continue de servir à l’épanouissement de chacun des deux partenaires.

1. Avoir tous les deux la volonté d’évoluer

Dans la relation

Vivre une relation intime est un défi d’envergure. En accordant un accès en profondeur à notre personne, nous nous exposons à être bouleversé psychiquement et remis en question dans nos comportements et attitudes. Or il est normal de chercher à éviter l’ébranlement psychique. La plupart des gens ne veulent pas déranger l’équilibre confortable qu’ils se sont construit et cherchent naturellement à le rétablir au plus tôt s’il est dérangé. Pourtant, cet ébranlement peut s’avérer très profitable pour développer et maintenir une relation saine parce qu’il permet d’évoluer.

Un équilibre à compléter
L’équilibre plus ou moins réussi auquel nous sommes parvenus une fois adulte est le fruit d’une série d’adaptations effectuées au contact de notre famille et en particulier de ceux qui nous ont servi de parents. En général, le degré de développement atteint laisse à désirer car nous n’avons pas encore la capacité d’être totalement nous-même et de nous affirmer comme tel devant les personnes importantes de notre vie. C’est à travers la résolution de nos transferts que nous parvenons à étendre notre liberté.

Lorsque nous choisissons un partenaire de vie, c’est en partie pour résoudre un transfert et cela sans que nous en soyons nécessairement conscient. C’est pourquoi il est important d’accepter d’être bouleversé et remis en question dans la relation. C’est une condition “sine qua non” pour assurer notre évolution personnelle et interpersonnelle. (Voir «Le défi des relations: comment résoudre nos transferts affectifs» à paraître aux Editions de l’Homme fin septembre 2004.)

L’ouverture

Pour que la relation nous amène à évoluer, il faut accepter d’être remis en question. Cela implique de faire preuve d’ouverture pour «entendre» les critiques, les reproches ou les “feedbacks”. Naturellement, nous aurions plutôt tendance à prendre une posture défensive pour contester les commentaires ou questionner la légitimité de cette façon de s’adresser à nous. «De quel droit me parles-tu de la sorte?»

On s’attend généralement à ce qu’une telle réaction mette un terne à l’échange (et c’est ce qui se produit le plus souvent). Avec le temps et l’accumulation des interactions de ce type, certains couples en viennent à bannir leur esprit critique l’un face à l’autre. Cette tactique permet d’éviter les altercations, mais elle garantit par le fait même la stagnation de l’individu et, par ricochet, de la relation.

L’ouverture implique aussi d’accepter que notre partenaire ait des réactions fortes à notre égard, notamment qu’il se mette en colère. Mais dans beaucoup de couples, l’expression de la colère est complètement interdite. («Si tu penses que je vais me laisser parler sur ce ton!») Les femmes surtout, l’associent faussement à un manque de respect, même lorsque c’est elles qui l’ont provoquée. Elles réagissent comme s’il ne devait pas y avoir de conséquences proportionnelles à leurs actes; elles s’attendent à ce que la conséquence (la réaction de l’autre) soit tamisée, édulcorée afin de les épargner.

La remise en question personnelle

Lorsque nous sommes en conflit avec quelqu’un, la plupart d’entre nous avons tendance à en chercher la cause chez l’autre, oubliant temporairement que toute relation est une réalité dynamique qui implique un jeu de forces entre tous les interlocuteurs et donc que nous sommes pour quelque chose dans la naissance de ce conflit. C’est également ce que nous faisons dans la relation conjugale, même si le lien est plus intense que dans nos autres relations.

Nous éviterions beaucoup de discussions et de querelles stériles si, avant d’accuser notre partenaire, nous procédions à un examen pour identifier notre contribution au problème. Peu importe que nos accusations soient explicites ou implicites, peu importe qu’elles soient justifiées ou non, si elles sont d’abord le reflet de notre fermeture devant une remise en question, elles sont toxiques pour la relation.

Dans sa vie personnelle

Chacun a son existence propre en dehors de sa vie de couple. Chacun d’entre nous a des aspirations qui lui sont propres, des besoins personnels et un potentiel unique à actualiser. Pour assurer sa croissance comme individu, la liberté de chacun doit être protégée à tout prix. Si la relation conjugale constitue, de quelque façon, un obstacle à l’évolution individuelle, c’est la santé de l’individu qui est en péril et, par ricochet, celle de la relation.

Ces obstacles à l’épanouissement individuel peuvent être posés par le partenaire de plusieurs façons. On peut par exemple décourager son conjoint de s’impliquer vraiment dans ses entreprises sous prétexte qu’elles sont irréalistes alors qu’en réalité c’est parce qu’elles nous menacent. La compétition malsaine est un autre exemple fréquent. Elle consiste à “abattre” l’autre parce que sa réussite nous menace ou nous amènerait à faire des efforts supplémentaires pour nous sentir aussi adéquat que lui. Cette réaction s’oppose diamétralement à la compétition de type émulation qui elle invite à l’élévation et au dépassement de soi. L’obstruction qu’on fait pour nuire au succès du partenaire est généralement subtile et met parfois un certain temps à donner ses résultats néfastes. Pour cette raison, il faut se méfier des interventions de notre partenaire qui tendent à nous “tirer vers le bas”. Il est important de soulever cette question dès qu’on commence à en ressentir les effets inhibiteurs.

2. Prendre soin de la relation

Pour maintenir la qualité de la relation, il ne suffit pas d’adopter les attitudes d’ouverture qui sont favorables au développement des deux individus et du couple. Il faut aussi travailler activement à résoudre les problèmes et à se donner des conditions propices pour maintenir la force du lien.


Intervenir sur les choses importantes

Chaque couple est composé de deux êtres différents qui, par définition, n’accordent pas la même importance à tous les aspects de la vie. Certaines choses importent nécessairement à l’un et pas à l’autre. Ce fait inéluctable donne lieu, chez certains couples, à des altercations répétées. Typiquement, l’un des deux est alors convaincu que son point de vue est le bon et, par conséquent, que l’autre devrait s’y ranger. Malheureusement, l’autre pense la même chose (c’est forcément le cas lorsque les multiples discussions ne l’ont pas convaincu de changer).

Les questions domestiques comme le rangement et l’entretien font partie des sujets avec lesquels des couples s’empoisonnent la vie.

«Tu devrais ranger tes vêtements. J’en ai assez de les voir traîner par terre!»

«Il faut faire le ménage et la lessive tous les samedis.»

«Que cela te plaise ou non, il faut faire ensemble toutes les tâches domestiques.»

Parmi les autres sujets de litiges les plus importants, on peut mentionner la vie sexuelle et l’expression de l’affection. Mais on évite très souvent de les aborder de front. Les principes d’éducation, pour leur part, peuvent souvent donner lieu à des débats vigoureux, du moins tant que l’un des deux n’a pas jeté la serviette, épuisé devant la rigidité de son partenaire.

Lorsque la complicité est grande entre les partenaires, le couple ne s’épuise pas sur tous les sujets de désaccord. Chacun renonce à agir sur les points qui lui semblent secondaires et conserve son énergie pour réagir sur les questions qui ont une importance primordiale. Il arrive aussi que l’un ou l’autre assume sa préférence en appliquant lui-même la solution qui lui convient au lieu d’attendre que l’autre l’adopte.

«Elle est indifférente à l’ordre et à la propreté et mes récriminations n’ont aucun écho chez elle. Je prends donc sur moi de voir à ce que notre lieu de vie me convienne. Je ferai moi-même le rangement nécessaire ou je paierai quelqu’un pour s’occuper de l’entretien.»

Bien entendu une telle option peut s’accompagner d’une dose d’amertume. Il est parfois tentant de «faire payer» l’autre pour son manque de collaboration à satisfaire nos besoins. Ce désir de vengeance serait un bien mauvais conseiller si on veut une relation en santé car il créerait de nouveaux conflits bien plus graves que les précédents. Dans une telle situation, l’amertume doit être considérée comme le symptôme d’un déséquilibre qui mérite d’être abordé et résolu à deux.

Quiconque est convaincu que ses besoins lui appartiennent et qu’il est le seul responsable de les satisfaire choisit sereinement d’assumer sa préférence, même lorsque cela lui pèse. Bien sûr, ce serait plus facile si l’autre avait le même besoin et se rendait automatiquement à son désir, mais il est plus efficace d’assumer son besoin que de s’épuiser à convaincre un autre d’y répondre ou d’empoisonner la relation en obtenant qu’il s’y conforme pour avoir la paix. Voir «Porter la responsabilité de ses besoins»...


Régler les problèmes dès leur apparition

En couple comme dans les autres aspects de notre vie, les problèmes qu’on néglige de régler ne disparaissent pas. Au contraire, ils prennent souvent de l’ampleur avec le temps et servent de terrain fertile à d’autres problèmes qui viennent s’y greffer. Ainsi, plus le temps passe et plus on a tendance à tenter de les mettre au rancard ou simplement à les ruminer. Le plus désolant c’est que, très souvent, ces problèmes reposent sur un malentendu qu’il aurait été facile de clarifier au moment où il s’est produit.

Intervention sur le champ
Lui: «Je n’aime pas que tu me traites de fainéant comme tu l’as fait tout à l’heure.»
Elle: «Je suis désolée, je n’aurais pas dû employer ce terme. J’étais hors de moi et mes paroles ont dépassé ma pensée. Ce n’est vraiment pas l’opinion que j’ai de toi. J’ai été injuste.»
Intervention deux ans plus tard
Lui: «Je t’en veux toujours pour la fois où tu m’as dit: “Retourne à ta télé espèce de fainéant!”»
Elle: «Moi j’ai dit cela? Je n’en ai aucun souvenir.»

Pendant ces deux ans, il faisait la grève du zèle en réponse à cette altercation. Elle était de plus en plus elle est irritée par cette résistance passive. Aussi lui arrivait-il de le traiter de paresseux. Selon lui, ces propos confirmaient l’exactitude de l’insulte initiale; ils alimentaient donc son ressentiment.

Pour adopter l’habitude de régler les litiges dès qu’ils se présentent, il faut être vraiment convaincu de l’importance de le faire. On trouve toujours très facilement de bonnes raisons pour remettre cette tâche au lendemain. Il faut aussi une certaine dose de courage parce que la solution nécessite un affrontement dont nous ne connaissons pas l’issue. C’est pourquoi la répétition des tentatives est nécessaire pour acquérir cette conviction; il faut la valider par l’expérience avant d’arriver à une certitude. Pas étonnant que la méthode de l’évitement demeure de loin la plus populaire, malgré ses conséquences désastreuses à moyen terme.

La confrontation directe avec le partenaire est difficile, particulièrement si on veut la faire avec l’ouverture propice à un résultat favorable. Il est bien plus facile et tentant de se replier sur soi et de laisser passer. C’est le choix typique des hommes qui ne sont pas habiles à exprimer leurs sentiments ou qui répugnent à déranger ou à attaquer verbalement leur femme. Pour éviter l’affrontement les femmes ont plus souvent tendance à choisir de s’épancher auprès de leurs amies. Typiquement elles se plaignent de leur mari et sollicitent des conseils qu’elles suivent rarement.

Tout comme le silence volontaire ne résout rien, nous savons que le fait de parler “à une tierce personne” ne pourra jamais régler notre problème avec notre partenaire. En faisant ce choix, nous nous condamnons à répéter cette solution “ad vitam aeternam” pendant que le problème dégénère.


Ménager du temps pour la vie de couple

De temps ensemble...Les enfants et le travail rivalisent généralement pour s’accaparer notre attention et brûler notre énergie. Comment se soustraire aux sollicitations pour s’accorder du temps comme couple? Comment confronter ses angoisses devant la possibilité de confier le bébé aux bons soins de quelqu’un d’autre ou devant la décision de remettre un travail à plus tard pour s’offrir un week-end en tête à tête? Sans compter les invitations des amis et les activités de loisir de chacun.

Les sollicitations extérieures prendront toujours le dessus à moins que chacun des conjoints ne considère sa vie de couple comme une priorité, comme un bien précieux qui doit être protégé. Car les embûches sont nombreuses et la routine plus forte que bien des bonnes volontés.

Mais nous ne pouvons faire l’économie d’investir dans notre vie de couple sans payer éventuellement un gros prix: celui de se retrouver un jour devant un étranger. Et, en attendant ce pénible constat, il faut considérer aussi la privation des marques d’affection et de considération qui constituent une nourriture affective nécessaire au quotidien.

Les moments d’intimité, à la maison ou en escapade, ne sont pas optionnels pour qui tient à son partenaire. Mais pour éviter de les négliger, il faut parfois que l’un des deux prenne l’initiative de les provoquer, au risque de forcer l’autre à sortir de son carcan routinier. Il est même avantageux de confronter le partenaire résistant en questionnant ses “angoisses” et en le poussant à examiner ses problèmes personnels qui les alimentent.


Manifestations d’intérêt et d’affection

Pour certains, c’est l’habitude de vivre ensemble qui éteint les manifestations d’intérêt, de désir et d’affection. Selon eux, les touchers spontanés, les baisers sans raison apparente, les témoignages d’attrait physique hors des rapports sexuels sont l’apanage des débuts de relation. Rien d’étonnant à ce que plusieurs d’entre eux n’envisagent le renouveau de la vie de couple que dans la découverte d’un nouveau partenaire. C’est ainsi qu’ils permettent à une relation pourtant nourrissante au départ de s’effriter complètement.

Ce n’est pas le temps qui réduite en miettes une relation amoureuse dans laquelle les partenaires étaient au départ bien agencés. C’est la négligence. La négligence qui a permis l’accumulation de problèmes non résolus à un tel point que la distance entre les partenaires est trop importante pour qu’ils puissent se montrer sincèrement aimants. Ou encore la négligence subtile par laquelle ils ont cessé de pimenter leurs rapport une fois l’autre conquis.

Complicité
Il peut être rassurant d’avoir l’impression que son partenaire est “conquis” à jamais, mais c’est toujours néfaste pour la relation. Il vaut beaucoup mieux que l’engagement ou le désir de continuer de vivre ensemble soit un choix perpétuel. Pourquoi en est-il ainsi? Parce que l’engagement à aimer est un non sens. Il est impossible pour quiconque de prédire ses sentiments futurs. C’est impossible d’une part parce que, comme tous les êtres vivants, nous sommes en changement continuel et d’autre part, parce que nous ne connaissons d’avance ni les événements qui surviendront, ni les comportements de l’autre devant les situations que nous ne connaissons pas encore. Par exemple, il arrive souvent qu’un homme en vienne à détester une femme qu’il aimait à la folie. C’est ce qui survient le plus souvent lorsqu’il se fait empoisonner durant des années par sa jalousie posse

Le fait d’accepter de vivre dans un cadre où l’autre n’est jamais définitivement acquis nous incite nécessairement à prendre soin de la relation et à songer aux conséquences de nos actes. Cela nous tient en alerte et nous amène à respecter l’autre comme une personne distincte!




C- Les erreurs à éviter


1. Chercher à en faire son clone

“Beaucoup de femmes... voudraient l’homme à leur image: qu’il vibre comme elles, qu’il exprime son émotion à leur façon, qu’il se complaise comme elles à disserter sur l’état amoureux et, depuis peu, qu’il ressente devant l’enfant à naître les mêmes émotions que la mère qui le porte.”

Denise Bombardier (1993), “La déroute des sexes”

Des ces “exigences” est né, pour son plus grand malheur, celui qu’on appelle l’homme rose. Pourquoi malheur? Parce qu’en se soumettant (tout à fait volontairement) au jeu d’une soi-disant égalité, il sacrifie son identité et de son unicité.

L’établissement d’une relation égalitaire n’implique pas les partenaires sont ou deviendront identiques. Il est absurde de chercher à vivre les choses de la même façon que l’autre. Mais c’est surtout une quête qui camoufle les véritables enjeux. Dans le cas qui nous intéresse ici, c’est la solitude existentielle qu’on cherche à nier. En effet, celui qui s’attend à ce que son partenaire vive ses expériences de la même manière que lui cherche surtout à éviter les émotions inhérentes à sa condition ou ses particularités comme personne. Pour illustrer mon propos, je vais développer un peu l’exemple cité plus haut.

Pourquoi vouloir que mon partenaire vibre comme moi, qu’il exprime ses émotions à ma manière. N’a-t-il pas sa sensibilité propre? N’a-t-il pas sa manière à lui de manifester ses émotions? Pourquoi mes façons de faire me semblent-elles de meilleure qualité?

La vérité c’est que s’il changeait pour me ressembler, je n’aurais pas à faire l’effort de le comprendre tel qu’il est. Il y a aussi le fait que je vis une certaine solitude à être la seule personne à vivre mes expériences comme je les vis. Cette solitude m’est difficile à supporter et elle me semble encore plus pénible s’il demeure différent de moi. C’est pourquoi je consacre beaucoup de temps et d’énergie à essayer de le changer. Ainsi occupée, ma conscience demeurant loin de mon véritable enjeu, cette solitude me semble plus légère.

Cet évitement est particulièrement évident dans le dernier exemple: m’attendre à ce que mon partenaire vive ma maternité de la même manière que moi, la mère, est non seulement irréaliste mais absurde. Et, paradoxalement, je ne me prive pas de le lui rappeler au besoin: c’est mon corps et mon accouchement. Jamais il ne pourra savoir vraiment ce que c’est.

Le partenaire qui cherche à se soumettre à ces attentes est complice de cet évitement existentiel. Habituellement c’est le même déni qui constitue le motif profond de ses agissements.


2. Compromis et sacrifices

Par définition, deux êtres différents ont rarement le même désir au même moment. Est-il possible, malgré ce fait, de vivre à deux en étant satisfaits? Lorsque le sujet de dissidence est trivial, le problème est facilement réglée. Mais qu’arrive-t-il lorsque ce n’est pas le cas?

Trois options s’offrent alors à nous: (1) trouver un autre moyen de répondre à notre besoin, (2) faire un compromis ou (3) faire une concession. Voyons les implications de chacune.

Dans le premier cas, il faut d’abord prendre la peine d’identifier le besoin à combler. Ensuite, il faut accepter de chercher, pour y répondre, un autre moyen que celui auquel on voulait avoir recours. Cette solution simple ne requiert en fait qu’un effort de lucidité (pour identifier clairement notre besoin réel) et un peu d’imagination ou d’ingéniosité (pour choisir une autre source de satisfaction). Il permet d’atteindre la satisfaction plus efficacement que si on cherchait à forcer l’autre à se conformer à notre désir.

Le compromis, quant à lui, consiste à trouver un arrangement satisfaisant pour tous, une solution qui tient compte de qui importe à chacun. Dans ce cas,Amertume la relation ne risque rien car la solution ne repose sur le sacrifice de personne. Chacun obtient satisfaction même s’il n’obtient pas exactement ce qu’il désirait ou s’il ne l’obtient pas au moment où il l’aurait souhaité.

La concession est d’une toute autre nature. Elle implique que l’un des partenaire renonce à ce qui lui importe. Plus la concession porte sur un sujet crucial pour celui qui l’accepte, plus les dommages à la relation sont considérables. Il suffit parfois d’une seule concession d’importance pour mettre en péril la relation elle-même, celle qu’on espérait protéger en acceptant le sacrifice. L’accumulation de concessions est, quant à elle, généralement fatale. Elle n’engendre pas nécessairement une rupture de fait, mais elle entraîne toujours une détérioration psychique chez celui qui y a souvent recours. Et c’est ce dommage qui a des répercussion désastreuses sur la vitalité de la relation. Voyons un exemple d’une concession fatale pour une relation amoureuse.

Elle: Multiplie les pressions sur lui pour qu’il accepte d’avoir un enfant.
Lui: N’est pas intéressé à ce projet, ne l’a jamais été et pense qu’il ne le sera jamais (cela avait déjà été clair entre eux). Il lui réitère faiblement sa position à chaque fois ou tout simplement esquive le sujet.
Elle: Saisit le message mais ne l’accepte pas. Elle tente de le convaincre.
Lui: Les arguments qu’il entend n’ébranlent jamais sa volonté. Mais après des années d’échanges de ce type, il concède.
Eux: Bien que conscients tous les deux du fait qu’il “abandonne” sa position, faisant ainsi le sacrifice du type d’existence qui lui convenait, aucun d’entre eux ne se soucie des conséquences de cette renonciation.
Dans une telle situation, on oublie souvent d’envisager le prix que chacun aura à payer pour ce recul de l’un des partenaires. On néglige encore plus souvent d’en discuter avant d’aller plus loin. Si les partenaires le faisaient, ils choisiraient sans doute plus souvent d’adopter une autre solution en prenant les mesures nécessaires pour que chacun soit satisfait. (Les conséquences seraient aussi néfastes si c’est elle qui avait renoncé à son projet.) En observant la suite des événements on peut croire qu’une séparation, même douloureuse, eut été une meilleure solution.


Les conséquences

Lui: Ne met aucun enthousiasme à l’accompagner lors de sa grossesse. Il doit faire des efforts pour s’intéresser au nourrisson (afin de ne pas lui déplaire). L’enfant grandissant, son intérêt n’augmente pas. Il porte continuellement une colère sourde dont l’enfant fait souvent les frais.
Elle: Perçoit son peu d’enthousiasme. Elle s’en inquiète et le lui reproche, ce qui donne lieu à des disputes répétées.
Eux: Plusieurs années plus tard, c’est la séparation. On peut facilement imaginer les problèmes qu’elle rencontrera concernant le partage de la garde, la pension alimentaire, etc.

Voilà donc de quelle façon une seule concession d’importance peut avoir des répercussions désastreuses. Pourtant, il s’agit d’une concession consentie et non d’une soumission imposée par la force. Dans cet exemple: trois vies sont brisées parce qu’une personne a concédé, parce que l’autre a accepté cette concession et parce que la troisième était l’objet de cette malheureuse décision.


3. Ne jurer que par le coup de foudre

Pour certains, le seul amour véritable, celui qui est le plus prometteur de bonheur, naît dans un coup de foudre. Il arrive que des couples se créent à partir de cette base, mais le coup de foudre est loin de constituer la garantie d’un lien profond et durable. En anglais, on appelle très justement cette expérience “love at first sight” (aimer au premier coup d’oeil).

Cela soulève une question de fond: comment peut-on devenir instantanément amoureux d’un inconnu? Coup de foudreS’il s’agit d’aimer la personne elle-même, dans l’essentiel de ce qu’elle est, c’est évidemment impossible sans la connaître davantage.

Mais ce qui est possible, toutefois, c’est de tomber amoureux de l’idée qu’on se fait de cette personne. Et c’est précisément ce qui se passe lors du coup de foudre: nous sommes fortement impressionné par une caractéristique de la personne et c’est l’imagination qui fait le reste. L’étincelle qui déclenche le coup de foudre est nécessairement un fait observable, mais c’est ce qu’on invente à partir de ce fait qui déclenche les émotions intenses qui caractérisent le coup de foudre. Il s’agit d’un exemple typique de ce qu’on appelle aimer une personne pour le potentiel qu’elle représente. Voici deux cas assez typiques.

J’ai éprouvé un désir fou dès l’instant où je l’ai aperçue. Je veux cette femme à tous prix... je pressens que nos rapports sexuels seront sublimes.

Son regard chaud et pénétrant m’a fait fondre. Jamais un homme ne m’avait regardée ainsi. Cet homme porte en lui toute la tendresse que je recherche depuis toujours. Je suis convaincue qu’il peut me combler.

Ces suppositions peuvent parfois se confirmer par la suite. Mais un amour total exige bien davantage. Il faut vibrer à plusieurs autres dimensions de la personne et non seulement à celle qui nous a frappé au départ. Et pour cela, il est indispensable de la connaître c’est-à-dire de vivre une variété d’expériences avec elle, des expériences heureuses comme des conflits, et il faut surtout avoir accès à son monde intérieur. Une connaissance mutuelle approfondie faisant suite au coup de foudre permet à certaines relations de se développer. D’autres meurent dans l’oeuf parce que la désillusion remplace la magie qu’on avait imaginée.

Malheureusement, certaines personnes se dévalorisent devant un échec de ce genre. Elles se croient inadéquates ou refusent de risquer une nouvelle déception. Elles auraient d’autres possibilités si elles savaient que ce sont leurs attentes et non leur qualités personnelles qui les conduisent à cet échec.




Conclusion

Dans cet article sans prétention, j’ai tenté de mettre un peu d’ordre dans un sujet qui touche la plupart d’entre nous. J’ai voulu mettre l’accent sur les dimensions qui me semblent fondamentales pour créer et maintenir une relation satisfaisante, durable, épanouissante. Il y a encore bien d’autres façons d’entretenir une relation et de grandir en son sein. À chacun de faire les choix qui lui conviennent et s’adaptent à sa relation particulière.

Mais à en juger par la difficulté que je rencontre à trouver dans mon environnement des couples solides qui restent vivants à travers les années, j’en viens à croire qu’il y a dans cet article plus de révélations importantes que je le crois. J’espère contribuer à la réflexion de ceux qui sont encore à la recherche d’une relation contribuant vraiment à leur bonheur."
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par bleu-azur » Mer 23 Mar 2011, 13:23

:lol: j'ai tellement de trucs à lire grâce à toi qui je suis submergée :lol: tu tiens une forme terrible :lol:
bleu-azur
 

par Cendre2lune » Mer 23 Mar 2011, 13:25

Merci pour la lecture! :oursmimi:
Je m'en vais l'imprimer, l'écran fatigue les yeux... :punch:
La vie ne vaut d'être vécue sans amour.
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par briséis » Mer 23 Mar 2011, 13:35

bleu-azur a écrit::lol: j'ai tellement de trucs à lire grâce à toi qui je suis submergée :lol: tu tiens une forme terrible :lol:



Nan je suis au chomage ! :lol: :mdr: je vous manquerai quand je travaillerai et que j'aurai des sous mais moins de temps , heeeeeeeeeeeeeeeeeeiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin diiiiiiiiiiiiiiis ?! :mrgreen:
sans rire, autant partager ce que l'on sait, ça sert à rien sinon ! c'est pas ça qui tient chaud la nuit, par contre ça me fait tjrs chaud au coeur quand ça aide ! :coeur: ça me paie pas mes courses, mais ça me paie un bon moral, c'est le plus important ! :calin:
sinon j'aurais fait rentière... :mrgreen:
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par ingrid007 » Mer 23 Mar 2011, 13:55

:D bonjour les gens :D
bon, et bien en lisant tout ça.... Je me rends compte que je suis vraiment loin mais alors trèèèèèèèèès loin, d'une relation satisfaisante..... C'est pas un scoop pour moi, mais de le lire, ça remets les idées en place.....ouille ça fait mal!!!!
merci briséis ( je ne savais pas que tu étais au chômage toi aussi :roll: )
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par briséis » Mer 23 Mar 2011, 14:00

ingrid007 a écrit::D bonjour les gens :D
bon, et bien en lisant tout ça.... Je me rends compte que je suis vraiment loin mais alors trèèèèèèèèès loin, d'une relation satisfaisante..... C'est pas un scoop pour moi, mais de le lire, ça remets les idées en place.....ouille ça fait mal!!!!
merci briséis ( je ne savais pas que tu étais au chômage toi aussi :roll: )


la bonne nouvelle c'est que rien n'est irrémédiable ! :wink:
ça peut s'arranger, soit avec ton homme en échangeant beaucoup, soit en changeant d'homme ! ça parait simple à dire, mais non... :roll: :wink: mais chaque relation est une occasion pour nous d'avancer vers nous même...à la découverte de notre vrai moi, sans masque, sans névrose. à nous de saisir ces occasions et d'en faire quelque chose ! même si ça fait peur et que ça nous terrorise, osons !! :D allons de l'avant en quête de nous et de notre bonheur (et bonheur ne signifie pas aucun problème, aucune émotion, mais arriver à s'accepter, à vivre en harmonie avec soi) ! il y aura des obstacles, des embuches, des gamelles et des bonnes gamelles parfois, mais c'est à accepter (en acceptant , en arrêtant de lutter, en lachant prise ça fera moins mal), mais c'est le but de chacun dans sa vie: se découvrir et toucher l'harmonie avec soi et les autres , non ? courage tout le monde !!! :ensemble: :calin:
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par ingrid007 » Mer 23 Mar 2011, 14:09

Oui, rien n'est irrémédiable, en ce qui me concerne, je sais que j'arrive au bout de ma relation, c'est dur à admettre mais effectivement je ne suis plus la même qu'il y a 14 ans ( heureusement pour moi....), par contre lui, j'ai l'impression qu'il n'a pas bougé d'un iota :) je crois que je vis ce qu'il y à de plus dur. La solitude affective tout en étant accompagnée.
Par contre je sais tout au fond de moi que ma vie affective n 'est pas finie, j'ai l'intime conviction qu'un jour je serais heureuse avec un homme.....
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par Naturaliane » Mer 23 Mar 2011, 19:47

Je suis sur un mini pc mon pc normal est grillé, du coup je vais imprimer ce texte pour le lire. Il me semble être dans la meme veine que des livres que j'ai lu. Très intéressant briséis merci!
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par lise » Mer 23 Mar 2011, 20:00

la bonne nouvelle c'est que rien n'est irrémédiable ! :wink:
ça peut s'arranger, soit avec ton homme en échangeant beaucoup, soit en changeant d'homme ! ça parait simple à dire, mais non... :roll: :wink: mais chaque relation est une occasion pour nous d'avancer vers nous même...à la découverte de notre vrai moi, sans masque, sans névrose. à nous de saisir ces occasions et d'en faire quelque chose ! même si ça fait peur et que ça nous terrorise, osons !! :D allons de l'avant en quête de nous et de notre bonheur (et bonheur ne signifie pas aucun problème, aucune émotion, mais arriver à s'accepter, à vivre en harmonie avec soi) ! il y aura des obstacles, des embuches, des gamelles et des bonnes gamelles parfois, mais c'est à accepter (en acceptant , en arrêtant de lutter, en lachant prise ça fera moins mal), mais c'est le but de chacun dans sa vie: se découvrir et toucher l'harmonie avec soi et les autres , non ? courage tout le monde !!! :ensemble: :calin:[/quote]


c'est tjs aussi agréable de vous Briésis !
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par théodore » Mer 23 Mar 2011, 20:47

ingrid007 a écrit:Oui, rien n'est irrémédiable, en ce qui me concerne, je sais que j'arrive au bout de ma relation, c'est dur à admettre mais effectivement je ne suis plus la même qu'il y a 14 ans ( heureusement pour moi....), par contre lui, j'ai l'impression qu'il n'a pas bougé d'un iota :) je crois que je vis ce qu'il y à de plus dur. La solitude affective tout en étant accompagnée.
Par contre je sais tout au fond de moi que ma vie affective n 'est pas finie, j'ai l'intime conviction qu'un jour je serais heureuse avec un homme.....
Bon courage à toutes 8)


ou la la, va p't'être falloir que je te mette ton tirage en ligne avant dimanche prochain :lol: :lol: :lol: Briséis fait ressortir dans son message des choses qui ressortent dans ton tirage ! trop forte la petite Briséis ! :wink:
Ce que l'on sème dans une plaie avant qu'elle ne se ferme donne une fleur captive qui ne meurt jamais.
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par mandradred » Mer 23 Mar 2011, 20:51

bon...je dirai que j'ai de la chance ou que les anges ont été avec nous car nous rassemblons ces ingrédients ,je vous souhaite à tous de vivre cela :wink:
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par briséis » Mer 23 Mar 2011, 20:54

mandradred a écrit:bon...je dirai que j'ai de la chance ou que les anges ont été avec nous car nous rassemblons ces ingrédients ,je vous souhaite à tous de vivre cela :wink:


:coeur:
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par briséis » Mer 23 Mar 2011, 20:55

yael a écrit:
c'est tjs aussi agréable de vous Briésis !



:oops: merci :D :calin:
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par Pâquerette » Jeu 24 Mar 2011, 11:29

Merci Briséis, c'est intéressant tout ça !!! :D
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par ingrid007 » Jeu 24 Mar 2011, 11:44

théodore a écrit:
ingrid007 a écrit:Oui, rien n'est irrémédiable, en ce qui me concerne, je sais que j'arrive au bout de ma relation, c'est dur à admettre mais effectivement je ne suis plus la même qu'il y a 14 ans ( heureusement pour moi....), par contre lui, j'ai l'impression qu'il n'a pas bougé d'un iota :) je crois que je vis ce qu'il y à de plus dur. La solitude affective tout en étant accompagnée.
Par contre je sais tout au fond de moi que ma vie affective n 'est pas finie, j'ai l'intime conviction qu'un jour je serais heureuse avec un homme.....
Bon courage à toutes 8)


ou la la, va p't'être falloir que je te mette ton tirage en ligne avant dimanche prochain :lol: :lol: :lol: Briséis fait ressortir dans son message des choses qui ressortent dans ton tirage ! trop forte la petite Briséis ! :wink:


Théo, vu mon état d'esprit actuel, j'ai une petite idée sur la teneur de ton tirage.... mets le en ligne quand tu le voudras, par contre ne t'offusque pas si je ne fais pas de commentaires ce dimanche, car je serais absente une bonne partie de la journée. :D
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par Xiao_Bai » Jeu 24 Mar 2011, 18:46

génial bris' ! la suite, la suite !!
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par briséis » Jeu 24 Mar 2011, 20:42

"Transfert et droit de vivre

Par Michelle Larivey, psychologue

Résumé de l'article

La liberté intérieure qui nous permet d'être nous-même ne peut se transmettre: on la conquiert. Quelles sont les étapes de cette conquête? Comment se fait-elle? Quelles sont les écueils les plus fréquents et les obstacles les plus courants que l'on rencontre à chaque niveau de cette quête de soi?

Dans cet article, Michelle Larivey explique l'importance que revêt la conquête de la liberté d'être soi-même et son omniprésence dans nos relations avec les autres. Elle explique aussi comment il est possible de devenir conscient de cette démarche, habituellement faite à travers des "patterns" relationnels qui débouchent sur des noeuds. Enfin elle explicite comment on peut prendre en main ce cheminement et rendre nos tentatives de croissance plus efficientes.


Table des matières

A. Introduction
B. Le transfert
C. Le droit à l'existence
D. La conquête
E. Les principaux écueils
F. Les enjeux
G. Conclusion


Vous pouvez aussi voir:
Vos questions liées à cet article et nos réponses !




A. Introduction


Quelle que soit notre éducation ou notre personnalité, nous cherchons tous, à un moment de notre vie, à atteindre cette liberté intérieure que j'appelle le droit à l'existence. La croyance populaire veut que cette capacité d'être nous-mêmes nous soit léguée par des êtres qui nous aiment. Ces personnes sont d'abord nos parents puis nos amoureux et plusieurs êtres qui prennent de l'importance dans notre vie. En réalité, ce n'est pas ainsi que cela se passe. Cette liberté, il nous faut la conquérir.

Cette conquête se fait par étapes. Chacune d'elles correspond aux niveaux de transfert que nous avons décrits dans le chapitre portant sur la résolution du transfert Ces trois étapes sont les suivantes: la recherche du droit à l'existence, la recherche d'une identité distincte et la recherche d'une identité sexuelle.

Chacune correspond à une problématique particulière et présente un degré de complexité suffisant pour que nous lui consacrions un article complet. C'est pourquoi il ne sera question, dans ce texte, que de la première étape de cette recherche de soi: celle de la conquête du droit à l'existence.


B. Le transfert


La conquête du droit à l'existence ou la résolution du transfert de premier niveau se fait à travers nos relations avec les personnes importantes de notre vie. Elle commence avec nos parents et se poursuit avec diverses personnes qui prennent une valeur particulière dans notre vie. J'ai déjà décrit la place énorme que prend la conquête de ces trois droits dans nos vies ainsi que les impasses de cette démarche.

On appelle relations transférentielles les relations actuelles dans lesquelles nous reproduisons des modèles de comportements développés avec nos parents. En Auto-développement, nous considérons que les efforts déployés dans ces relations pour "avoir le droit d'être nous-mêmes", sont des tentatives de "résolution" de nos transferts. Tout se passe comme si l'organisme ne pouvait tolérer que nous ne soyons pas entièrement capables de nous respecter, seul et avec les autres. Une force nous pousse à gagner cette liberté.

La recherche du droit à l'existence est fondamentalement liée à la vie humaine. C'est pourquoi nous sommes constamment à la recherche de personnes significatives avec lesquelles faire ces tentatives. Sans nous en rendre compte, nous utilisons toutes les situations possibles pour le faire.

La recherche du "droit d'être" nous fait vivre, à certains moments, des expériences palpitantes, comme l'amour fou. Mais elle nous entraîne parfois dans des expériences misérables comme des conflits qui s'éternisent ou des séparations douloureuses. Pourquoi? C'est d'abord, parce que nous la faisons toujours en relation avec des êtres qui sont importants pour nous. C'est aussi à cause de notre manière de le faire qui est similaire à celle que nous utilisions jadis (et parfois encore) avec nos parents. Même si cette méthode a toujours donné de piètres résultats avec ces derniers, nous reproduisons aujourd'hui les mêmes scénarios. Ils nous conduisent encore à des frustrations qui ont le même goût que celles du passé. Enfin, c'est aussi parce que son enjeu est crucial que cette recherche nous entraîne dans des expériences aussi fortes.


C. Le droit à l'existence


1- Ce que c'est


Avoir le droit d'exister c'est vivre avec la conviction profonde que j'ai le droit d'être moi. Cela revient en définitive à m'autoriser à avoir mes émotions et mes besoins. Mais c'est aussi me sentir confortable avec ceux-ci, qu'ils soient agréables ou non. C'est également trouver normal le fait d'avoir mes goûts, mes désirs, ainsi que mes particularités et être capable d'en profiter.

Mais avoir le droit d'exister, c'est aussi être capable de me donner la vie que je souhaite et d'apprécier le moment présent. Le droit d'exister tel que je suis implique en effet que mon existence m'appartient et, par conséquent, que je suis responsable de ma vie. J'acquiers donc d'une part le droit d'être ce que je suis et j'en accepte la responsabilité d'autre part . Autrement dit, je prends sur moi de m'occuper de mes besoins, mes goûts et mes désirs, tout en portant les conséquences de mes choix.


2- Vue de l'intérieur


La personne aux prises avec cette problématique d'évolution n'est pas certaine de sa valeur et du fait qu'elle a le droit d'être ce qu'elle est. Voici un aperçu de la forme que peut prendre ce vécu.

Souvent, je ne suis pas bien dans ma peau. Je suis assailli par des émotions que je n'aime pas et j'ai peur d'être emporté par elles si je m'y attarde. J'ai peur de l'inconnu dans lequel elles peuvent me conduire.

Je n'aime pas parler de ce que je vis. Il me semble que je ne suis pas intéressant pour les autres... je ne le suis même pas pour moi!

Lorsque j'ai l'impression que les gens devinent ce qui se passe à l'intérieur de moi, je suis mal à l'aise. J'ai peur qu'on me juge. Je ne sais jamais si ce que je ressens est correct.

J'envie ceux qui sont bien dans leur peau. La vie a l'air si facile pour eux. On a beau me dire que j'ai le droit d'être moi, je n'ose pas me montrer tel que je suis. Parfois je trouve que je suis insipide, parfois je crois que ce que je vis est trop gros. J'ai peur qu'on ne me comprenne pas, qu'on me juge, qu'on me rejette.

Je souhaite qu'on m'accepte comme je suis. J'aimerais tant ne pas avoir à faire d'effort pour être aimé. J'aimerais avoir confiance en moi et être sûr qu'on m'aime pour ce que je suis.


3- Les préoccupations les plus courantes


Nous savons que la problématique transférentielle qui nous occupe à un moment donné de notre vie est omniprésente . Nous savons aussi qu'elle prend une forme à peu près identique avec les diverses personnes importantes de notre vie. Voici le genre de préoccupation qui nous habite lorsque nous sommes aux prises avec la recherche du droit à l'existence.

# Je désire être importante aux yeux des personnes qui le sont pour moi. Je veux...

... qu'elles m'aiment
... qu'elles s'intéressent à moi
... qu'elles accordent de l'importance à ce que je vis, à ce que je dis
... qu'elles m'aiment comme je suis.

# Je tiens à ce que les gens m'acceptent. Je veux...

... qu'ils me prennent comme je suis
... qu'ils acceptent que je ne sois pas parfait
... qu'ils s'abstiennent de me critiquer.

# Je veux être aimée. Je tiens à...

... conquérir le coeur de ceux qui m'attirent
... être aimée même par les personnes auxquelles je ne tiens pas particulièrement.

# Je veux avoir de la valeur aux yeux des autres. Je veux...

... qu'on me trouve bon dans ce que je fais
... qu'on accepte mes idées
... qu'on me trouve extraordinaire.


4- Les formes malsaines


On peut considérer les phrases ci-dessus comme des manifestations brutes de la recherche du droit à l'existence. Mais comme cette préoccupation est difficile à porter, c'est souvent par des stratégies indirectes que nous tentons d'atteindre nos buts.

L'une des plus courantes consiste à se comporter avec l'autre comme s'il nous devait quelque chose. Nous faisons alors de nos besoins et même de nos désirs, des exigences.

Une autre stratégie fort répandue consiste à compter sur les autres pour qu'ils devinent nos besoins. Certains adoptent un style impénétrable qui oblige l'autre à faire tout le travail. D'autres choisissent la méthode des pressions invisibles pour faire sentir ce qu'ils veulent.

Ces attitudes sont néfastes parce qu'elles impliquent que la responsabilité de nos besoins repose sur les autres et parce que nous n'assumons pas nos demandes. Elles sont aussi nocives pour la relation parce qu'elles sous-entendent qu'un seul des partenaires devrait s'impliquer. Voici quelques formes communes de stratégies malsaines.

# Je désire être importante pour les personnes qui le sont pour moi

* elles doivent m'aimer même si je me comporte comme une peste
* elles doivent m'aimer même lorsque moi je ne les aime pas
* je veux être le centre de leur univers
* je veux constamment leur attention.

# Je tiens à ce que les gens m'acceptent

* cette acceptation doit être inconditionnelle
* mes besoins devraient devenir une priorité pour eux.

# Je veux être aimée. J'essaie d'obtenir l'affection...

* en faisant pitié
* en étant incapable (j'ai toujours besoin qu'on m'aide)
* en étant malade.

# Je désire qu'on me trouve bon...

* sans avoir à faire la preuve que je le suis
* sans me donner la peine de réaliser des choses
* je ne veux pas que d'autres soient considérés comme meilleurs que moi.

La quête du droit à l'existence, lorsqu'elle est menée avec de telles attitudes, amène de constantes frustrations. Faite indirectement et sans expression réelle de soi, elle est nécessairement inefficace. De plus, elle entraîne à la longue la formation de noeuds qui deviendront inextricables.

Comment donc travailler efficacement à conquérir mon droit d'être?


D. La conquête


C'est le fait d'assumer nos besoins qui permet réellement de gagner le droit à l'existence et non le fait d'obtenir des réponses adéquates à ces besoins. La démarche la plus efficace pour conquérir son droit à l'existence est celle qui consiste à consentir à ses besoins et à les respecter. Ceci implique qu'on les reconnaisse et qu'on les accepte en plus de prendre en charge la démarche et les actions qui mènent à leur satisfaction.

Par exemple, si je suis constamment préoccupée d'être importante et aimée par des personnes qui on de l'importance à mes yeux, je dois consentir à être habitée par ces préoccupations et à leur faire de la place dans mon expression auprès des personnes concernées. Porter mon besoin et l'exprimer constituent donc le coeur de ma démarche.

Une telle démarche est relativement longue et complexe. Je n'ai pas la prétention de la guider à travers cet article. Je puis toutefois donner des indications générales pour rendre une démarche plus productive.


1- Devenir plus conscient


Émotion intense


Je peux être à l'écoute des signes de mon organisme. Il faut considérer comme important le fait d'avoir "une émotion intense devant un événement bénin". Lorsque cela se produit, je dois la ressentir afin de mieux comprendre les forces qui se manifestent ainsi.

Je suis bouleversée parce que mon patron est passé en trombe, l'air absorbé, sans me faire le sourire chaleureux qu'il a l'habitude de m'adresser. Je choisis de vivre mon inquiétude au lieu de me rassurer en cherchant des explications à son comportement (il doit avoir des soucis, il a sans doute eu une querelle avec sa femme...). Je m'aperçois que j'ai peur qu'il m'en veuille parce que je n'ai pas fait le temps supplémentaire qu'il m'a demandé hier. J'ai peur qu'il ne m'aime plus. Je crains de perdre mon statut particulier de devenir une parmi d'autres à ses yeux. Je me rends compte que je tiens à cette place dans son coeur. Je pense tout à coup à tout ce que j'ai fait pour gagner cette place et tout ce que je fais pour la conserver.


Émotion à répétition


Je peux aussi considérer comme un signe le fait d'avoir la même émotion à répétition avec le même genre de personnes. Il faut alors m'attarder à ressentir cette émotion afin de cerner l'enjeu de mon interaction avec elles.

Chaque fois que je suis en présence d'un certain type de femme, je deviens gêné et je perds mes moyens. En m'arrêtant à ce que je vis, je constate que j'estime ces femmes et que j'aimerais beaucoup être considéré par elles. Je me sens tout petit, toutefois et j'ai tendance à m'effacer et à les admirer à distance.


Comportement répétitif


Mes comportements répétitifs dans les situations chargées d'émotions signalent que je vis probablement une expérience transférentielle. J'ai tout intérêt alors à identifier ce que je vis pour mieux comprendre ma façon d'agir.

Lorsque mon conjoint est absorbé dans ses préoccupations ou qu'il s'amuse par lui-même, j'ai tendance à le déranger. C'est le moment que je choisis pour lui exposer un problème. En m'observant, je constate que lorsqu'il me porte peu d'attention, je crains qu'il n'ait pris de la distance. Je deviens immédiatement inquiète et c'est pour vérifier si j'ai toujours de l'importance pour lui que j'attire ainsi son attention.

Si sa réponse me donne l'impression que je le dérange, je deviens encore plus inquiète. Je me mets en colère. Invariablement, l'échange prend alors la tournure d'une chicane.


Évitements


Enfin, "mes évitements" sont aussi un signe fort révélateur. Ce sont les situations que je fuis, les personnes que j'essaie de contourner, les actions auxquelles je tente de me soustraire, et les émotions que je bannis de ma vie.

J'essaie toujours de ne pas déplaire. J'aime mieux ignorer mes besoins que négliger ceux des gens que j'aime. Si quelqu'un que j'aime est fâché contre moi, je fais tout pour qu'il change d'humeur. Je fais le pitre pour détendre l'atmosphère. Je me tiens loin des gens agressifs car chaque fois qu'on me parle rudement, j'ai l'impression qu'on ne m'aime pas.

En étant plus conscient de mes évitements, je peux m'attarder dans ces situations pour mieux comprendre ce que je fuis. Il devient alors possible de progresser plus rapidement dans la conquête de mon droit de vivre.


2- Devenir expressif


Qu'est-ce qu'être expressif ? Essentiellement cela consiste à:

1. communiquer ce qui est important pour soi
2. en étant en contact
3. en l'assumant.

Une expression réussie exige parfois une grande subtilité. C'est pourquoi, je recommande la lecture de ce texte à quiconque désire améliorer son habileté à s'exprimer d'une manière personnelle.

C'est l'expression de qualité qui permet de conquérir son droit à l'existence. Paradoxalement, j'acquiers la capacité d'être moi en osant porter mon besoin. Mais je dois le faire devant une personne capable de me confirmer mon importance. Bien sûr, c'est moi qui lui confère cette capacité en lui accordant un pouvoir qui découle de celui qu'avaient jadis mes parents. Le fait de m'assumer ouvertement devant cette personne concrétise le droit d'être moi-même que je m'octroie. Chaque fois que je le fais, j'élargis mon champ de liberté d'être. C'est pourquoi il faut parler de la conquête du droit à l'existence.

La première condition pour conquérir mon droit à l'existence est d'assumer mon besoin dans une expression de qualité. La deuxième est de le faire en contact avec une personne avec laquelle je suis en transfert. Le fait de m'exprimer devant une personne qui n'a pas à mes yeux le pouvoir de me confirmer ne me ferait pas avancer. Pourquoi l'une et pas l'autre?

Parce que je donne à l'une le pouvoir de me reconnaître et pas à l'autre. Parce que devant celle qui a ce pouvoir, je prends un risque. C'est le fait de prendre ce risque qui me permet de reprendre une partie du pouvoir que je lui attribuais.

Toutefois, on ne reprend pas la totalité de ce pouvoir à travers une seule expression. La conquête du droit à l'existence se fait graduellement, grâce à de multiples tentatives et avec différentes personnes.


3- Me réajuster dans mes expressions


Il est très difficile de devenir ainsi transparente devant des personnes qui m'impressionnent, que j'admire, que j'aime et pour lesquelles je veux devenir importante. Il m'arrive donc de ne me dévoiler que partiellement. Il m'arrive aussi de retomber dans mon style habituel à la première difficulté.

Au début de cette démarche, c'est surtout dans le but d'obtenir une réponse ou de faire changer l'autre que je suis intéressée à exprimer mon besoin. Il s'ensuit de grandes frustrations. Mais je prends éventuellement conscience que le fait de m'exprimer est en soi revigorant. Les risques que je cours en le faisant me procurent de la fierté et je finis par prendre goût au défi de me respecter.

Cependant, mes tentatives ne donnent pas toujours le résultat que je cherche: plus de confort à être ce que je suis. Au contraire, mes propos entraînent souvent des événements imprévus qui déclenchent une série d'émotions nouvelles. L'inconfort me pousse à m'exprimer de nouveau. Je sors des sentiers connus et je consens à l'imprévisible. Je deviens ainsi de plus en plus vivante. Je me réajuste continuellement à la réalité que je contribue à créer.

Par ailleurs, ma nouvelle façon d'être expressive produit des changements dans mes échanges avec les autres. Cela peut les obliger à se réajuster eux aussi. Mon style, en effet, était en concordance avec celui de mes proches, plus particulièrement celui de mon conjoint. En adoptant un style plus vivant, j'introduis un déséquilibre dans la dynamique de la relation. L'autre réagit nécessairement et mes relations changent.

En me réajustant dans mes relations à partir de ce qui m'importe, je suis sur la bonne voie pour travailler à la conquête de mon droit à l'existence. Je donne ma couleur à mes relations.


E. Les principaux écueils


1- La crainte d'être vulnérable


Il est difficile de récupérer notre pouvoir d'être nous-mêmes en résolvant nos transferts. De nombreux écueils nous guettent tout au long de ce parcours. Parfois ceux-ci ralentissent nos élans, parfois ils vont jusqu'à nous empêcher d'entreprendre cette démarche. La principale menace est de se montrer vulnérable.

Je me trouve extrêmement "insignifiante" devant cette personne qui m'impressionne. C'est donc un grand risque pour moi de m'exposer devant elle et de lui montrer tout ce qu'elle représente pour moi.

Je vis donc un pur paradoxe. Il est évident que mon réflexe premier serait d'éviter autant que possible de me mettre dans cette situation. Il faut connaître le phénomène du transfert et en comprendre les enjeux pour prendre le chemin préconisé dans ce texte. Nous avons tous une crainte viscérale devant ce risque de vulnérabilité.


2- Le tabou des besoins infantiles


Pour récupérer notre pouvoir d'être nous-mêmes, il faut non seulement avoir accès au besoin, mais encore le montrer à des personnes qui ont un ascendant sur nous. La plupart des gens trouvent que ces besoins correspondent à des attentes d'enfants. Ils estiment que la charge émotive qui les accompagne est nécessairement un signe d'immaturité.

Il est particulièrement difficile de traverser ce tabou quand on n'a pas encore la capacité de reconnaître la légitimité de ce que l'on vit. C'est aussi un paradoxe de se comporter comme un enfant alors qu'on aspire à être en pleine possession de soi.


3- Le refus de la dépendance


La dépendance est intimement associée à la conquête de la liberté d'être. C'est justement d'elle qu'on cherche à se libérer. On le fait en récupérant le pouvoir d'être soi qu'on a, jusqu'à maintenant, laissé entre les mains des figures importantes de notre vie. Notre dépendance est réelle et elle est l'enjeu de notre recherche.

Comme cette conquête se fait en contact expressif, il nous faut avouer cette dépendance et la vivre. C'est encore un paradoxe: il faut se montrer dépendant alors qu'on aspire à l'indépendance.

D'autres embûches viennent compliquer la conquête du droit de vivre. Certaines viennent de la difficulté de ressentir complètement nos émotions. D'autres découlent du déni des réalités existentielles. La psychothérapie est souvent nécessaire pour déjouer ces embûches.


F. Les enjeux


Conquérir mon droit à l'existence me permet de récupérer toute l'énergie que je consacrais plus ou moins consciemment à me faire aimer, accepter, devenir importante. Je récupère par la même occasion, le temps et l'énergie que je consacrais à récupérer mes relations problématiques. Cette énergie prend la forme d'une plus grande vitalité. Je suis plus vivante. Je suis plus ouverts, plus mobile et plus expressive.

J'ai aussi davantage de pouvoir sur moi et sur ma vie. Je peux vivre comme je le veux et je suis en accord avec mes choix. Une certaine paix s'installe en moi qui fait contraste avec les anxiétés et les tourments d'antan. Ils étaient liés à ce que j'appelais faussement "mon mal de vivre" que je considère maintenant comme mon incapacité d'être ouvertement ce que je suis.

À travers les multiples tentatives d'être moi en prenant le risque de m'exprimer, j'ai acquis une confiance fondamentale dans le fait que ce que je vis est important. Je développe pour moi-même un respect qui m'aide à tenir compte de ce qui est important même lorsque c'est difficile.

G. Conclusion


La question du droit à l'existence est incontournable. Nous devons tous y faire face au cours de notre vie. En général on fait cette démarche par tâtonnements. Elle est plus ou moins longue selon les leçons que nous tirons de nos essais et erreurs.

En comprenant mieux la nature de cette quête, il est possible de la diriger. On peut ainsi jouir davantage du plaisir que permet la résolution de nos transferts. Toute personne soucieuse de sa croissance gagne à comprendre la nature de cette conquête de la liberté. Il lui faut aussi développer les habiletés nécessaires: savoir ressentir et savoir exprimer. Une fois la conquête du droit à l'existence réussie, des préoccupations d'une autre nature émergent: celles liées à la recherche d'une identité distincte. Les mêmes habiletés seront alors toutes aussi cruciales.

Nous verrons dans un article subséquent en quoi consiste exactement cette conquête. "


bonne lecture !
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par lise » Jeu 24 Mar 2011, 21:21

Vous avez vu juste Briséis.
j'ai peur du jugement des autres, d'être rejetée.
J'essaie donc d'être aimée des autres

Il a suffit, de lire un peu de moi, pour que vous découvriez cela !
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par lise » Jeu 24 Mar 2011, 21:25

2- Vue de l'intérieur


La personne aux prises avec cette problématique d'évolution n'est pas certaine de sa valeur et du fait qu'elle a le droit d'être ce qu'elle est. Voici un aperçu de la forme que peut prendre ce vécu.

Souvent, je ne suis pas bien dans ma peau. Je suis assailli par des émotions que je n'aime pas et j'ai peur d'être emporté par elles si je m'y attarde. J'ai peur de l'inconnu dans lequel elles peuvent me conduire.

Je n'aime pas parler de ce que je vis. Il me semble que je ne suis pas intéressant pour les autres... je ne le suis même pas pour moi!

Lorsque j'ai l'impression que les gens devinent ce qui se passe à l'intérieur de moi, je suis mal à l'aise. J'ai peur qu'on me juge. Je ne sais jamais si ce que je ressens est correct.

J'envie ceux qui sont bien dans leur peau. La vie a l'air si facile pour eux. On a beau me dire que j'ai le droit d'être moi, je n'ose pas me montrer tel que je suis. Parfois je trouve que je suis insipide, parfois je crois que ce que je vis est trop gros. J'ai peur qu'on ne me comprenne pas, qu'on me juge, qu'on me rejette.

Je souhaite qu'on m'accepte comme je suis. J'aimerais tant ne pas avoir à faire d'effort pour être aimé. J'aimerais avoir confiance en moi et être sûr qu'on m'aime pour ce que je suis.[b]
[/b]


c'est cela !
je ressens ces émotions là
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par valerie17 » Ven 25 Mar 2011, 07:51

ha plein de :calin: :calin: pour toi Yael, quel age as tu si ce n est pas indiscret ?
Tant de souffrance en bas, Que du bonheur en haut, Pourquoi ?(proverbe de moi meme :-) )
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par briséis » Ven 25 Mar 2011, 10:01

bon bah comme c'est des textes faciles à lire et accessibles à tous, je vais continuer dans lignée, et les prochains seront sur la confiance en soi, l'estime de soi et les transferts, Yael, Ok ? :wink:
je laisse 2 ou 3 jours le temps que les choses se décantent dans l'esprit, pis je reposterai. :calin:
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par candy » Ven 25 Mar 2011, 10:13

Merci Briséis :)

la confiance et l'estime de soi...quel vaste sujet :wink: il me tarde peut etre y a t'il des solutions ou des miracles :lol:
Quand la raison s'en mêle, la pensée s'emmêle ...
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par lise » Ven 25 Mar 2011, 19:47

valerie17 a écrit:ha plein de :calin: :calin: pour toi Yael, quel age as tu si ce n est pas indiscret ?



32 ans...
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par lise » Ven 25 Mar 2011, 19:53

briséis a écrit:bon bah comme c'est des textes faciles à lire et accessibles à tous, je vais continuer dans lignée, et les prochains seront sur la confiance en soi, l'estime de soi et les transferts, Yael, Ok ? :wink:
je laisse 2 ou 3 jours le temps que les choses se décantent dans l'esprit, pis je reposterai. :calin:



Merci Briséis,
mais le transfert ... je vais relire l'explication, car j'ai pas tout saisi

J'ai réfléchi aujourd'hui, à tout ça.
Je vais relire encore le texte à tête reposée.

32 ans oui, il faut que je change tout ça.
Le plus dur est de comprendre, pourquoi je suis comme ça. et ensuite les jugements des autres, j'arriverai à les laisser glisser ...

je vais aller chercher des bouquins sur tout ça.

Un grand merci Briséis, vraiment, :calin:

Je pense que si j'arrive à neutraliser toutes ces émotions, je vivrai mieux mes relations amoureuses non ?
Tous ces echecs amoureux, étaient du à ça ?
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par briséis » Ven 25 Mar 2011, 20:10

yael a écrit:

Je pense que si j'arrive à neutraliser toutes ces émotions, je vivrai mieux mes relations amoureuses non ?
Tous ces echecs amoureux, étaient du à ça ?


taratata :non: les émotions c'est la vie ! c'est vous ! il faut les accepter, les comprendre ! pas les fuire, c'est là qu'arrive la catastrophe...
je vous conseille justement plusieurs livres:

Le défi des relations : Comment résoudre nos transferts affectifs de Michelle Larivey

n'y a t il pas d'amour heureux ? de jean garneau

Les tremblements intérieurs : Accepter et vivre ses émotions de Dr Daniel Dufour

La blessure d'abandon : Exprimer ses émotions pour guérir de Daniel Dufour

La Puissance des émotions de Michelle Larivey

La répétition des scénarios de vie. Demain est une autre histoire de Jean Cottraux

Vous trouverez les résumés sur les sites marchands de livre (par ex celui dont le nom correspond aux héroines mythologiques féminines avec un sein en moins :wink: :mrgreen: )

les transferts c'est quand on répète dans ses relations la façon dont on a été aimé par ses parents (c'est toujours le cas :? , c'est un travail de passer à autre chose) . en fait quand on n'a pas réglé ses comptes, ses blessures avec ses parents, on projette leur image sur nos amis, nos conjoints et on agit avec eux comme on a agi, comme on a subi avec nos parents....on engueule son conjoint parce qu'on en veut à son père par exemple (bon là c'est simpliste :roll: ). voilà quoi...

allez yael ! vous êtes maitre de votre vie ! vous êtes responsable de votre bonheur et de votre malheur. constituez vos outils pour avancer et c'est parti mon kiki ! go vers le bonheur et la connaissance de soi !! c'est une longue route, ardue mais passionnante et pleine de trésors cachés: les vôtres... :wink: :calin:
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par théodore » Ven 25 Mar 2011, 20:21

j'aime beaucoup ta façon d'expliquer et de conseiller ma Bris' ! c'est simple, limpide et intelligent. :mrgreen: :mrgreen:
Ce que l'on sème dans une plaie avant qu'elle ne se ferme donne une fleur captive qui ne meurt jamais.
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par briséis » Ven 25 Mar 2011, 20:24

théodore a écrit:j'aime beaucoup ta façon d'expliquer et de conseiller ma Bris' ! c'est simple, limpide et intelligent. :mrgreen: :mrgreen:


:oops: :oops: :oops: :oops: :calin:
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par bleu-azur » Ven 25 Mar 2011, 20:28

théodore a écrit:j'aime beaucoup ta façon d'expliquer et de conseiller ma Bris' ! c'est simple, limpide et intelligent. :mrgreen: :mrgreen:


Je lui ai dit à peu près la même chose de l'autre côté mais en plus court :mdr: on est en phase ma Théo :calin:
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par théodore » Ven 25 Mar 2011, 20:35

bleu-azur a écrit:
théodore a écrit:j'aime beaucoup ta façon d'expliquer et de conseiller ma Bris' ! c'est simple, limpide et intelligent. :mrgreen: :mrgreen:


Je lui ai dit à peu près la même chose de l'autre côté mais en plus court :mdr: on est en phase ma Théo :calin:


mais elle le mérite not' Bris'. Elle fait des posts intéressants, soignés et renseignés qui permettent aux membres d'avancer en cherchant l'origine de leurs maux. après c'est un travail personnel pour remédier aux problèmes, mais on est plus conscient de certaines choses... sans avoir suivi une psychothérapie ou des cours de psycho à la fac.
Ce que l'on sème dans une plaie avant qu'elle ne se ferme donne une fleur captive qui ne meurt jamais.
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par lise » Ven 25 Mar 2011, 20:38

Vous me donnez beaucoup de lecture Briséis !!! :)

je vais aller flanner ds les rayons de la fnouc !
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par lise » Ven 25 Mar 2011, 20:39

théodore a écrit:j'aime beaucoup ta façon d'expliquer et de conseiller ma Bris' ! c'est simple, limpide et intelligent. :mrgreen: :mrgreen:


tout à fait d'accord !
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par briséis » Ven 25 Mar 2011, 20:50

rhhhhhooooo :oops: :oops: :oops: :coeur: :calin:

mais ce que je dis à yael sur les bougies, tout le mérite revient aux autres qui font tout le travail, leur travail. je mets des cailloux sur le chemin, et je peux dire des conneries ! parce que parfois certains ne veulent pas voir les cailloux, c'est trop douloureux encore. c'est pour ça que tout le travail revient à chacun. moi je fais juste de mon mieux pour tracer des pistes, et faire en sorte qu'elles soient les plus claires et confortables possibles pour l'esprit de tous !

je vous z'adore ! :coeur: :ensemble:
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par bleu-azur » Ven 25 Mar 2011, 20:58

Nous ché pas :nsorry: :mrgreen: :ensemble:
bleu-azur
 

par Naturaliane » Sam 26 Mar 2011, 06:49

Je vais essayer de faire lire le texte à mon mari (si ça fait pas trop long pour lui :roll: ) car il est vraiment bien. Mais du coup j'avoue m'interroger sur le bien fondé de ma relation de couple :oops: car je me rends compte que mon choix à l'époque (j'étais si jeune) n'avais pas la maturité de celui que j'aurais fait aujourd'hui je pense... En gros je me demande si mon mari est bien le bon, vu comme nous sommes devenus éloignés sur ce qui touche à certains sujets.

Je transmet aussi le texte à une copine célibataire :D

merci à toi! et plein de bonnes choses pour les personnes en quête :mariage:
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par mandradred » Sam 26 Mar 2011, 08:06

En gros je me demande si mon mari est bien le bon, vu comme nous sommes devenus éloignés sur ce qui touche à certains sujets.


Bonjour ,
vous me faites peur là ! :shock:

N'est ce pas justement l'occasion de se redécouvrir ? de reprendre un contact perdu avec les années et qui est à mon avis logique .
rappelez vous pourquoi vous vous êtes choisis à l'époque .
Être éloignés sur ce qui touche certains sujets ne veut pas forcement dire que l'amour n'est plus là !

Lire vos mots m'a touché et me rend triste :nsorry:
mandradred
 

par Naturaliane » Sam 26 Mar 2011, 09:24

Votre message me touche mandraded.
Effectivement cela pourrait être l'occasion d'avancer ensemble, ce que j'essaye de dire c'est que mon mari refuse certaines avancées et remises en question.

Nous avons vécu un drame dans notre foyer et depuis c'est compliqué, même si nous avons fait du chemin et avons pu retrouver une complicité.
Mon mari est tout de même devenu éloigné de moi par rapport à nos conceptions, tandis que moi j'avançais psychiquement. Et je me sens dénigrée par ses remarques sur divers sujets.
Il y a toujours de l'amour mais je pense que l'estime réciproque dont parle le texte est bien entachée.
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par Naturaliane » Sam 26 Mar 2011, 17:48

C'est "bizarre" mais ce message de ce matin a fait germer des petites graines d'espoir en moi: il s'est renoué quelque chose aujourd'hui, fait de compréhension mutuelle. C'est souvent lorsque je crois que certaines choses sont perdues que je retrouve d'autres choses plus profondes :D
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par briséis » Sam 26 Mar 2011, 19:02

:fullamour:
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par mandradred » Dim 27 Mar 2011, 07:16

Naturaliane a écrit:C'est "bizarre" mais ce message de ce matin a fait germer des petites graines d'espoir en moi: il s'est renoué quelque chose aujourd'hui, fait de compréhension mutuelle. C'est souvent lorsque je crois que certaines choses sont perdues que je retrouve d'autres choses plus profondes :D


OUF !! :D :D :D
merci Naturaliane .
mandradred
 

par Naturaliane » Dim 27 Mar 2011, 07:53

Je crois que c'est surtout à moi de dire merci :)

Je me suis rendue compte que notre état de fatigue (mon fils de 2 ans pleure beaucoup la nuit, j'ai un sommeil très perturbé du coup et mon mari aussi) nous avait mis dans un état d'énervement chronique et d'agacement l'un envers l'autre.
Ce n'est pas la seule raison, mais disons que ça peut transformer une taupinière en montagne!

Réaliser cela a simplement fait retomber la pression :D
Merci de m'avoir fait réfléchir :fullamour:
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par théodore » Dim 27 Mar 2011, 08:36

bonjour Naturaliane,

pour les problèmes de sommeil de ton petit bout, penses à l'homéopathie ! il y a des sirops qui font des merveilles ! Ma fille aînée a eu des grooooooooooooos problèmes de dodo (1h30 pour s'endormir, réveils 4 à 6 fois par nuit) jusqu'à ce que je lui donne un de ces sirops. vu qu'elle avait 2 ans quand j'ai commencé, ça a commencé à marchouiller à la première cure de 10 jours, et ça vraiment bien marché au bout de 3 ou 4 cures de 10 jours (en même temps, je ne lui en donnais que le soir, au lieu du soir et du matin). Maintenant, je ne lui en donne que très occasionnellement si elle vit des petites périodes de stress et qu'elle fait des cauchemars, mais ce sont des petites cures de 3-4 jours et après c'est réglé ! :D :D :D
si tu veux, je te donnerai le nom de ce sirop en MP, mais ça m'a vraiment soulagé !!! maintenant, elle a 4 ans et dort très bien depuis 18 mois. un vrai soulagement pour moi !!!
Ce que l'on sème dans une plaie avant qu'elle ne se ferme donne une fleur captive qui ne meurt jamais.
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par mandradred » Dim 27 Mar 2011, 12:47

Naturaliane a écrit:Je crois que c'est surtout à moi de dire merci :)

Je me suis rendue compte que notre état de fatigue (mon fils de 2 ans pleure beaucoup la nuit, j'ai un sommeil très perturbé du coup et mon mari aussi) nous avait mis dans un état d'énervement chronique et d'agacement l'un envers l'autre.
Ce n'est pas la seule raison, mais disons que ça peut transformer une taupinière en montagne!

Réaliser cela a simplement fait retomber la pression :D
Merci de m'avoir fait réfléchir :fullamour:


je ne sais pas pourquoi j'ai pris votre cas tant à cœur mais j'ai éprouvé une grande tristesse en vous lisant ,il semblerait que ce soit en rapport avec le drame vécu auquel vous faites références ,je ne saurai dire ... :nsorry:
merci d'avoir apaiser mon cœur Naturaliane
je vous embrasse
Mandra
mandradred
 

par lise » Dim 27 Mar 2011, 15:02

briséis a écrit:
yael a écrit:

Je pense que si j'arrive à neutraliser toutes ces émotions, je vivrai mieux mes relations amoureuses non ?
Tous ces echecs amoureux, étaient du à ça ?


taratata :non: les émotions c'est la vie ! c'est vous ! il faut les accepter, les comprendre ! pas les fuire, c'est là qu'arrive la catastrophe...
je vous conseille justement plusieurs livres:

Le défi des relations : Comment résoudre nos transferts affectifs de Michelle Larivey

n'y a t il pas d'amour heureux ? de jean garneau

Les tremblements intérieurs : Accepter et vivre ses émotions de Dr Daniel Dufour

La blessure d'abandon : Exprimer ses émotions pour guérir de Daniel Dufour

La Puissance des émotions de Michelle Larivey

La répétition des scénarios de vie. Demain est une autre histoire de Jean Cottraux

Vous trouverez les résumés sur les sites marchands de livre (par ex celui dont le nom correspond aux héroines mythologiques féminines avec un sein en moins :wink: :mrgreen: )

les transferts c'est quand on répète dans ses relations la façon dont on a été aimé par ses parents (c'est toujours le cas :? , c'est un travail de passer à autre chose) . en fait quand on n'a pas réglé ses comptes, ses blessures avec ses parents, on projette leur image sur nos amis, nos conjoints et on agit avec eux comme on a agi, comme on a subi avec nos parents....on engueule son conjoint parce qu'on en veut à son père par exemple (bon là c'est simpliste :roll: ). voilà quoi...

allez yael ! vous êtes maitre de votre vie ! vous êtes responsable de votre bonheur et de votre malheur. constituez vos outils pour avancer et c'est parti mon kiki ! go vers le bonheur et la connaissance de soi !! c'est une longue route, ardue mais passionnante et pleine de trésors cachés: les vôtres... :wink: :calin:



Je pense que je vais acheter en premier " la blessure d'abandon ".

Merci :)
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par briséis » Dim 27 Mar 2011, 19:19

ok yael, bon choix! :wink:


allez, parce qu'il ne faut pas baisser les bras à la moindre vague :
"Querelles et chicanes dans le couple
Par Michelle Larivey , psychologue



Résumé de l'article

Les querelles sont-elles compatibles avec l'amour ou détruisent-elles les relations? Il suffit de soulever la question pour provoquer une discussion animée dans la plupart des groupes. Certains considèrent que les conflits sont destructeurs à cause des blessures qu'ils laissent chez les protagonistes. D'autres estiment que les querelles sont nécessaires à une vie de couple saine et harmonieuse.

Dans cet article, la psychologue Michelle Larivey dénonce les principaux mythes concernant les querelles conjugales. En s'appuyant sur sa compréhension des phénomènes émotifs et de leurs fonctions vitales, elle fournit des balises pour distinguer les querelles malsaines de celles qui sont saines et nécessaires. Elle conclut en expliquant pourquoi les querelles conjugales sont non seulement inévitables mais encore plus nécessaires au développement de l'amour et de l'intimité.


Table des matières

A Introduction
B. L'agressivité est inévitable dans le couple
C. Quelques mythes dévastateurs
1. Mythe 1: Les Éternels tourtereaux
2. Mythe 2: Le Prince charmant
3. Mythe 3: Le "Peace and Love"
4. Mythes et chicanes de couple
D. La querelle destructrice
E. La querelle constructive
1. L'expression ouverte
2. La réceptivité
F. Conclusion


A. Introduction


Dans certains cas, une querelle sonne la fin de la relation d'un couple. Quelque chose s'y passe qui donne le coup de grâce. La même blessure ouverte pour la Nième fois n'est plus endurable; la même impasse rencontrée pour la Nième fois fait déborder la coupe. La mort dans l'âme, on sonne le glas.

Il arrive aussi qu'une relation qui semblait se diriger vers une rupture subisse un virage majeur grâce à une violente dispute. L'affrontement permet de mettre à jour un problème important. Il est aussi l'occasion de découvrir à quel point chacun tient à l'autre.

Tout comme pour les émotions, c'est "par oreille" qu'on apprend à vivre la vie de couple. On copie nos parents ou on cherche à s'en différencier. Mais eux-mêmes n'étaient pas plus compétents; ils ont également appris "par oreille", imitant en partie et contestant en partie le modèle fourni par leurs propres parents. Il n'est pas étonnant que les conceptions de la vie amoureuse soient farcies d'erreurs et de mythes.

B. L'agressivité est inévitable dans le couple


Deux personnes s'attirent et forment un jour un couple parce qu'elles répondent ensemble à des besoins importants et qu'elles espèrent que cela continue. Il est inévitable que parfois certains besoins ne trouvent pas la réponse désirée. L'insatisfaction donne lieu à toutes sortes d'émotions: déception, peine, mécontentement, colère, rage, jalousie, ressentiment, douleur...

Ensemble ils se retrouvent souvent dans des impasses. Comme je l'ai expliqué dans " Le transfert dans les relations" et " Aux sources du transfert", on recrée, avec notre conjoint des situations similaires à celles qu'on a vécues antérieurement. La relation avec lui est une occasion de "compléter" une expérience dans laquelle on s'est jadis renié. Mais faute de connaître la méthode appropriée, on répète les scénarios connus, même s'ils sont inefficaces.

Cette réalité inévitable du "transfert", complique énormément la relation. Des accusations injustes, une multiplication des comportements non appropriés, une intensité émotive exagérée sont autant de facteurs qui empêchent d'atteindre l'harmonie recherchée. Le fait que les deux partenaires soient en même temps dans une relation transférentielle rend encore plus ardue la recherche d'équilibre et de satisfaction.

Même si le transfert n'était pas présent, le seul fait que l'autre pénètre autant dans mon intimité est propice à la discorde. Si proche de moi, il ébranle mon équilibre psychique: mon image de moi, ma vision du monde, mes façons de chercher réponse à mes besoins affectifs, mes attentes... Sa présence à mes côtés bouscule mes habitudes de vie et parfois, même ma culture. Cela engendre forcément des frictions, des querelles ou des guerres.

C. Quelques mythes dévastateurs


Plusieurs croyances erronées neutralisent cette agressivité nécessaire et inévitable dans la vie du couple. Même si ces mythes sont nocifs, on s'y accroche parce qu'ils nous permettent de refuser des réalités existentielles avec lesquelles il serait très exigeant de composer. Voyons quelques-unes de ces croyances.


Mythe 1: Les Éternels tourtereaux (ou "le respect de l'autre")


A) Le mythe

"L'amour véritable c'est d'accepter l'autre tel qu'il est, sans chercher à le changer."

Ceux qui adhèrent à ce précepte font avorter toute altercation avec une affirmation comme: "Tu n'as rien à dire car j'ai le droit d'être comme je suis" ou "Je n'ai pas à réagir car il a le droit d'être comme il est." Ces principes neutralisent instantanément tout sentiment ou réaction qui pourrait déranger leur équilibre.


B) Les conséquences

Sur la base de ce postulat, je suis allergique aux reproches et critiques susceptibles de me déstabiliser. Je suis aussi inconfortable devant toute désapprobation, même non manifestée. J'entreprends continuellement de m'expliquer à l'infini afin de me justifier. Car, pour être confortable, il faut absolument que l'autre soit d'accord.

Pas question que je confronte mon conjoint sur des comportements qui me dérangent ou que je trouve inappropriés. C'est contre mes principes de le blesser mais aussi, j'ai peur d'être troublée par ses réactions.

Comme il est impossible d'accepter vraiment mon conjoint (inconditionnellement) dans tout ce qu'il est, je dois souvent dissimuler mon expérience réelle pour paraître acceptante. Je "mets de l'eau dans mon vin". Il m'arrive souvent de considérer mes sentiments et mes réactions comme non légitimes. ("C'est correct qu'il soit aussi impatient envers moi. Il a tant de stress! C'est moi qui ne suis pas assez forte pour endurer cela.")

Pour parvenir à vivre à deux sur cette base, il faut devenir champions en concessions. Ce qui est accepté rationnellement ne l'est pas toujours profondément, toutefois. Le sentiment de frustration s'accumule durant des années. Pour continuer à vivre selon cette prescription on n'a d'autre choix que de se contenir et de s'éteindre afin de ne pas trop ressentir la frustration.

Pour le célibataire ce mythe constitue un problème de taille: il ne trouve jamais la personne "prête à porter", celle qui serait si parfaite qu'elle n'aurait à subir aucune retouche! Il est condamné à papillonner toujours sur la pointe d'une relation: celle de la lune de miel. Durant cette période, en effet, on peut entretenir l'illusion d'accepter inconditionnellement l'autre, car on peut encore se permettre de ne s'arrêter qu'à ce qui nous convient chez lui.


C) La réalité

C'est le contraire de l'acceptation conditionnelle qui permet à un couple de demeurer vivant et d'évoluer ensemble. Être vrai dans la relation et la communication est l'antidote au mythe des éternels tourtereaux.

"Aimer l'autre, c'est se respecter avec lui, au risque de le perdre."

À première vue cette option est plus difficile, car elle exige que je me montre à l'autre sans avoir l'assurance de son approbation. Je me rends souvent compte que je ne vis pas les choses de la même façon que l'autre, que nos sentiments ne sont pas identiques et que nous avons rarement les mêmes besoins au même moment. J'ai le pénible sentiment d'être seule, séparée de l'autre. Je suis face à ma solitude existentielle. C'est parfois triste, parfois affolant, parfois rassurant. C'est dérangeant mais c'est la réalité.

L'option d'être fidèle à soi est au fond la position la plus respectueuse de l'autre. Je le traite comme une personne ayant la capacité de s'assumer et pouvant choisir de porter un regard lucide sur elle-même. C'est une attitude à l'opposé de la condescendance et de la surprotection. Grâce à elle on peut risquer des confrontations nécessaires et salutaires comme celle de l'exemple suivant.

"Je déteste que la propreté de la maison soit la priorité de ta vie ! J'ai l'impression que tu évites l'intimité avec moi. Cela me choque et me peine car je me sens privé de toi. Et très franchement, je crois que tu as un problème sérieux à ne pas pouvoir supporter la poussière sur les meubles alors que tu tolères si bien que notre relation s'empoussière."


Mythe 2: Le Prince charmant (ou être au-devant des besoins de l'autre)


A) Le mythe

"Aimer vraiment c'est être capable de deviner l'autre et d'aller au devant de ses besoins".

Habituellement, c'est un seul des partenaires du couple qui s'attend à être ainsi pris en charge. Complice de cette attente, l'autre s'efforce d'être à la hauteur.


B) Les conséquences

En adhérant à cette croyance, je suis continuellement à l'affût des sentiments et des besoins de l'autre. Ceux-ci sont toujours plus importants que les miens. Si bien que je ne connais pas toujours bien mes propres besoins. Dans un tel système j'en viens même à en vouloir à l'autre s'il s'occupe de ses besoins sans s'être d'abord préoccupé de moi.

J'essaie aussi d'agir pour correspondre à ses désirs (exprimés ou non). Malgré la bonne volonté, les frustrations se répètent. Elle dira: "Je suis souvent irritée car même si je sais qu'il m'aime, il ne me le montre pas de la manière qui me plaît à moi. J'aime qu'il m'offre des fleurs, qu'il me téléphone du travail, juste pour me dire qu'il m'aime. Mais c'est un homme prosaïque!"

Lui dira: "je suis piégé par ses demandes (je devrais dire ses ordres). Je ne suis pas un homme à fleurs. C'est autrement que je manifeste mon amour. Mais elle ne le voit pas. Je suis donc dans une double impasse: ou je me force pour correspondre exactement à ce qu'elle veut (et je suis irrité de rentrer dans son moule) ou elle est continuellement insatisfaite."

Dans un système où la règle du jeu consiste à deviner, on imagine facilement la quantité d'imbroglios qui se produisent. Les déceptions se multiplient et l'ajustement est impossible à réaliser. Aussi, la déception accumulée se transforme-t-elle souvent en un dépit tiède. On perd confiance dans la possibilité d'une relation satisfaisante. On perd l'espoir de trouver un jour le Prince charmant ou son équivalent féminin.


C) La réalité

Chacun est responsable de ses besoins. Il n'y a pas de satisfaction possible dans un univers où chacun est responsable des besoins de l'autre. Il est impossible pour quiconque de prendre en charge les besoins d'un autre adulte parce qu'il n'est pas en mesure de bien les identifier.

"Pour assurer sa survie, chacun doit prendre ses besoins en charge."

Les êtres vivants ont tout ce qu'il faut pour s'informer sur leurs propres besoins et pour prendre l'initiative d'y répondre. L'arbre le fait. L'animal sauvage le fait. L'homme dispose des habiletés pour le faire. Lorsqu'il s'en remet à l'autre, c'est par choix: il renonce à porter la responsabilité de sa vie et par le fait même de sa satisfaction. Du même coup, il se condamne à l'insatisfaction et à une position plaintive, passive et hostile.

Il est plus exigeant d'accepter la responsabilité de mes besoins. Cela me met encore en face de ma solitude existentielle mais surtout, je suis confrontée à ma liberté. Je fais nécessairement des choix et j'ai inévitablement les conséquences de ceux-ci. C'est exigeant aussi parce qu'en portant mes besoins je suis obligée de me compromettre. Cela me force en particulier à démontrer mes sentiments et ma dépendance à l'égard de mon conjoint. (Voir " Transfert et droit de vivre".)


Mythe 3: Le "Peace and Love" (ou la violence est destructrice)


A) Le mythe

"Faites l'amour, pas la guerre." "La colère intense c'est de la violence et la violence est destructrice". Notre expression ensemble doit être douce, accueillante, compréhensive et aimante, mais pas violente. Il faut attendre d'être calme et détaché avant d'exprimer son mécontentement.


B) Les conséquences

Cette injonction nie à chacun d'entre nous, le droit d'être intensément mécontent. Si l'autre réagit fort, il m'entendra dire "N'exagère pas, ce n'est pas si pire" ou "Descends de tes grands chevaux, je t'en prie" ou encore "Quelle hystérique, tu exagères toujours!". Jugeant son ton irrespectueux plutôt que de le considérer comme la manifestation de l'intensité de son insatisfaction, je l'interpellerai en disant: "Ne me parle pas sur ce ton!"; "Je répondrai quand tu te seras calmé!". De ce pas, je lui coupe l'herbe sous les pieds (dans un autre langage on pourrait invoquer la castration!).

Il y a un réel danger à bannir l'expression intense et même violente. Cela rend impossible d'exprimer totalement son insatisfaction. Une explication rationnelle ne peut jamais donner la saveur du vécu et ne peut jamais rejoindre l'autre comme une expression sentie. Si l'expression sentie et complète est prohibée on se condamne à peu se rejoindre au plan émotif, sur des points cruciaux pour notre vie de couple. On manquera forcément d'information pour faire des changements d'importance capitale pour la qualité de notre vie commune.


C) La réalité

"La colère, même violente, est constructive lorsqu'elle est bien dirigée." La colère est la réaction normale lorsqu'on se bute à un obstacle. L'énergie qu'elle contient permet de se mobiliser pour franchir l'obstacle.

Mais il faut distinguer entre la violence-contrainte et la violence-intensité. La violence-contrainte implique l'utilisation de la force pour obliger quelqu'un à faire quelque chose contre sa volonté. Il peut s'agir de force physique ou d'une arme psychologique (ostensible ou insinuante). Une telle violence est néfaste dans les rapports humains. Mais la violence-intensité correspond à une action véhémente, à une expression physique ou verbale d'une ardente intensité.

En confondant les deux on se condamne à éliminer l'intensité dans les rapports humains. Ce faisant, on commet une grave erreur car, pour parvenir à se rejoindre et à se comprendre, les êtres doivent parfois avoir des échanges d'une grande force.

Mais les échanges vigoureux ne sont pas toujours sécuritaires. Il est important d'être vigilant, particulièrement lorsqu'on connaît peu la personne. C'est ce qui nous permet de savoir si on peut se laisser aller dans un tel échange sans courir de danger réel et sans nuire à la relation.

Voici des critères susceptibles d'assurer la confiance des protagoniste, même lorsque l'intensité de la colère est presque insoutenable pour eux. Une querelle n'est pas dangereuse...

1. si nous sommes en contact avec nos émotions (on n'a pas perdu la carte)
2. si nous sommes en mesure de nous contrôler nous-mêmes (on sait s'arrêter avant de dépasser les bornes)
3. si nous portons nous-mêmes la responsabilité de notre propre vie (vs en faire porter la responsabilité à l'autre)

Si ces conditions sont réunies, ni l'un ni l'autre ne court le risque d'être anéanti. Nous ne courons aucun risque d'avoir recours à des coups physiques d'une rudesse excessive.

Ce ne sont pas tous les humains qui sont capable de respecter ces critères. Il y a des personnes dont il faut se méfier des colères. Mais ce n'est certes pas en prohibant la colère en soi qu'on améliorera le sort des couples. C"est plutôt en apprenant à se quereller d'une manière constructive.


Mythes et chicanes de couple

Paradoxalement, les mythes ci-dessus sont en grande partie responsables des chicanes de couples. Si la querelle est tabou mais que l'agressivité est inévitable, comment faire pour décharger sa frustration? Comment faire pour évacuer sa colère (parfois nommée par l'euphémisme "stress")? On cherche noise, on se chicane sur une vétille, on boude, on prend ses distances. Comment rendre alors son partenaire sensible à ce qui est important pour nous?

Les plus ardents ne peuvent se contenter d'une lutte tiède à répétition. Après une longue accumulation, ils éclatent enfin. Les résultats ne sont pas nécessairement positifs car une fois la colère exprimée, ils sont bien souvent incapables de l'assumer. Ils s'excusent, tentent d'effacer. Et malheureusement, il ne reste rien de tous ces efforts, sauf la peur bleue d'une nouvelle scène.

Si on n'apprend pas à se quereller correctement on engendrera inévitablement des conflits. Ouverts ou latents, ils auront des effets destructeurs sur la relation.

D. La querelle destructrice


Si la colère est prohibée et si l'intensité fait peur, que me reste-il pour atteindre l'autre? Car c'est pour lancer un message qu'on se chicane, c'est pour communiquer une insatisfaction, pour signaler l'importance de la frustration. Il ne reste alors que les armes qui apparemment n'ont rien de violent mais atteignent infailliblement la cible: la vulnérabilité de l'autre.

En plus d'être infaillible, cette tactique est économique pour celui qui s'en sert. En effet, au lieu de miser sur le fait de me dévoiler pour attirer son attention, je lui assène un coup qui fait l'effet d'un choc. En somme, je choisis de frapper sur son talon d'Achille pour cacher ma propre vulnérabilité.

Attaquer la vulnérabilité de l'autre tout en cherchant à être moi-même invulnérable a des conséquences néfastes. L'autre se sent inévitablement trahi car c'est en me faisant pénétrer dans son intimité qu'il m'a consenti une ouverture sur sa vulnérabilité. Il lui est impossible de se sentir aimé ou considéré puisque je le traite comme "l'ennemi à écraser".

Quelles sont les tactiques qui misent sur l'invulnérabilité de l'un et la vulnérabilité de l'autre? Toutes celles qui ont pour but de blesser: l'insulte, le dénigrement, les blessures physiques intentionnelles. Voici quelques exemples éloquents.

"Tu as fait du charme à toutes les femmes et tu m'as ignorée toute la soirée. Penses-tu que tu ferais le même effet à ces belles si elles savaient combien tu es pourri au lit, monsieur Casanova? Tu te trouves bien bon mais sais-tu que je n'ai jamais joui avec toi? (Comment peut-il de nouveau être en confiance avec cette personne qui s'attaque aussi cavalièrement à quelque chose qui a beaucoup d'importance pour lui, alors qu'elle sait que c'est le cas?)

"Ça ne sert à rien de te parler. Tu es folle à lier. Aussi folle que tes tantes enfermées à l'asile!" (Comment peut-elle se relever et s'ouvrir avec confiance à l'homme qui triture sa peine et son inquiétude d'être tarée. Comment peut-elle penser que cet homme tient à elle si c'est là son opinion?)

Lorsqu'il est contrarié, il l'a bouscule ou la frappe. Si par malheur elle se défend, c'est pire. Il l'a bat jusqu'à lui laisser des marques. (Comment peut-elle avoir la conviction de compter pour lui s'il se permet de lui faire mal simplement "pour se défouler"?)

Malgré les regrets et les tentatives de réparation, ces blessures demeurent indélébiles. Celui qui a blessé l'ignore souvent, car l'impact n'est pas toujours visible sur le champ. Devant de telles agressions l'autre réagit en effet la plupart du temps par la colère ou la fermeture. De toute façon, qui est disposé à s'ouvrir devant l'ennemi qui cherche à l'écraser?

Est-il possible de ne pas traiter mon partenaire comme un ennemi? Est-il possible d'être en colère et de le manifester autrement qu'en voulant le blesser? Examinons les ingrédients d'une querelle constructive.

E. La querelle constructive


Les bonnes querelles, celles qui sont utiles et même salutaires, n'ont pas pour but de gagner, de blesser ou d'écraser. Elles sont un effort de communication. Elles visent à faire vraiment voir à l'autre "combien et comment" il nous a "atteint". On est dérangé, frustré, blessé, insatisfait, un peu, beaucoup, intensément ou très intensément et on veut qu'il le sache. On veut qu'il le sache parce que qu'il est impliqué dans ce que l'on vit, dans le problème et parfois aussi dans la solution.

Voici un exemple.

* Je suis en colère! Je te trouve d'une insouciance renversante! Et en plus irresponsable. Ce soir, je suis dans une rage. Si je ne me retenais pas, je te battrais.

* Je sais pourquoi. Tu trouves que je ne t'ai pas suffisamment aidée depuis que nous sommes rentrés. N'est-ce pas?

* Oui, c'est ça! Oh, la vie est belle pour toi. Tu pars le matin (oui, je sais que tu fais de grosses journées) mais tu as le temps d'aller au gym trois fois par semaine. Le soir, tu coupes quelques légumes et tu as toute ta soirée à faire ce que tu veux, à ta guise. Alors que moi je n'arrête pas. Tu ne t'occupes du bébé que lorsque je te le demande. C'est moi qui fait tout ici. Ce soir ça a vraiment été le comble! J'étais débordée. Le bébé est malade. Je courrais entre lui et le repas, le téléphone.

* Qu'attendais-tu de moi?

* Que tu t'occupes du bébé ou que tu répondes au téléphone... Je ne sais pas, moi. J'en avais plein les mains, ne le voyais-tu pas? Le bébé qui s'impatientait, le téléphone qui n'arrêtait pas de sonner, la sauce qui brûlait...

* J'ai bien vu que tu courais, comme d'habitude. Ce n'est quand même pas nouveau. Tu n'es pas capable de t'arrêter. Pourquoi as-tu répondu au téléphone? Nous en avons déjà discuté. Nous étions d'accord pour ne pas répondre à l'heure des repas, à moins qu'il s'agisse d'une urgence. Nous avons un répondeur bon dieu! Tu veux répondre, alors réponds.

* Ça ne règle pas le problème. J'étais de toute façon débordée!

* Je t'ai dit, en rentrant, de ne pas te lancer dans un souper gastronomique. Tu as répondu que cela te tentait et que de toute façon ça n'allait pas être long. Tu veux faire à ta tête et quand ça tourne mal tu t'en remets à moi. Je ne suis pas d'accord pour jouer ce rôle, faire cette suppléance. Tu n'a jamais remarqué qu'il faut toujours que cela se passe "à ta manière". Si c'est cela, arrange-toi. J'ai fini d'être ton dépanneur.

* Et le bébé alors? On l'a fait tous les deux, non? Tu étais bien d'accord. Mais c'est toujours moi qui l'ai sur les bras.

* Là ma fille tu t'engages sur un sujet glissant. Si tu veux ma réponse, la voici: j'ai fini par le laisser dans tes bras à force que tu le retires des miens.

* Quoi? Que dis-tu?

* (Le ton en crescendo) Ne fais pas l'innocente Maryse! Tu sais très bien que ce que je fais avec Antoine n'est jamais correct à tes yeux. "Ne le tiens pas comme ça. Tu le serres trop! Tu ne vois pas qu'il a le soleil dans les yeux? Qu'est-ce que tu lui fais pour qu'il pleure? Avec moi, il ne pleure pas." Par-dessus le marché, quand il pleure tu me l'arraches des bras. T'es inconsciente ou quoi!

* Je ne fais pas ça!

* (Très fort.) Quoi? Va-t-il falloir que je fasse un vidéo pour que tu comprennes? C'est comme ça depuis le début bon dieu! Sur quel ton va-t-il falloir que je le dise? Je ne suis tout de même pas pour m'agripper au bébé quand tu viens le prendre. Et puis, je te l'ai dit mille fois, de toutes sortes de façons. C'est simple, tu ne veux pas comprendre. Tu as décidé que c'est TON bébé. Eh bien gardes-le!

Lourd silence.

Elle essaie de se rapprocher. Il la repousse brusquement

* Pas de manipulation, je t'en prie. Tu n'as que ce que tu mérites. De toutes façon, je pense que c'est la seule manière de te faire comprendre. Tu es fermée comme une huître sur ce sujet. Je suis bien malheureux de cela Maryse. Mais je n'arrive pas à te faire comprendre que tu es possessive et que tu cherches à tout contrôler. Tu m'éloignes de cet enfant! C'est réellement insupportable pour moi tu sais.

* Il me semble que c'est la première fois que j'entends vraiment ce que tu me dis, Marc. Je trouve que ce que tu dis-la est épouvantable, monstrueux. Mais je pense que tu as raison...

À la fin d'une querelle réussie, chacun sait à quoi s'en tenir sur les sentiments et le comportement de l'autre. On a cerné le problème de chacun. On est en mesure d'explorer la question davantage si nécessaire ou de se mettre à le recherche de solutions. Ce genre d'affrontement constitue un tonique pour la relation! Un psychologue avait l'habitude de dire: "une bonne querelle par jour, ça garde un couple bien vivant!"

Il y a deux conditions à une saine querelle:

1. l'expression ouverte et
2. la réceptivité.

Voyons en quoi cela consiste exactement. Chacun des ingrédients doit être présent chez chacun des deux partenaires pour que les résultats bénéfiques soient obtenus.


1. L'expression ouverte


A) Exprimer ce que je ressens

J'exprime mes sentiments en rapport avec le sujet et en rapport avec l'autre personne.


B) Exprimer l'intensité de mes émotions

J'exprime mes émotions dans leur intensité réelle. "Je suis si en colère que je te battrais si je m'écoutais!" Les mots et le ton rendent compte de l'ampleur de ma colère. De cette façon, je donne à l'autre accès à ce que je vis, tel que je le vis.


C) Sur quel sujet

Il est important de bien identifier ce qui nous dérange. Sinon, il sera impossible pour l'autre de comprendre et éventuellement impossible de trouver des solutions. Les accusations floues et les généralisations du genre "je n'aime pas comment tu es", "tu es toujours pareil" ne sont d'aucune utilité dans un échange dont le but est de mieux se comprendre.


D) L'importance pour chacun

Ma réaction n'aura aucun poids si je ne révèle pas la gravité de la question pour moi. Bien sûr cette importance est révélatrice de moi seule et de personne d'autre. C'est pourquoi il n'est pas utile de contester l'importance que l'autre accorde au sujet: elle est éminemment subjective. Il n'est pas utile, non plus, de chercher à atteindre une consensus, c'est-à-dire à s'entendre sur cette importance. On n'y arriverait pas car ce sont des éléments différents qui ont de l'importance pour les deux conjoints.

S'il y a une solution à chercher, elle devra donc reposer sur ce qui est vraiment important pour chacun des deux. C'est la seule façon pour que les deux soient satisfaits et que le couple en sorte amélioré.


2. La réceptivité

Pour que l'échange soit fructueux, les deux parties doivent faire part d'ouverture. Il faut se rappeler qu'une querelle fructueuse ne se solde pas par la victoire de la plaidoirie la plus convaincante. Elle portera fruit si chacun a pu exposer son vécu et se faire comprendre de l'autre. Durant l'échange donc, les deux doivent demeurer sensibles aux propos et aux réactions de l'autre.


A) Écouter le point de vue de l'autre

En plus du souci d'être correctement comprise, il me faut bien saisir le point de vue de mon conjoint. C'est un exercice difficile. Il est tentant de m'en tenir à défendre mon point de vue et de chercher à le convaincre du bien fondé de celui-ci. En fait il est tentant de chercher à avoir raison!

Au lieu de faire cela, je l'interroge sur les points obscurs, je l'invite à me dire ses vraies réactions, à me les communiquer au complet, je lui demande de m'expliquer comment il vit cette réalité... Il y a des problèmes qui se règlent dans un couple juste parce qu'on s'est senti compris. On ne demande souvent rien de plus à l'autre que de nous écouter et de comprendre notre point de vue!


B) Être attentif à l'effet sur moi

Il est utile de demeurer attentive à ce que je vis durant l'échange. C'est ainsi que je remarque l'effet des propos et de l'attitude de l'autre sur moi. (Cette fois, Maryse saisit bien ce que Marc lui a pourtant souvent dit.) C'est de cette façon aussi que je me rends compte si mes propos ont un impact sur l'autre et que je puis réajuster mon tir pour mieux l'atteindre, au besoin.

L'attention à mon expérience intérieure me permet aussi de me rendre compte des mouvements qui se produisent en moi durant l'échange: plus grande ouverture, mouvement de fermeture, divers sentiments devant le vécu de l'autre. Tout cela est précieux pour alimenter l'échange et le réajuster.

L'expression est difficile à réussir. Elle implique d'être en contact avec son vécu et de prendre le risque d'être en relation ouverte avec son interlocuteur.

F. Conclusion


Les querelles sont nécessaires à une vie de couple harmonieuse, pour trois raisons. Premièrement, elles permettent au couple de demeurer vivant parce que chacun de ses membres reste préoccupé de combler ses besoins. Deuxièmement, elles permettent au couple de rester vivant en lui fournissant l'occasion de procéder à des ajustements qui bonifient la vie à deux. Troisièmement, les affrontements, sont autant d'occasions de s'assumer ouvertement.

À chaque friction ou tension, chacun a l'opportunité de vivre ouvertement une expérience importante devant une personne qui est importante pour lui. Chacune de ces situations est une occasion de s'assumer davantage comme personne. Dans cette perspective, la vie de couple est une situation de croissance psychique sans pareille. "
Bénévole
 
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par briséis » Lun 28 Mar 2011, 12:39

Dans la même veine....

"
Fuir ou affronter ses difficultés




Table des matières

A. Deux options toujours présentes
1. La difficulté comme mur insurmontable
2. La difficulté comme défi à relever
3. Les options de Nicolas et de Marie
B. Les difficultés qui cachent un déficit
C. Les conséquences de l'évitement
D. Les conséquences du choix de relever le défi
E. Plan d'action pour relever le défi
1. Préciser l'habileté à développer
2. Entraînement
3. Évaluer ses résultats
4. Besoin de support?
F. À vous de choisir !


A. Deux options toujours présentes


Les difficultés font partie de la vie; elles ne sont pas optionnelles. Mais quand nous y sommes confrontés, deux options sont toujours disponibles: éviter ou faire face. Peu importe la difficulté à laquelle nous sommes confrontés, nous avons toujours le choix entre la concevoir comme un mur infranchissable ou l'aborder comme un défi à relever. Selon l'attitude que nous adoptons, les résultats sont différents.

Que ce soit consciemment ou non, nous faisons toujours ce choix et nous vivons avec ses conséquences. Cet article vous invite à le faire de façon plus éclairée en examinant clairement les conséquences de chacune des deux options.


1. La difficulté comme mur insurmontable Un mur ou un défi

Devant un problème, il nous arrive de nous sentir complètement impuissants parce que nos solutions habituelles ne fonctionnent pas ou parce que nous n'avons pas l'énergie ou le courage nécessaires pour appliquer celles qui nous permettraient de le régler. Le problème nous apparaît alors comme un mur infranchissable.

Devant cette impasse, la fuite nous apparaît comme une solution envisageable. Puisque nous n'identifions pas de solution applicable, nous ne voyons qu'une façon de nous soustraire à la difficulté : éviter d'y faire face.


2. La difficulté comme défi à relever

Cette même difficulté pourrait être transformée en défi à relever. Même si nos moyens habituels ne fonctionnent pas, nous pouvons toujours conclure que nous ne connaissons pas "pour le moment" la façon qui permettrait de la surmonter. Nous sommes alors devant un défi à relever plutôt que devant un mur infranchissable.

En abordant la difficulté comme un défi à relever, nous sommes tentés d'y faire face plutôt que de l'éviter. Même si nos ressources actuelles ne permettent pas de résoudre immédiatement le problème, nous amorçons la recherche de moyens pour y arriver. Par exemple, nous pouvons chercher de l'information sur une solution possible ou obtenir de l'aide. Cette recherche de moyens est déjà une façon de commencer à relever notre défi et nous en ressentons immédiatement les effets.

Lorsque nous faisons face à notre difficulté et désirons la surmonter, il en résulte un projet : développer une habileté particulière. Ça peut être l'habileté à prendre un risque particulier comme celui d'être vu vulnérable ou de faire face aux conflits. Il peut aussi s'agir d'une habileté complexe qui regroupe plusieurs savoir-faire particuliers. Par exemple, pour apprendre à exploiter mes émotions, je dois apprendre à y être attentif, à les nommer, à les laisser être sans les analyser ou les juger, etc.


3. Les options de Nicolas et de Marie

Nicolas éprouve de la difficulté à entrer en relation avec les autres. Il a toujours été ainsi. Il se dit "timide de nature". Il n'a pas réellement d'ami. Il ose à peine regarder les gens qu'il rencontre.

Devant cette difficulté, Nicolas a deux possibilités. Il peut la considérer comme un mur insurmontable et chercher à éviter toutes les situations où il aurait à affronter les gens. Mais il peut aussi l'envisager comme un défi à relever et trouver le moyen de développer son habileté à entrer en relation avec les autres.

Marie n'ose pas à se montrer vulnérable avec les personnes qui l'entourent. Elle a beaucoup d'amis et tous s'entendent pour dire qu'on peut toujours compter sur elle... c'est une femme forte! Plusieurs la surnomment affectueusement "wonderwoman". Marie se sent pourtant bien seule même si elle est bien entourée. Elle sait qu'elle est incapable de demander de l'aide.

Devant cette impasse, Marie a deux options. Elle pourrait la considérer comme un mur infranchissable et continuer de jouer à la femme forte. Elle pourrait aussi l'envisager comme un défi à relever et travailler à développer son habileté à parler de ce qu'elle vit vraiment ainsi qu'à demander le support dont elle a besoin.



B. Les difficultés qui cachent un déficit


Est-ce que toutes les difficultés valent la peine d'être surmontées? Il est vrai que pour y faire face, il faut du courage et bien des efforts! Les problèmes qui méritent notre attention sont ceux qui nous font souffrir.

C'est lorsqu'elle nous empêche de répondre à un besoin qu'une difficulté devient souffrante. Plus le besoin est important, plus la douleur est grande. Nous savons en effet que les émotions nous informent de l'état de nos besoins : une émotion agréable indique qu'un besoin est satisfait et une émotion désagréable traduit une insatisfaction. Et l'intensité de l'émotion correspond à l'importance du besoin . En prenant les moyens de surmonter une difficulté souffrante, je me permets d'assouvir un besoin et, par le fait même, je rends ma vie plus satisfaisante.

Nicolas souffre beaucoup de sa difficulté à entrer en relation avec les autres. Celle-ci l'empêche de développer des relations nourrissantes.

Marie souffre aussi de sa difficulté à parler d'elle. Elle se retrouve confinée à affronter tous ses moments difficiles seule et sans support.



C. Les conséquences de l'évitement


Fuite dans l'oubliPlusieurs considèrent cette direction comme le chemin de la facilité. Mais si nous envisageons le prix à payer, nous constatons que cette option n'est pas vraiment facile!

Lorsque nous refusons de faire face au problème, nous acceptons qu'il demeure inchangé. Les problèmes ne se règlent jamais seuls. Donc, si j'évite de m'y attarder et si je ne mets rien en oeuvre pour le résoudre, mon problème ne disparaîtra certainement pas!

Or, ce qui rend cette difficulté pénible, c'est le fait qu'elle nous empêche de répondre à un besoin important. Nous choisissons donc, en évitant d'y faire face, de laisser un besoin important inassouvi.

S'il s'agit d'un besoin important que nous négligeons par refus de faire face aux difficultés, notre organisme proteste. En effet, lorsqu'un besoin n'est pas comblé, il nous envoie des messages pour nous inciter à voir à sa satisfaction. Chaque personne a ses symptômes "préférés" : anxiété, angoisse, tensions, migraine, insomnie, etc. Si elle continue d'éviter le problème malgré les symptômes, son organisme prend les grands moyens pour la pousser à s'occuper de ce qui ne va pas : burnout, dépression, etc. Plus elle néglige de faire face au problème, plus les conséquences sont importantes.

Certains pour qui l'évitement est un moyen privilégié de gérer les difficultés trouvent même des astuces pour neutraliser les symptômes : alcool, drogues, médicaments, travail, "gambling", etc. Ces solutions ne sont pas rentables car elles ne permettent pas de résoudre la difficulté. Elles ont en plus un inconvénient important: elles engendrent de nouveaux problèmes qui mobilisent souvent toute l'attention. Nous pouvons alors facilement perdre de vue la difficulté qui est à l'origine de cette "descente aux enfers".

Une autre conséquence, moins évidente à première vue, c'est la diminution de la confiance et de l'estime de soi. Rebrousser chemin devant une difficulté, c'est s'avouer vaincu avant même de mener le combat. C'est un genre d'expérience qui peut détruire la confiance et l'estime de soi. Comme nous apprenons par l'expérience, ce recul devient une expérience de plus pour démontrer notre incapacité de faire face à nos difficultés. En ne saisissant pas l'occasion qui serait une preuve de notre capacité, nous enclenchons le cercle vicieux!

Si nous choisissons parfois ce pôle néfaste de l'alternative, c'est parce qu'il nous permet de nous soustraire temporairement à certaines émotions désagréables. Ce sont parfois les émotions qui surgissent lorsque nous regardons le problème en face. Par exemple, je pourrais me sentir complètement découragée devant son ampleur. Il peut aussi s'agir des émotions que sa résolution me fera vivre. Par exemple, l'idée de me mettre à m'affirmer davantage peut me faire imaginer des conséquences effrayantes. De plus, le fait de fuir le problème permet d'éviter l'insécurité engendrée par l'inconnu. Nous préférons parfois demeurer dans une souffrance familière plutôt que de vivre cette inquiétude vague.

Nicolas évite depuis longtemps de confronter sa difficulté à entrer en relation avec les autres. Évidemment, celle-ci ne diminue pas. Il souffre de plus en plus de sa solitude et de l'absence de relations nourrissantes. En conséquence, il est de plus en plus souvent anxieux. Et depuis peu, il fait même des crises d'angoisse dès qu'il est question d'aller dans un endroit où il devra faire face à des gens. Plus ça dure, et plus il se dévalorise et se trouve socialement incompétent. Il ne peut plus tolérer l'inconfort d'être confronté à d'autres et il s'isole de plus en plus.

Marie a toujours évité de parler de ses peurs et de ses émotions lorsqu'elle ne va pas bien. Bien sûr, comme elle ne s'offre pas l'occasion de développer cette habileté, elle continue de s'en sentir incapable. Elle souffre de ne recevoir aucun support lorsqu'elle traverse des moments difficiles. Elle a commencé à faire de l'insomnie et à avoir des difficultés à se concentrer au travail. Elle se sent pleine d'émotions et incapable de les exprimer. Plus ça va, plus elle se sent fausse avec son conjoint et ses amis. Elle s'en veut de leur jouer la comédie lorsqu'elle ne va pas bien. Elle continue de jouer à la femme forte, car elle se croit incapable de tolérer l'inconfort d'être vue vulnérable.



D. Les conséquences du choix de relever le défi


Choisir d'assumer sa difficulté, c'est se donner la possibilité de l'apprivoiser et éventuellement de la surmonter. La première étape pour y arriver est évidemment d'y faire face. Nous ne pouvons résoudre un problème en l'évitant.

Relever le défi En s'y arrêtant, en le précisant et en se mettant à la recherche de moyens pour le résoudre, le problème devient déjà plus familier; nous l'apprivoisons et il nous fait immédiatement moins peur. Il s'agit ensuite d'appliquer les moyens identifiés pour découvrir ceux qui se montreront les plus efficaces.

En surmontant une difficulté, un besoin qui était jusque là en souffrance aura la possibilité d'être satisfait. Le fait de relever le défi permet donc de rendre sa vie plus satisfaisante. Et en s'occupant ainsi d'un besoin négligé, nous sommes plus fidèle à nous-même et les résultats de cette façon d'être sont considérables : une augmentation de la confiance et de l'estime de soi ainsi que du sentiment de sécurité intérieure. Ce résultat vient aussi du fait que nous affrontons notre difficulté, que nous accumulons une expérience où nous sommes réellement capable de faire face à nos problèmes.

Mais il y a aussi des inconvénients. En confrontant nos difficultés, nous sommes amenés à vivre diverses émotions désagréables. Les plus fréquentes sont l'inconfort de mettre en pratique des habiletés que nous ne maîtrisons pas encore, ainsi que l'insécurité et la peur de l'inconnu.

Les avantages de tolérer l'inconfort devant l'inconnu et l'insécurité qu'il éveille en soi sont tout aussi importants. C'est par la pratique que nous devenons plus habile dans un domaine particulier, même dans la capacité de vivre avec l'inconnu. En ressentant et en apprivoisant cet inconfort, nous apprenons à tolérer l'inconnu et l'insécurité. Peu à peu, nous devenons plus confortable avec ces expériences.

Nicolas a décidé de relever le défi : il veut développer son habileté à entrer en relation avec les autres. Il est loin de se sentir prêt à s'introduire spontanément dans un groupe, mais il prend les moyens pour apprivoiser le contact avec les autres. Il a commencé par un objectif simple: regarder les gens qu'il rencontre. Au début, c'était difficile mais plus il le fait, plus il apprivoise ce contact. Ensuite, il s'est mis à les saluer. Il remarque que son habileté s'améliore. Ses progrès sont encourageants: il a de plus en plus confiance en sa capacité de surmonter sa timidité. Aussi, il devient de plus en plus à l'aise avec l'inconfort qu'il vit lorsqu'il ose la dépasser.

Marie a décidé de relever le défi : elle veut devenir capable de se montrer vulnérable. Mais elle veut y aller doucement et respecter son rythme. Elle a commencé par cesser de dire "ça va" lorsqu'elle n'est pas bien. Elle constate que c'est difficile car son réflexe était bien établi!

Ensuite, elle a décidé de parler de sa difficulté à Anne, sa meilleure amie. Elle est surprise de constater que, loin de la rejeter, Anne s'est montrée très compréhensive. C'est en tentant cette expérience qu'elle a découvert que c'est la peur d'être rejetée qui la poussait à éviter de se montrer vulnérable. Elle veut s'entraîner encore à prendre ce risque car elle est soulagée de pouvoir enfin parler de ses problèmes; ça lui fait vraiment du bien d'être supportée dans ses périodes difficiles.

Elle est de plus en plus capable de se montrer vulnérable et elle y arrive maintenant avec son conjoint. Elle a bien confiance de surmonter cette difficulté et elle s'estime de se montrer telle qu'elle est avec ses proches. Plus elle le fait, plus elle porte bien l'inconfort et la peur d'être rejetée. Ce n'est toujours pas agréable, mais elle tolère mieux ces émotions et ne se paralyse plus pour éviter de les vivre.



E. Plan d'action pour relever le défi


affronter Même une difficulté qui nous apparaît comme un mur infranchissable peut être transformée en défi à relever. Une aide professionnelle est parfois nécessaire lorsque la difficulté semble insurmontable. C'est le cas lorsque nos efforts pour la résoudre nous amènent constamment dans des impasses. Celles-ci peuvent être les résultats d'une façon inadéquate de gérer ses émotions, de s'exprimer, de répondre à ses besoins, etc. Un psychothérapeute compétent peut aider à identifier ce qui rend le problème insoluble et à trouver une façon de résoudre l'impasse.

En identifiant clairement l'habileté manquante, nous sommes en mesure de commencer à relever notre défi! Les étapes suivantes peuvent guider la personne qui désire transformer sa difficulté en défi de croissance.


1. Préciser l'habileté à développer

Il faut d'abord identifier clairement l'habileté à développer. Pour y arriver, il est utile d'en faire une formulation en une seule phrase. Le fait de la formuler de façon succincte oblige à la préciser et aide à bien la cerner.

Pour bien préciser l'habileté à maîtriser, il faut aussi en évaluer le niveau actuel. Nous pouvons le faire plus facilement en identifiant les situations où nous sommes plus habiles. Par exemple, si je veux développer mon habileté à dire "non" lorsque quelque chose ne me convient pas, je pourrais identifier clairement les personnes ou les situations particulières où je réussis déjà à le faire.

Enfin, il s'agit de choisir son objectif. Je peux, par exemple, identifier les situations où je voudrais devenir capable de le faire.

Il peut être utile de nommer le besoin qui nous motive à relever ce défi. En prenant conscience du besoin que nous cherchons à combler en développant cette habileté, nous voyons plus clairement comment la démarche vise à rendre notre vie plus satisfaisante. C'est d'abord une façon de nourrir notre motivation. Mais c'est aussi un outil d'évaluation: le niveau de satisfaction du besoin pourra nous servir à évaluer nos progrès.


2. Entraînement

Pour développer une habileté, il est indispensable de la mettre en pratique. Je ne peux devenir bon skieur en lisant des livres sur les techniques de ski; je dois aller sur les pentes! Certaines connaissances concernant l'habileté que nous voulons développer peuvent être utiles : comment se développe ce genre d'habiletés, l'importance de la développer, d'où vient cette difficulté, etc.

Ces connaissances peuvent être nécessaires mais elles ne suffisent jamais. Elles permettent seulement de comprendre alors que c'est l'expérience qui permet le changement. La meilleure façon de s'entraîner, c'est de profiter de toutes les occasions que notre vie nous offre. Si une difficulté nous fait souffrir, c'est parce que nous y sommes souvent confrontés. Chacun de ces moments est une occasion d'essayer de faire autrement qu'à l'habitude.

J'ai souvent rencontré des gens qui, depuis des années, dévorent tous les livres sur l'affirmation de soi et assistent à toutes les conférences à ce sujet. Ils pourraient vous parler longuement de l'importance d'apprendre à dire non ou de se respecter. Mais s'ils n'ont pas appliqué ces principes dans la pratique, il sont au même point qu'à leur début sauf... qu'ils en connaissent plus sur le sujet. Ces gens arrivent en psychothérapie en disant : "Je sais qu'il faut que... mais je n'y arrive pas!".

Trop de personnes tombent ainsi dans le piège d'attendre d'être habiles pour mettre leurs nouveaux moyens en pratique. J'insiste : c'est en s'entraînant que nous devenons habiles. Il serait absurde de dire "Je ne fais pas de ski parce que je ne suis pas bon skieur. Lorsque je serai plus avancé, j'irai!"

Il est normal de bafouiller un peu (et parfois beaucoup!) lorsque nous commençons à appliquer une habileté particulière. S'il faut la développer, c'est forcément parce que nous éprouvons des difficultés. Il faut trouver le courage de se lancer en acceptant de ne pas être déjà habile. Cette perspective éveille toujours des peurs; ce n'est pas pour le plaisir que nous avons évité, jusqu'à maintenant, de s'y mettre. Être courageux, ce n'est pas être sans peur, c'est plutôt d'oser faire des expériences même avec la peur.

Pour qu'une expérience permette de développer efficacement une habileté, elle doit comporter une part de risque bien dosée. L'expérience doit être assez difficile pour constituer un risque sans être suffisante pour nous paralyser.

Si une expérience est trop facile à réaliser, elle n'aide pas à progresser parce qu'elle ne demande pas plus d'habileté que celles qu'on a déjà. Ce serait comme demeurer sur une piste de ski "de débutants" alors que nous maîtrisons déjà les habiletés nécessaires. Si l'expérience est difficile, c'est parce que le niveau d'habileté requis est plus élevé que celui que nous maîtrisons. Mais si la difficulté est trop importante, nous risquons de nous retrouver paralysé devant la tâche. Comme si je me lançais sur une pente "d'experts" en commençant. Il n'est pas utile de me mesurer à un tel défi si je suis confiné à demeurer terrorisé au sommet de la pente!

Les expériences qui permettent de s'entraîner efficacement sont celles pour lesquelles ,nous pouvons répondre oui à ces deux questions:

1. Est-ce que je trouve cette expérience difficile?
2. Est-ce que je me sens prêt à faire l'expérience?

Si la réponse est non à l'une ou l'autre, nous pouvons toujours augmenter ou réduire le niveau de difficulté. Il s'agit de faire l'expérience qui permet de mettre l'habileté en pratique et par la suite, de choisir une autre expérience en ajoutant un peu de difficulté.


3. Évaluer ses résultats

Pour bénéficier au maximum de ses expériences, il est important de faire un retour sur sa performance. Cela permet de prendre conscience de ses apprentissages et d'ajuster son tir pour les prochaines expériences à venir. Voici des questions qui peuvent être utiles :

* Qu'est-ce que j'y ai appris d'important?
* Y a-t-il des résultas auxquels je ne m'attendais pas?
* Est-ce que j'ai atteint mon objectif?
o Si oui, qu'est-ce que j'ai fait de différent de ce que je fais habituellement?
o Si non, qu'est-ce qui manque à ma satisfaction?
* Qu'est-ce que je vais faire lors de ma prochaine expérience?

Même lorsque l'expérience ne s'est pas avérée complètement satisfaisante, nous pouvons toujours considérer comme une réussite le fait d'avoir fait face à notre difficulté. Et lorsque nous atteignons notre objectif, il est important de savourer ce succès. Le développement d'une habileté est une entreprise difficile; le fait de profiter du plaisir que cela nous procure nourrit notre motivation à poursuivre.


4. Besoin de support?

Il peut être utile de se procurer un support dans cette démarche. Pour certains, le fait d'avoir une ou plusieurs personnes avec qui partager leurs expériences, leurs difficultés et leurs réussites apporte un soutien important. Un ami peut aussi jouer ce rôle.

Si c'est un "entraîneur" qu'il nous faut, dans le domaine émotif ou interpersonnel, un psychothérapeute peut être la personne désignée. Une telle consultation peut être nécessaire lorsque nous ne parvenons pas à cerner le problème, à identifier l'habileté à développer ou à trouver des expériences qui permettraient de s'entraîner. Une aide professionnelle peut aussi s'avérer nécessaire lorsque nous rencontrons une impasse en cours de démarche."
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par Naturaliane » Lun 28 Mar 2011, 16:39

Merci pour votre empathie mandraded je suis sincèrement touchée.

théodore merci beaucoup pour ces conseils, je vous envoie un mp de ce pas.

merci encore briséis pour ce nouvel article!
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par briséis » Lun 28 Mar 2011, 19:09

récapitulatif:
1.vivre heureux à deux
2.transfert et droit de vivre
3.querelles et chicanes dans le couple
4.fuir ou affronter ses difficultés



et le 5:

"Apprendre à m'aimer
(Sortir de la dépendance affective)

Par Michelle Larivey , psychologue

Résumé de l'article

Dans l'article " Dépendance affective et besoins humains", Michelle Larivey explique que le fait d'avoir des besoins affectifs aigus n'est pas une chose anormale. Tout individu atteint l'âge adulte avec un certain déficit du point de vue de ses besoins fondamentaux. C'est la manière de combler ou d'éviter de confronter ces manques qui peut devenir un problème si elle est inefficace. C'est le cas dans ce qu'on appelle la "dépendance affective".

Dans " Se renier par la dépendance affective", elle explique comment la manière du "dépendant affectif" d'obtenir l'amour et le "droit d'être" ne peut conduire qu'à l'échec. Comme c'est en se reniant qu'il chercher à se faire aimer, son but ne peut jamais être atteint.

Dans le troisième article de cette série, Michelle Larivey propose des façons concrètes de renverser le processus d'aliénation pour sortir graduellement de la "dépendance affective". Reconnaissant qu'il s'agit d'une démarche longue et ardue, elle propose des moyens qu'on peut mettre en pratique tous les jours afin d'accélérer les progrès. Cette démarche graduelle s'appuie sur deux piliers fondamentaux: reconnaître ce qu'on vit réellement et développer sa capacité de porter son expé rience devant des personnes importantes. Elle a pour but de renforcer son estime de soi et de se solidifier comme personne.


Table des matières

A. Introduction
B. Renverser le processus d'aliénation
C. Parvenir à m'aimer
1. porter attention à ce que je ressens
2. consentir à ce que je ressens
3. aller au-delà de l'anxiété
4. ressentir à fond
D. Des outils
E. Conclusion


A. Introduction


J'ai expliqué dans " Se renier par la dépendance affective" que la réalité qu'on désigne en psychologie populaire comme la "dépendance affective" n'est pas une maladie. Il s'agit plutôt d'une façon inadéquate de tenter d'acquérir son "droit à l'existence".

La conquête de ce droit consiste essentiellement à assumer graduellement le fait d'être soi et le fait d'avoir des besoins affectifs qui nous sont propres. À l'âge adulte, toute personne doit faire un travail sur elle-même pour solidifier sa capacité de se respecter dans ce qu'elle est. Pour plusieurs raisons, le "dépendant affectif" a besoin d'un travail considérable pour y arriver. Il doit changer radicalement sa façon de chercher à devenir une personne valable et à être aimé. En somme, il doit renverser le processus d'aliénation dans lequel il s'est enlisé.

Il s'agit d'un défi important et complexe qu'il serait impossible d'expliquer complètement dans cet article. Je vais donc me limiter ici à expliquer la première étape du renversement du processus d'aliénation et à donner des moyens concrets d'y arriver.

B. Renverser le processus d'aliénation


Le type de changement nécessaire


Pour sortir du dysfonctionnement de la "dépendance affective" il faut absolument renverser le processus d'aliénation. Au lieu de continuellement renoncer à être moi-même, je dois apprendre à me respecter.

Le changement se fait graduellement et comprend plusieurs étapes qui peuvent s'entre-couper par moments. La durée de chacune est plus ou moins longue; elle varie selon l'importance de l'aliénation et selon l'investissement que chacun met dans le travail sur son changement.




Les phase du changement

1. La première tâche à réaliser pour sortir de ce modèle d'interaction consiste à devenir important à mes propres yeux. C'est là un travail fondamental et d'importance capitale sur lequel j'élaborerai en détail dans la prochaine section de cet article.

2. En deuxième lieu, je devrai travailler à assumer mon besoin d'être aimé. Voir les questions-réponses suivantes à ce sujet:
* Qu'est-ce que s'assumer?
* Porter la responsabilité de ses besoins


Dans les deux premiers articles de cette série, j'ai expliqué que le modèle d'interaction de la "dépendance affective" est une tentative déficiente de conquérir son droit d'être. Pour réussir la quête du droit à l'existence, il faut la faire en portant ouvertement son besoin d'être une personne de valeur ou son besoin d'être aimé. Ceci a été explicité dans l'article " Transfert et droit de vivre".

3. Troisièmement, ma démarche de changement sera plus efficace si je suis sensible à la dimension transférentielle de mes réactions et si je cherche activement à résoudre mes transferts.

En effet, tous ceux qui cherchent activement à être aimés tout en dissimulant cet enjeu lorsqu'il est présent, vivent cela dans le cadre de relations "tranférentielles". La conquête du droit à l'existence est grandement accélérée si on apprend à se servir efficacement de nos relations transférentielles pour évoluer.

4. Quatrièmement, ma conquête du droit à l'existence réussira si je consens à me mobiliser et à prendre des risques d'exprimer ce que je vis d'important. Ce travail d'expression permet d'assumer ses besoins; il existe des façons de s'exprimer qui sont plus efficaces pour y parvenir.

Comme vous l'imaginez sûrement, tout ce travail prend du temps. Il s'agit en effet d'une transformation profonde et difficile qui est très exigeante au plan émotif. Il faut remplacer des comportements où il y a peu de contact réel par une façon d'être dans laquelle on se montre vraiment. Il s'agit de mettre à jour continuellement les enjeux de la relation plutôt que d'en dissimuler l'importance réelle.

Voyons maintenant plus en détail, la première tâche à laquelle doit se consacrer la personne prise dans le modèle d'interaction de la "dépendance affective". Comment peut-elle parvenir à devenir importante à ses propres yeux? Comment parvenir à "s'aimer" suffisamment pour commencer à tenir à se respecter?


C- Parvenir à m'aimer


Ce titre me déplaît car il n'est pas juste de dire qu'on apprend à s'aimer. S'aimer veut dire qu'on a de l'estime pour soi et qu'on se veut du bien. L'estime de soi, comme celle qu'on porte aux autres, repose sur une évaluation. Je m'estime dans la mesure où, de façon générale, j'agis d'une manière estimable à mes yeux. Cela veut dire être à la hauteur de mes standards.

Il est donc plus juste de dire qu'on arrive à s'aimer en gagnant sa propre estime. L'estime de soi porte à se vouloir du bien. Il en est de même pour les personnes qu'on estime: on adopte naturellement une attitude bienveillante à leur égard .

Pour apprendre à s'aimer ou pour se donner cet amour de soi, certains auteurs recommandent de se faire plaisir. Ils prétendent qu'à force de "bien se traiter" on arrivera à s'aimer. Dîners solitaires à la chandelle, bains mousseux, bouquets de fleurs sont des recommandations classiques (au fait, existe-t-il des suggestions pour les hommes?). Elles devraient permettre d'arriver à être quelqu'un d'important à ses propres yeux.

Je ne pense pas que c'est ainsi qu'on devient important pour soi. En fait, il est quasi impossible d'appliquer de telles recommandations quand on ne s'aime pas.

Tout comme on n'est pas porté à passer du temps avec une personne qu'on n'aime pas, on ne trouve pas particulièrement agréable de passer du temps avec soi-même si on est une personne qui ne s'aime pas. Les personnes qui se forcent ainsi à se comporter avec elles-mêmes comme si elles étaient importantes jugent généralement l'expérience artificielle. Dans ce cas, il est normal que les résultats escomptés ne se manifestent pas. Au contraire cette tentative ne réussit souvent qu'à mettre en relief le fait qu'on est mal dans sa peau et mal avec soi-même.

Que reste-t-il alors? Comment puis-je prendre de l'importance pour moi-même et comment puis-je arriver, un jour à m'aimer? Commençons par la question d'importance.


1. Accorder de l'attention à ce que je ressens

Il n'est pas nécessaire de m'aimer pour porter attention à ce que je ressens, il s'agit de le décider et de me discipliner à le faire. Pour le décider, toutefois, puisque je pressens que ce ne sera pas toujours la fête, il me faut de bonnes raisons. Voici les plus importantes.


Pour me découvrir

En tant que "dépendant affectif" j'ai tendance à mettre beaucoup d'énergie à me faire accepter par l'autre. Mais j'atteins rarement un niveau de satisfaction élevé à cet égard. Lorsque j'y arrive, la satisfaction est toujours très éphémère.

Porter attention à ce que je ressens me permettra de me découvrir au lieu de me fuir. Il est vrai que je sais beaucoup de choses de moi et sur mon passé, mais il s'agit maintenant de me découvrir "de l'intérieur", dans l'ici et maintenant. Savoir autre chose que ce que je fais: savoir ce que je ressens, m'apercevoir que mon ressenti immédiat se modifie. Mais c'est aussi saisir les nuances de mon expérience émotive, identifier mes besoins, constater les liens entre mes fantaisies, mes désirs et mes besoins.


Pour m'apprivoiser à moi-même

Ma vie a été souvent souffrante. La plupart du temps, le contact avec moi me ramène à mes manques, mes échecs et ravive cette souffrance. C'est pour cela, entre autres, que je me fuis.

Mais c'est une erreur de me fuir, d'ignorer ou de combattre ma souffrance. Pour en sortir il faut au contraire que je l'apprivoise. Elle me donnera le courage de nouveaux gestes qui me permettront de régler les problèmes dans lesquels je m'enlise.

Mais il ne s'agit pas seulement de porter attention à ce que je ressens, il faut aussi que je consente à mon expérience intérieure. C'est une autre bataille que j'aurai à livrer contre mes propres résistances.


2. Consentir à ce que je ressens

Je peux difficilement m'autoriser à être qui je suis. Je ne m'aime pas assez pour cela. (Encore le cercle vicieux!) Il m'est souvent impossible de trouver légitimes mes sentiments et mes besoins.

Un conjoint, un ami pourrait m'aider à m'accepter davantage, dans la mesure où les sujets sur lesquels je lui demande ce soutien ne sont pas en conflit avec ses propres besoins ou ses propres évitements. Il est irréaliste, en effet, d'exiger d'un conjoint qu'il accepte inconditionnellement ma colère s'il a peur de l'agressivité ou s'il la vit comme un rejet de ma part. Dans bien des couples, les deux partenaires se demandent mutuellement la même chose: une acceptation inconditionnelle qu'ils n'ont pas envers eux-mêmes.

Je dois préciser ici qu'il peut être extrêmement difficile de travailler à consentir à mon expérience intérieure sans le support d'une psychothérapie. Pourquoi?

Il est possible que je n'aie jamais reçu de mes parents l'attention bienveillante qui permet à l'enfant de sentir qu'il a une certaine importance comme personne. Il est possible même que j'aie vécu l'inverse: me sentir constamment de trop, avoir l'impression de n'être pas aimable, être ignoré ou même détesté.

J'ai maintenant tendance à me faire ce que mon entourage avait l'habitude de faire avec moi: dévaloriser ce que je vis, banaliser mon expérience, rejeter mes émotions. Je me blâme de ce que je vis, je me gronde de mes réactions, je considère ce que je vis comme impertinent et encombrant. Je continue de vivre une impuissance à être comme celle de " l'homme sans voix".

Avec un départ aussi négatif du point de vue de notre importance comme personne, il est presqu'impossible de consentir à prendre réellement en considération ce que l'on vit. Pour amorcer un changement d'attitude il peut être nécessaire de faire appel à une personne qui nous laissera l'espace psychique pour le faire. C'est une des fonctions les plus importantes d'un psychothérapeute.

À défaut d'un parent qui m'aurait offert un minimum d'acceptation, il me faut donc une personne équivalente (figure transférentielle) pour compléter ma recherche du droit à l'existence. C'est d'ailleurs ce que je recherche constamment chez mes amoureux et chez les autres personnes dont je désire l'affection: être acceptée pour ce que je suis.

Il faut savoir que, dans la vraie vie, il est IMPOSSIBLE pour un adulte d'obtenir l'acceptation inconditionnelle. Toutes les personnes de qui on cherche à l'obtenir ont leurs propres besoins par rapport à nous. Qu'il s'agisse de notre conjoint, de nos enfants, d'amis, du patron... tous ont leurs propres enjeux avec nous. Ils sont même souvent eux aussi en "transfert" avec nous. En fait, il n'y a probablement que le chien, ce fidèle ami de l'homme, qui puisse nous offrir quelque chose qui ressemble à cet amour inconditionnel. Mais c'est insuffisant!

Le psychothérapeute qui estime nécessaire la conquête de mon droit à l'existence aura une attitude propice pour m'aider à me recevoir moi-même. La véracité de cette attitude, sa constance et la consistance du psychothérapeute d'un entretien à l'autre, me convaincront petit à petit, mais profondément, de l'importance de ce que je vis. Graduellement, je deviendrai de plus en plus intéressé à porter attention à mon expérience intérieure.


3. Aller au-delà de l'anxiété

Je suis souvent assailli par l'anxiété. Je cherche à m'en débarrasser parce que c'est désagréable et ça me semble inutile. Or, l'anxiété est l'expérience typique que l'on vit quand on fuit le contact avec soi.

Plus je deviendrai capable de m'arrêter à ce que je vis et d'y consentir, plus je serai à même de m'occuper de mes préoccupations importantes. Petit à petit, l'anxiété disparaîtra de mon existence pour faire place à des préoccupations plus claires et plus utilisables.


4. Ressentir à fond

Enfin, pour aller au bout du chemin qui permet d'apprendre à accorder de l'importance à ce que je vis, il ne suffit pas de constater et de reconnaître mon expérience intérieure; il faut aussi ressentir complètement mes émotions. Effleurer l'émotion et la mettre de côté pour passer à autre chose ou pour passer à l'action ne donne pas de bons résultats. Car cela ne permet pas à l'émotion de m'instruire de ce qui se passe vraiment. Il est alors difficile d'avoir un accès clair à mes besoins.

Pour être vraiment en contact avec soi, il ne suffit pas d'avoir accès à ses émotions. Il faut en plus s'immerger dans l'émotion ainsi émergée.

Illustrons ce point à l'aide des deux exemples suivants.

Scénario #1: éviter le sentiment en passant à l'action

Je me sens mal devant l'attitude de mon ami. Je ne m'arrête pas longtemps à ce malaise, juste le temps de me rendre compte que son attitude distante m'inquiète. Aussitôt que je me rends compte de cela, je m'approche pour l'embrasser en prenant un air enjoué qui masque mon tremblement intérieur. Au lieu de demeurer avec mon inquiétude, j'agis de façon à la faire disparaître artificiellement.

Scénario #2: s'immerger dans le sentiment

Je me sens mal. Je reste en contact avec mon malaise qui se transforme immédiatement en inquiétude. Je demeure présente à l'inquiétude, même si c'est un sentiment inconfortable. Il devient clair qu'elle a surgi en apercevant le visage de mon ami. Il ma semblé qu'il n'était pas content de me voir (alors que je l'attendais avec impatience). Je sais qu'il est possible que je me trompe comme il est possible que je voie juste, mais que l'idée qu'il ne soit pas heureux de me retrouver me chagrine. J'interprète la distance que j'observe chez lui comme un manque d'amour. Maintenant que je sais ce qui se passe réellement pour moi, j'ai plusieurs possibilités pour en tenir compte.

Il est très difficile pour plusieurs d'entre nous de s'abandonner à l'émotion comme dans le deuxième exemple. On ne sait pas où l'émotion nous mènera, qu'elle intensité elle prendra, ce qu'elle nous fera découvrir de nous-mêmes, de la situation. En évitant de prendre ces risques cependant, nous nous privons d'un contact essentiel pour agir en respectant notre expérience.

L'apprentissage de l'immersion est difficile à faire sans guide extérieur. Aussi étrange que cela puisse paraître, plusieurs d'entre nous ne savent pas "comment" ressentir leurs émotions!

D. Des outils


Le journal de bord

Lorsque le journal sert de lieu pour se laisser aller à écrire ce qui se passe en soi, il constitue un excellent moyen de faire de la place à son expérience. Il permet aussi de démêler nos diverses expériences intérieures et d'y voir rapidement plus clair. C'est un outil à la porté de tous (pourvu qu'on ne déteste pas écrire). On peut traîner son journal avec soi pour être en mesure de s'en servir toutes les situations. Bref, il s'agit d'un moyen quasi incontournable pour celui qu veut prendre en main son développement.


Ressentir ses sensations

Pour bien des gens il est moins apeurant d'être présent aux sensations qu'aux émotions. Tout comme notre expérience émotionnelle, les sensations changent continuellement. Il y en a des fortes et des subtiles, des plaisantes et des déplaisantes. Il faut le même genre d'attention à soi pour les identifier et les ressentir. Se pratiquer à être sensible à ses sensations est un excellent moyen de se familiariser avec l'écoute de ses émotions, car l'habileté requise est presqu'identique.

On peut aussi utiliser ce genre d'exercice pour travailler à l'acceptation de nos émotions. On commence par s'entraîner à accepter nos sensations, quelles qu'elles soient. Il s'agit d'un exercice la plupart du temps agréable parce qu'il nous permet d'établir un contact avec nous-même. De plus, il procure souvent de la détente.


Respirer pour ressentir

Respirer en profondeur est bénéfique. Il faut prendre la peine d'en faire l'expérience pour s'en rendre compte. Entre autres, la respiration en profondeur nous aide à dissiper l'anxiété pour faire place à la préoccupation qui cherche à apparaître. La sensation d'être "stressé" peut aussi faire place à un peu plus de calme et permettre de se centrer, c'est-à-dire de "mettre au foyer" ce qui est le plus important dans notre expérience du moment.

La respiration en profondeur aide aussi à se détendre en permettant d'identifier à quel propos on se contracte. Ainsi, on peut dissiper un mal de tête de tension et toutes sortes de tensions physiques par la simple respiration.

Il est impossible d'être en contact avec une expérience émotive précise sans une respiration adéquate. Lorsque notre respiration est courte on vit surtout de l'anxiété, de la confusion, du malaise, du bien-être flou... Il est impossible d'identifier le mouvement de notre expérience intérieure et les nuances dans ce qu'on ressent lorsqu'on respire mal. Ce qui veut dire que mal respirer nous empêche d'avoir de la prise sur notre vie!

En plus d'être nécessaire à la vie elle-même, la respiration a de multiples fonctions dans notre contact avec nous-même. Il s'agit d'un autre "outil" incontournable.


Immersion

S'exercer à la contemplation est un bon exercice pour se familiariser avec l'attitude réceptive- passive qu'il est nécessaire d'adopter pour s'immerger dans nos sentiments. Cet exercice fait vivre des difficultés semblables à celles qu'on rencontre lorsqu'on veut s'abandonner à ses émotions. Mais il est plus facile de dépasser ces obstacles car les sensations font habituellement moins peur que les émotions.




E. Conclusion


Comme ce qui précède le laisse entendre, le défi du "dépendant affectif" est considérable. La lecture de tous les textes cités ici peut aider à se comprendre et à identifier des changements à faire. Mais je ne pense pas qu'elle suffise à guider le travail de changement personnel que doit réussir le dépendant affectif. La nature des changements à réaliser et les nombreuses résistances qui y sont associées font qu'il est pratiquement impossible d'y arriver sans l'aide d'un guide extérieur.

Il faut évidemment du temps pour s'en sortir. Mais ce qu'il faut aussi, comme dans tout travail de changement de soi, c'est de l'assiduité. On pourrait comparer cette tâche à la physiothérapie ou kinésothérapie. La réhabilitation d'un membre accidenté nécessite de multiples exercices ex écutés sur une base régulière. Ceux-ci sont parfois souffrants, d'autre fois fastidieux, mais ils sont indispensables pour se remettre sur pied.

Il en est de même des changements psychiques. Il faut faire les exercices appropriés avec assiduité et persistance. Le psychothérapeute est un guide et un support qui fait souvent la différence entre les efforts stériles et ceux qui sont couronnés de succès. "
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par lise » Lun 28 Mar 2011, 21:09

ce texte me parle beaucoup aussi, il rejoint celui sur le droit à l'existence.
merci et je pense qu'il sera utile à d'autres aussi

mais c un long chemin ...
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par briséis » Mar 29 Mar 2011, 08:20

yael a écrit:ce texte me parle beaucoup aussi, il rejoint celui sur le droit à l'existence.
merci et je pense qu'il sera utile à d'autres aussi

mais c un long chemin ...


oui il ne faut pas être impatient. mais c'est un chemin comme vous dites pas un but. donc prenez plaisir à prendre ce chemin, à avancer. si vous voyez ça comme un but à atteindre, déjà vous vous trompez; on a jamais fini de grandir, d'évoluer, de progresser. la perfection n'existe pas (déjà qd on accepte ça, on a moins la pression :lol: le bouddhisme fait du bien pour ça :wink: ).
tout au long du chemin, vous apprenez, vous rencontrez, bref, le travail sur soi est une épopée sans fin ! il faut le voir comme ça, sinon vous allez désespérer "quand est-ce qu'on arrive ???" :roll: :lol:
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par briséis » Jeu 31 Mar 2011, 15:08

récapitulatif:
1.vivre heureux à deux
2.transfert et droit de vivre
3.querelles et chicanes dans le couple
4.fuir ou affronter ses difficultés
5.Apprendre à m'aimer (Sortir de la dépendance affective)


et le 6:
"Transfert et conquête de l'autonomie
Par Michelle Larivey , psychologue


Résumé de l'article

Après avoir gagné, plus ou moins laborieusement, le droit d'avoir des besoins et des émotions, nous devons tous rencontrer un défi supplémentaire: le droit d'être une personne unique, différente des autres. Nous constatons en effet que les autres ne nous acceptent pas nécessairement tels que nous sommes et ne nous approuvent pas toujours.

C'est avec les personnes qui nous importent le plus que nous vivons surtout cette déception. Il est bien normal que nos réactions soient vives et que nous leur reprochions de nous empêcher d'être nous-mêmes. Les accrochages ou les conflits stériles qui en découlent prennent alors de plus en plus de place dans ces relations, au point de nous conduire souvent à des ruptures complètes.

Dans cet article, Michelle Larivey nous indique les voies qui permettent de résoudre ce dilemme. Elle décrit les méthodes usuelles qui conduisent à des impasses et présente celles qui permettent de relever avec succès le défi de l'autonomie personnelle.


Table des matières

Introduction
A- La conquête d'une identité distincte
1. En quoi elle consiste
2. Les relations transférentielles
B- L'autonomie
1. Son importance
2. Ce que c'est
C- Dépendance et autonomie
D- Trois façons courantes vouées à l'échec
1. Neutraliser la dépendance
2. Demander la permission
3. Revendiquer à travers une cause
Conclusion






Introduction


Dans "Transfert et droit de vivre", il a été question de la capacité d'accepter nos émotions et nos besoins. Nous avons vu que la préoccupation du droit à l'existence est omniprésente et se manifeste constamment tant que cette liberté intérieure n'est pas acquise.

Le développement psychique ne s'arrête pas à cette victoire. Une fois acquis le droit d'exister avec nos émotions et besoins propres, nous entreprenons, avec autant de volonté et de détermination, une autre conquête: celle du droit d'être distinct. Notre tâche consiste à devenir capables de nous assumer devant les autres. C'est ainsi que nous gagnons notre autonomie psychique.

L'essentiel de cette démarche de croissance consiste à affirmer notre "différence". Lorsque la démarche est bien faite, elle nous permet d'assumer graduellement notre propre individualité et nos singularités.

Ceux qui réussissent cette conquête deviennent capables d'être eux-mêmes dans leurs relations, sans tension intérieure et sans devoir provoquer des conflits avec leur entourage. Mais il faut du temps pour atteindre une telle sérénité et le chemin pour y arriver n'est pas de tout repos. Il comporte des émotions intenses et une bonne dose d'insécurité.

Dans cet article, nous allons voir en quoi consiste cette recherche et quels sont ses difficultés et ses écueils les plus courants. Nous allons aussi expliquer pourquoi cette quête s'avère très souvent stérile, ressemblant à une lutte infinie sans réel gain d'indépendance.

A- La conquête d'une identité distincte


1. En quoi elle consiste

La conquête du droit d'être une personne distincte est une des étapes importantes du développement psychique. C'est un défi de croissance que tout humain est appelé à relever.

L'élan qui déclenche cette recherche émerge comme un intense désir d'être nous-mêmes. Il englobe deux aspects:

1. nous reconnaissons avoir nos propres émotions, besoins goûts, opinions et même caprices,
2. nous tenons à les affirmer ouvertement.

Nous recherchons alors, plus ou moins consciemment, les personnes et les occasions qui nous permettront de progresser dans cette recherche. Voici à quoi cela peut ressembler.

Pendant les premières années de sa vie maritale Nicole évitait tout ce qui aurait pu provoquer son mari irascible. Lors de leurs discussions, elle adoptait rapidement son idée ou faisait comme si elle était sans opinion, de peur qu'il ne "sorte de ses gongs". Elle était facilement anéantie par ses jugements et cherchait le plus possible à les éviter. Sa liberté intérieure était donc très restreinte et il lui était difficile "d'exister" en relation avec son époux.

Mais après un travail personnel important, elle se surprend à avoir de plus en plus le goût d'affronter ce mari. Non seulement elle n'évite plus ses colères mais elle ne manque aucune occasion de signaler ce qui la dérange. Elle se fait même un point d'honneur de ne rien laisser passer.

Nicole a aussi changé d'attitude dans son milieu de travail. Elle prend maintenant des responsabilités qu'elle refusait auparavant de peur de subir les critiques de ses pairs. Elle va même jusqu'à s'opposer ouvertement à sa directrice, une chose qu'elle n'aurait jamais osée auparavant.

Il lui arrive de trouver sa nouvelle attitude exagérée, mais cela ne l'arrête pas. Elle craint encore le jugement, la désapprobation et parfois le rejet de son mari, de quelques collègues et de sa patronne, mais elle ose quand-même exprimer son point de vue, car c'est devenu pour elle une question de fidélité à elle-même .

Comme il ressort de cet exemple, la peur du rejet est la principale difficulté que nous rencontrons dans l'acquisition de notre droit d'être distincts. En nous affirmant tel que nous sommes, nous courons toujours le risque d'être désapprouvés, jugés ou même rejetés. La peur de perdre l'amour, de perdre l'estime, d'être abandonné... est si forte qu'il est tentant de contourner le défi. (Nous examinerons les principales forme d'évitement de ce défi dans la dernière partie de cet article.)

Cette conquête du droit a une identité distincte se fait essentiellement par l'expression. C'est en "prenant le risque" d'affirmer et d'être ouvertement nous-mêmes que nous parvenons à nous assumer dans notre singularité et notre différence. Personne n'a le pouvoir de nous donner cette liberté intérieure; il faut la gagner. .

Pour réussir, cette affirmation doit se faire devant les personnes concernées, c'est à dire celles dont l'estime et l'affection nous importent vraiment. Ce sont les seules devant qui nous pouvons gagner notre autonomie en prenant le risque d'une perte importante.

Heureusement, nous sommes dépendants de plusieurs personnes à cet égard. Cela nous procure un grand nombre d'occasions d'explorer cette problématique et de relever les défis qu'elle comporte.


2. Les relations transférentielles

C'est avec les personnes importantes de notre enfance que commence la conquête de notre autonomie psychique, particulièrement celles avec lesquelles notre lien affectif est le plus fort, celles qui nous ont servi de parents. Cette démarche se poursuit ensuite avec ceux qui en deviennent les représentants dans notre vie adulte. Ces "relations transférentielles" sont celles que nous vivons avec ceux qui "équivalent" aux personnes importantes de notre enfance.

Que notre relation avec nos parents ait changé ou non, nos difficultés avec eux sont transposées avec d'autres personnes de notre entourage si nous ne les avons pas encore résolues. C'est avec notre conjoint, un de nos enfants, le patron ou une collègue que nous avons les mêmes inhibitions, les mêmes frustrations, les mêmes attentes déçues.

Par cette merveilleuse astuce de notre psychisme qu'on appelle le transfert, nos besoins affectifs irréductibles trouvent de nouvelles cibles. C'est ce qui nous fournit l'occasion de compléter des situations inachevées qui nous poursuivent depuis notre enfance et ainsi d'élargir notre territoire.

Comme la conquête de la liberté d'être (ou droit d'exister), celle de la liberté d'être distinct (ou autonomie) s'accomplit graduellement. Elle peut s'étendre sur quelques années et elle n'est peut-être jamais tout à fait terminée, car nous avons toujours de nouveaux aspects de nous à assumer. De nouvelles dimensions de notre vie comme donner notre opinion devant un nouvel auditoire, des changements corporels difficiles à porter, une nouvelle création... ou de nouvelles personnes devant lesquelles prendre notre place: un nouvel amant, une nouvelle classe d'étudiants, une nouvelle patronne...

Ce transfert est résolu lorsque nous sommes capables de nous respecter vraiment avec les personnes qui sont importantes pour nous, au risque de les affecter (positivement ou négativement), d'être blâmés, ou même d'être rejetés.

Pour gagner notre autonomie psychique, il nous faut manifester à la fois nos besoins de dépendance et notre besoin d'affirmation. Cette expression ouverte doit être faite en contact direct avec ces personnes.



B- L'autonomie


1. Son importance

Pour survivre, les êtres vivants doivent être autonomes. Selon les genres et les espèces, l'acquisition de cette autonomie est plus ou moins complexe. Chez les humains, elle s'étend sur un grand nombre d'années, même si elle est supportée par un système d'éducation particulièrement élaboré.

L'autonomie est avant tout au service de la survie. C'est pour cela qu'elle fait partie d'un développement harmonieux et qu'il est tout à fait naturel pour les humains de la rechercher.

Dès que le jeune enfant découvre qu'il est capable de faire des choses par lui-même, il se met à multiplier volontairement les occasions de le faire. Si on le laisse explorer en lui fournissant l'encadrement et le soutien nécessaires, il acquiert de la confiance et de la solidité.

L'adolescence constitue une autre phase aigüe du développement de l'autonomie. Dans sa quête pour son identité propre, le jeune tente éperdument de se différencier de ceux qui ont eu une influence prépondérante sur lui, particulièrement ses parents. Cette recherche de son identité propre le pousse à s'affirmer et à s'opposer, quitte à subir la désapprobation. S'il parvient à vivre cette phase sans être trop violemment rejeté par les personnes importantes de sa vie, il gagne une partie importante de son indépendance psychique.


2. Ce que c'est

Une personne autonome est capable d'agir par elle-même pour répondre à ses besoins. Cela suppose deux éléments: elle reconnaît son expérience intérieure et elle en tient compte dans ses actions. Au lieu de se laisser dicter ses besoins et son comportement par l'extérieur, cette personne est "déterminée de l'intérieur" (comme l'exprimait Abraham Maslow).

La personne autonome est capable de prendre vraiment le risque de s'affirmer telle qu'elle est: avec son expérience propre, ses besoins, ses émotions, ses valeurs. Elle accorde de l'importance à son expérience et à ses besoins même lorsqu'ils ne sont pas approuvés par son entourage. Elle obéit à sa propre volonté plutôt qu'à celle des autres.

Comme le droit d'être, l'autonomie est une liberté intérieure. C'est la capacité de faire les choix que nous jugeons bons pour nous et d'en assumer les conséquences réelles, particulièrement les réactions des personnes qui nous importent. Cette liberté ne peut absolument pas nous être donnée par les autres, même s'ils jouent un rôle important dans son acquisition.

C- Dépendance et autonomie


On assimile souvent la recherche de l'autonomie à la disparition de la dépendance. Les personnes qui font cette erreur parlent surtout d'indépendance et elles aspirent à devenir indifférentes envers ceux qui exercent une influence importante sur elles.

En réalité, l'autonomie est indissociable de la dépendance. C'est seulement en rapport avec les personnes qui ont une grande valeur affective pour nous que nous pouvons gagner notre indépendance. Mais cela n'implique pas de devenir indifférents à ces personnes. Bien au contraire!

En fait, il serait inutile de chercher à devenir autonome devant les personnes auxquelles nous n'accordons pas d'importance. Notre liberté est déjà acquise! C'est avec les personnes qui nous importent le plus qu'il est utile de gagner notre autonomie. Et si nous parvenions à devenir indifférents envers elles, le problème serait simplement déplacé. Il faudrait alors trouver quelqu'un d'autre pour nous fournir l'occasion de faire cette conquête.

Comme nos besoins de dépendance seront présents tout au long de notre vie, ils ne peuvent être sacrifiés à notre recherche d'autonomie. Nous aurons toujours besoin d'être aimés. Chaque personne a besoin d'être reconnue comme une personne valable, d'être considérée, d'être attirante sexuellement et comme personne.

Chaque fois que nous parvenons à nous respecter en dépit du risque de perdre l'affection ou la considération des personnes importantes, nous gagnons de la solidité et notre identité est renforcée.

Ce n'est donc pas en niant notre dépendance ou en évitant de nous affirmer pour minimiser les risques que nous pouvons évoluer vers l'autonomie. Toutes les tentatives ainsi faussées aboutissent au contraire à l'échec de la démarche.

D- Trois méthodes vouées à l'échec


La peur de nous affirmer tels que nous sommes, avec à la fois notre dépendance et le désir de nous distinguer, est habituellement très forte. (Elle diminue progressivement si la démarche est adéquate.) Il est donc très tentant d'esquiver les difficultés en déployant diverses stratégies qui évitent l'affirmation ou neutralisent l'importance affective de notre interlocuteur. Il va sans dire que l'évitement de l'un ou de l'autre de ces deux ingrédients nécessaires condamne la démarche à un échec.


1- Neutraliser la dépendance

Pour éviter la vulnérabilité dans nos tentatives d'affirmation, nous pouvons essayer de nous persuader que les réactions de l'autre n'ont pas d'importance ou que nous n'avons pas besoin de lui. Cette méthode d'évitement prend trois formes principales.

a. Se durcir pour s'affirmer

Claudine a l'habitude de dire à la blague que si le mouvement féministe ne l'avait pas précédée, elle l'aurait initié. C'est une femme que rien n'arrête lorsqu'il s'agit de ses besoins. Il y a longtemps qu'elle a décidé de ne plus s'en faire avec les réactions de son mari. Sa phrase-clé: "c'est son problème; moi je fais ce que je veux".

Pourquoi, après toutes ces années d'affirmation, a-t-elle encore besoin d'élever si souvent la voix et de proclamer vigoureusement son droit à la liberté ? En fait, malgré toutes ses affirmations, elle n'a pas réellement conquis cette liberté. Pourquoi?

Comme on l'a vu plus haut, on gagne son indépendance en prenant le risque d'être soi "en contact ouvert" avec les personnes importantes à cet égard. Mais au lieu de se laisser atteindre par les émotions de son mari, Claudine se fait croire qu'elles ne lui importent pas. Elle se raidit pour ne pas ressentir d'inquiétude ou pour éviter la culpabilité. Bien que ses tentatives d'affirmation lui demandent beaucoup d'énergie, elles ne lui servent pas vraiment à s'assumer.

b. Garder ses distances

Après huit ans de mariage et trois enfants, Véronique a envie de s'occuper davantage d'elle-même: sortir, prendre des cours, s'amuser avec ses amies. Elle constate que ses nouveaux intérêts dérangent son entourage, particulièrement son mari chez qui ce mouvement d'indépendance déclenche beaucoup d'insécurité. Elle préférerait de beaucoup avoir la bénédiction de Mathieu plutôt que de subir ses scènes de jalousie. Elle est malheureuse qu'il soit si inquiet et qu'il attribue son éloignement à une diminution de ses sentiments amoureux pour lui. Ce n'est pas ce qui motive Véronique bien qu'elle n'ait plus besoin d'être continuellement proche de Mathieu.

Mais comme elle ne peut tolérer de le voir souffrir ainsi, elle se fâche, lui reproche sa mine déçue. Elle est peinée qu'il se tracasse autant, d'autant plus que cela contribue à rendre peu agréables les moments qu'ils passent ensemble.

Véronique croit qu'elle ne pourra jamais arriver à respecter ses besoins et ses envies en étant aux côtés de Mathieu. Elle envisage donc la séparation dans l'espoir d'être libre... de ne plus être touchée par le fait qu'il est affecté.

Ce n'est pas de cette façon que Véronique atteindra la liberté intérieure de faire ce qui est important pour elle, même lorsque cela dérange des gens qui lui sont chers. En s'éloignant de Mathieu elle tente d'éliminer un obstacle alors qu'elle devrait plutôt le franchir pour gagner réellement son autonomie.

Si Véronique en vient effectivement à la séparation pour résoudre cette impasse, elle fera une grave erreur. Tout le travail amorcé aux côtés de Mathieu devra être repris avec son prochain conjoint, à moins, bien sûr, qu'elle n'adopte la solution de Pierre!

Pierre n'a jamais voulu vivre avec sa fiancée afin de garder une certaine indépendance. "Comme il n'y a pas de quotidien entre nous, nous n'avons pas le problème des couples ordinaires: jamais de chicane, lorsque ses réactions me déplaisent, je n'ai qu'à prendre mon chapeau et à retourner chez moi (et vice versa)... En somme, je fais ce que je veux, quand je veux, comme je le veux et personne ne peut y redire".

À première vue, s'éloigner des personnes dont les réactions nous atteignent peut apparaître comme une solution au besoin d'indépendance. "Loin de lui ou d'elle, je serai libre!" Mais c'est une grave erreur!

Même s'il est vrai que nous pouvons ainsi plus facilement agir à notre guise, nous n'avons aucune chance de gagner ainsi notre autonomie psychique. Ce n'est pas par manque d ‘affirmation active, c'est parce que notre dépendance réelle est niée. En la niant ainsi, nous ne prenons pas réellement le risque (avec ses conséquences) d'être distincts; c'est ce qui fait qu'il n'y a pas de gain possible du point de vue de l'autonomie.

c. S'éteindre

Arthur a trouvée une bonne solution au fait qu'il trouve insupportable de déplaire à son épouse. Il fait tout pour oublier ses propres besoins et consacre sa vie à ceux de Florence. Ainsi, il ne l'indispose presque jamais. Ne lui demandez pas s'il veut faire un voyage. Il vous répondra d'en discuter avec Florence: "c'est elle qui décide". Dans ces situations, il prend toujours un ton semi enjoué. Il ne cache pas que c'est l'aménagement qu'il a trouvé pour se soustraire aux réactions intenses et possessives de sa femme lorsqu'il manifestait des désirs différents des siens.

La stratégie d'Arthur, on s'en doute, ne lui permet pas d'avancer d'un centimètre dans l'acquisition de son autonomie. D'abord, en renonçant ainsi à une vie distincte, il est condamné à une baisse de vitalité et probablement à une forme de dépression. Ensuite, en sacrifiant son affirmation pour satisfaire sa dépendance devant les réactions de Florence, il s'empêche de s'assumer.

Son retrait passif lui évite sans doute de percevoir clairement la déplorable condition de vie qu'il accepte avec Florence. Malheureusement pour lui, cette option ne lui permet pas d'améliorer son sort. Mais ça, c'est une autre question .

Toutefois, Arthur n'est pas complètement dupe. Il sait bien qu'il n'est pas un homme libre. À la blague, il se définit comme "le mari de Florence". "Flo, c'est le patron", répète-t-il souvent sans éprouver clairement la tristesse profonde qui l'habite alors.


2. Demander la permission

Contrairement aux méthodes précédentes, c'est l'affirmation qui est déplacée ici. Au lieu de porter sur le risque d'être soi, elle est appliquée à reprocher à l'autre de ne pas nous permettre d'être nous- mêmes ou encore à lui en demander l'autorisation. Fondamentalement, nous l'implorons de nous accorder notre liberté.

Muriel reproche continuellement à son ami de ne pas "être acceptant". Pourquoi est-il si mécontent qu'elle n'ait pas voulu de la sortie proposée? N'a-t-elle pas le droit de faire ce qu'elle veut? Elle lui répète souvent qu'il n'est pas "respectueux de ses besoins". Et elle fait souvent des colères parce que les choix qu'elle fait ne lui conviennent pas toujours.

Muriel ne nie pas qu'elle a besoin de l'approbation de son ami. En ce sens, elle reconnaît sa dépendance. Mais son affirmation ne porte pas sur le bon sujet. Au lieu d'afficher ce qu'elle veut et de vivre avec les conséquences qui en découlent, elle réaffirme continuellement son exigence d'être acceptée telle quelle, sans discussion.

De cette façon, elle n'a aucune chance de progresser dans son autonomie psychique. Et même si elle obtenait que son ami se neutralise pour son confort à elle, le problème ne serait que déplacé car son ami deviendrait alors un élément "neutre" à ce sujet (le transfert serait neutralisé). Muriel se croirait alors libre avec lui, mais elle n'aurait gagné aucune liberté intérieure. Sa difficulté de se respecter se manifesterait alors avec d'autres personnes, celles que son psychisme choisirait pour la continuation de sa conquête.

François fait la même erreur que Muriel, même si sa stratégie est plus douce. Récemment divorcé, il s'est aperçu, à quelques reprises, que ses filles n'aimaient pas ses nouvelles fréquentations. Pour ne plus avoir à affronter leur fermeture et leurs sarcasmes, il a décidé de convenir avec elles qu'il leur présenterait ses nouvelles conquêtes. Elles auront dorénavant leur mot à dire lorsqu'il invitera une femme chez eux.

Eugène et Émilie ont un problème semblable: ils ont l'impression d'être rejetés de l'autre s'il a le malheur d'exprimer une critique. Pour eux un jugement est un blâme et cela signifie ne pas être accepté tel que nous sommes. Ils ont bien raison sur ce point. Faire une critique c'est effectivement souligner quelque chose qui ne nous convient pas ou avec lequel nons ne sommes pas d'accord.

Lorsque cela se produit, ils se défendent âprement. Leurs justifications n'ont qu'un but: que l'autre soit d'accord avec ce qu'ils ont fait (ou au moins reconnaisse que leurs motifs étaient acceptables). Il est difficile de manifester du mécontentement dans ce couple sans que les explications, les justifications ne se mettent à pleuvoir de part et d'autre. Leurs altercations sont interminables et n'amènent qu'épuisement et frustration.

Ces exemples mettent en lumière une stratégie courante qui sert à éviter l'affirmation de soi. Il s'agit de demander à l'autre de se mobiliser (de faire l'effort) pour nous accepter tels que nous sommes. Nous lui demandons d'éviter toute réaction qui nous mettrait en position d'insécurité.

En somme, nous le prions de nous accorder le droit d'être ce que nous sommes, même lorsque nous sommes différents de ce qu'il attend, de ce qui répondrait à ses besoins. Parfois, nous allons jusqu'à souhaiter qu'il nous accepte même lorsque ce que nous avons fait va à l'encontre de ses valeurs! En fin de compte, nous espérons que l'autre fasse seul le travail d'acceptation pour que nous puissions oser exister tel que nous sommes! Il n'est pas étonnant que l'autonomie tarde à venir...


3- Revendiquer à travers une cause

Il existe une troisième façon d'investir beaucoup d'énergie dans la cause de l'autonomie tout en n'obtenant aucun résultat réel. Cette tactique consiste à défendre de façon compulsive une cause ou des principes.

Bien entendu ce n'est pas toutes les personnes vouées à une cause qui négligent automatiquement la conquête de leur propre autonomie. Mais c'est souvent le cas lorsque nous ne sommes pas actifs sur ce sujet dans notre propre vie et que nous ne le sommes que pour la cause.

Ce qui caractérise cette méthode, c'est que ni le besoin de dépendance, ni l'affirmation ne sont niés. L'erreur est simplement dans le lieu de l'affirmation: l'expression est faite à côté du sujet. Le problème est déplacé de l'intérieur vers l'extérieur; le besoin d'autonomie n'est pas considéré comme une aspiration personnelle mais comme celle d'un groupe.

Une autre caractéristique importante de cette approche, c'est la revendication. Le besoin d'autonomie n'est pas considéré comme une liberté à gagner ou une ressource à développer, mais comme un droit qui devrait nous accordé. L'affirmation est mise au service de la revendication plutôt que de servir à l'exercice de l'autonomie. Le risque de "prendre" est esquivé et, par conséquent, il annule les efforts de conquête d'une liberté intérieure .

Hubert est un défenseur inlassable de la cause des femmes. Il est très documenté sur la condition féminine dans le monde et dans son pays. Professionnellement il s'est donné un défi: créer un système de gestion du personnel équitable à l'égard des femmes de son entreprise. Il consacre beaucoup d'énergie à cette question et cela, depuis de nombreuses années. Ses succès le rendent heureux.

Mais Hubert a beaucoup de difficulté à prendre la place qui lui revient dans sa propre vie. Il contredit rarement sa conjointe, même lorsqu'il est vivement en désaccord. S'il le fait c'est avec beaucoup de précautions pour éviter que l'échange ne s'enflamme. Avec ses collègues du sexe féminin il se comporte comme avec son épouse. Ses employés mâles disent de lui qu'il est beaucoup plus permissif avec les femmes qu'avec eux.

Hubert se rend pas bien compte qu'il fait passer ses besoins en second. Lorsqu'il se rapproche d une prise de conscience à ce sujet, il justifie les efforts qu'il met sur la cause par son inébranlable désir de justice.

Il est facile d'observer la disproportion entre l'énergie consacrée à la cause et celle qui est mise au service de la conquête de son autonomie psychique. Les besoins de dépendance et les actions d'affirmation sont, de façon évidente, déplacés sur un sujet extérieur. En continuant de cette façon, même si Hubert devenait une sommité mondiale sur la condition féminine, il n'aurait rien gagné dans sa liberté personnelle d'être une personne distincte.

Conclusion


À compter du moment où on comprend que la capacité d'être soi, avec ses singularités, est une liberté fondamentale qu'il nous faut acquérir par nos propres efforts, nous avons moins de chances de prendre les chemins qui annulent nos efforts. Il faut comprendre aussi la nécessité de faire cette démarche de croissance en acceptant l'importance des personnes devant lesquelles nous prenons le risque de nous exposer. Ceci nous invite à admettre que nous sommes vulnérables à leurs réactions sans pour autant nous renier.

Cette recherche est difficile parce que nous risquons des pertes importantes. Plus que toutes les autres étapes d'une démarche de croissance, la conquête d'une identité distincte nous met face à la solitude existentielle. C'est pourquoi l'ambivalence entre le désir de s'affirmer tel que nous sommes et celui de se faire accepter est encore plus forte chez ceux qui présentent un déni de la solitude. Lorsqu'on nous accepte "tels que nous sommes" nous ressentons moins cette solitude.

Bien des gens restent à la recherche de leur autonomie psychique jusqu'à la fin de leur vie, mais ne l'atteignent jamais. J'espère que l'éclairage apporté par ce texte pourra aider certains lecteurs à changer leurs procédés pour y parvenir. Les souffrances à travers lesquelles il faut passer pour arriver à l'autonomie psychique valent la peine d'être vécues. Une maturité accrue et un grand apaisement dans nos relations sont les bénéfices qui en découlent.

La méthode pour y parvenir n'est pas simple. Elle diffère d'une personne à l'autre et c'est à travers le cheminement de chaque individu qu'elle se définit précisément. On peut quand-même retenir deux principes qui guident cette quête dans des directions productives.

1. Il faut tenir compte à la fois du désir d'autonomie et de l'importance réelle du lien avec l'autre.
2. C'est par l'expression ouverte et directe en contact avec les personnes importantes que les gains sont accomplis. "
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